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Maisons ou Hôpitaux de l'Ordre de Malte
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Département de l'Aveyron

Agrès   (12)

Hopital d'Agrès
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Decazeville - 12


Domus Hospitalis Agrès
Domus Hospitalis Agrès


Cette paroisse dépend aujourd'hui de la commune de Saint-Parthem. Les droits du Commandeur étaient ici bien modestes et remontaient en 1429 et 1433. A la première date, il jouissait de deux jardins situés, l'un « au carrefour des chemins qui vont du port d'Agrés, de Flagnac et vers Maux » (1) ; l'autre « confrontant avec les terres del Noguier (2) » Le Commandeur les baillait sous la censive de quatre sols rodanois, et d'une émine d'avoine, mesure de Conques (3).
1. Erreur de l'auteur de l'Inventaire ; lisez Maurs, chef-lieu de canton, Cantal.
2. Cassini porte Noyers, sur la rive du Lot, en face de Flagnac.
3. La Bessière, II. 10 et 16. Les Comtes de Rodez ont battu monnaie au moins depuis 1119 jusqu'en 1373, époque où l'atelier féodal cessa d'exister, à la mort de Jean 1er, comte d'Armagnac.
— Cf. Histoire de Languedoc, T. VII page 412. La monnaie rodanoise continua donc d'être encore en usage, longtemps après la période féodale.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Auzits   (12)

Commanderie d'Auzits
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Rignac — 12


Commanderie d'Auzits
Commanderie d'Auzits


Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean. Vers la fin du XIIe siècle, Baudoin de Lugan donna à l'hôpital de Jérusalem et à la maison d'Ausitz tous ses droits sur la ville de Lugan (12). Depuis cette époque, les commandeurs ayant établi leur résidence habituelle sur ce dernier point, cette circonscription fut en général désignée sous le nom de commanderie de Lugan.

On lit dans les annales de Villefranche (Villefranche-de-Rouergue) qu'en 1250, Vivian, évêque de Rodez, donna au commandeur d'Ausitz (12) les fiefs d'Alteserre, Rulhe (12) et Lugan (12), en échange de ceux de Veuzac et de Cabanes (Cabanes, La Bastide l'Evêque 12), près de Morlhon-le-Haut (12).
1255. Transaction entre le commandeur d'Ausitz et le Prieur de Bournazel, au sujet des dîmes du mas de Roselargue et de Bormonet.
1261. Accord entre le commandeur d'Ausitz et les quatre frères Bernard, Imbert, Arnaud et Raymond de Mirabel, damoiseaux, au sujet de la possession du mas de Vignac. Ces derniers renoncent à leurs prétentions moyennant 300 sols rodanais, payés par les Hospitaliers.
1308. Transaction entre le commandeur et les habitants d'Ausitz pour régler le casuel du curé. Pour les enterrements les droits se montaient à 10 sols rodanais, si le défunt était un chef de famille, et à 5 sols, dans le cas contraire. Si le défunt était noble de père ou de mère, le commandeur aura le droit de choisir dans sa garde-robe son meilleur habit. Le prêtre aura droit pour les mariages à recevoir les arres et les ablations accoutumées et à aller prendre part, avec son clerc, au dîner et au souper de noces.
1454. Echange entre le commandeur P. de Montlezun, Grand-Prieur de Toulouse, et noble Raymond d'Aldoyn, cosseigneur d'Ausitz. Ce dernier cède à l'Ordre de Saint-Jean une rente de 3 setiers de blé qu'il percevait à Lugan, et en reçoit une maison dans le fort de Lugan.
1705. Jugement des requêtes obtenu par le commandeur d'Espalion et condamnant les habitants d'Ausitz à réparer la nef de leur église.

Liste des Commandeurs d'Ausitz et Lugan.
1180. Austorg.
1234. Raymond.
1272. Bernard Peyre.
1283-1299. Pierre de Raymond
1343. Raymond d'Olargues.
1315. Bernard d'Auriac.
1418. Berenger d'Alon.
1420. Durand de Maliane.
1424-1450. Pierre de Montlezun.
1479. Jean de Castelnau.
1499. Durand de Patras.
1572. Jean de Montaigut-Frogières.
1582. Joachim de Montaigut-Fromigières.
1617-1623. Jules de Montmorency.
1639-1667. Annibal de Castelanne-d'Aluys.
1693. Gauthier d'Eyguine.
1678. Jean-Jacques de Verdelin.
1723. Jean Pons de Vissec-Latude-Ganges.
1742. Chevalier de Sabran-Pontevès.
1751-1752. René de Léaumont.
1763. Antoine Apollinaire de Moreton-Chabrillant.
1783-1789. Louis-Charles-Régis de Coriolis-Espinouse.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Canabieres   (12)

Commanderie de Canabières
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton et Commune: Salles-Curan — 12


Commanderie de Canabières
Commanderie de Canabières


Ce château, situé sur la montagne de Levezou (au-dessous de Salles-Curan), est un des plus anciens établissements de l'Ordre de Saint-Jean dans le Rouergue. Adémar, évêque de Rodez, donna à l'hôpital de Jérusalem et à Gérard, serviteur de Dieu et procureur des pauvres de Jésus-Christ, l'Eglise de Sainte-Marie-de-Canabières, qui dépendait de la mense épiscopale. Or, Gérard étant mort en 1120, c'est à une date antérieure que nous devons faire remonter cette donation: cette dernière fut complétée par la cession que fit Aldebert de Malvass de ses droits sur ce territoire; l'évêque Adémar et Raymond de Luzençon y ajoutèrent la seigneurie du Pered (Bouloc).

Sarlit



Domus Hospitalis Sarlit
Domus Hospitalis Sarlit


— 1152. Donation par Hugues de Cambolas de ses droits sur le lieu de Sarlit.
— 1172. Donation par Raymond de Saint-Michel de la moitié du mas de la Fagette (Commune de Prades-Salars).
— 1185. Donation par Echer de la Roque du fief du Mazel

Mazel


commune Vézins-de-Lévézou


Domus Hospitalis Mazel
Domus Hospitalis Mazel


Par Gat de Peirebrune de ceux :

Le Mont


commune de Salles-Curan


Domus Hospitalis Le Mont
Domus Hospitalis Le Mont


Le Fau


commune de Ségur


Domus Hospitalis Le Fau
Domus Hospitalis Le Fau


Condal (?).

Par un acte, daté de la maison de l'hôpital de Saint-Jean-d'Acre, Henri, comte de Rodez, sentant sa fin approcher, fait donation à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, entre les mains du Grand-Maître Guérin de Montaigut, de la ville de Canet, de ses droits sur la Bastide de Sauveterre (de Pradines), des mas qu'il possédait à Frontignan, près de Canabières et près de Bouloc (15e jour des kalendes de novembre 1221).

— 1305. Accord entre nobles Berenger et Hugues d'Arpajon et Bernard Peyre, commandeur de Canabières, au sujet de leurs droits de justice sur le mas de Toyrac, situé dans le mandement de Durenque.

— 1326. Sentence arbitrale entre Arnaud de Lendorthe, vicomte de Cadars, et le commandeur Pierre de Mandailles, au sujet de la juridiction du lieu de Bellegarde.

— 1456. Accord entre Raymond Ricard, Grand-Prieur de Saint-Gille et commandeur, de Canabières, et le procureur de l'oeuvre de Sainte-Marie de Rodez, pour leurs droits respectifs sur le territoire de Malevielh.

— 1644. Arrêt du parlement de Toulouse maintenant le commandeur de Canabières, contre les prétentions du chapitre de Rodez, dans l'exemption de la dîme pour le territoire d'Aboul.

Cette commanderie comprenait la seigneurie spirituelle et temporelle du lieu de Canabières et de ses dépendances, Saint-Jean-de-Bouloc, Canet, Bellegarde, le domaine de Bolhac, le fief d'Aboul, la seigneurie spirituelle et temporelle de la paroisse de Tauriac, de son annexe, Saint-Martial, et enfin de la Clau, ancienne Maison du Temple réunie à celle des Canabières au XVe siècle.
Liste des Commandeurs de Canabières
-------1120. Pons.
-------1182. Gérald de Montalègre.
-------1209. Benoit.
1216-1218. Rostaing de Collonges.
-------1220. Pierre d'Espirac.
-------1228. Julien de Castries
-------1234. Pierre de Gabriac.
1256-1257. Guillaume de Roques.
1260-1267. Pons de Raymond.
1266-1270. Guillaume de Montaut.
1276-1280. Pons Guillaume.
1280-1281. Raymond de Tournel.
1232-1284. Guillaume du Luc.
1300-1306. Bertrand Peyre.
1313-1315. Pierre de Caldayrac.
1321-1329. Pierre do Maudailles.
1333 1351. Roger de Montaut
1366-1333. Raymond de Cazillac.
-------1386. Pierre de Caylus.
1396-1404. Guillaume de Prunet.
1414-1417. Berenger d'Alon.
1438-1456. Raymond de Ricard, Grand-Prieur de Saint-Gilles.
1519-1531. Guyot de Marcillac.
1548-1551. Pierre de Gozon.
1560-1561. André de Demandols.
1626-1627. Jean de Bèvre.
-------1634. Jean-Baptiste de Gallan-Castelnau.
-------1640. Jean-Gille de Fougasse-Bertalasse.
1657-1658. Claude de Villeneuve-Tourette.
1658-1666. François de Verdelin.
-------1699. Joseph de Saignes.
-------1723. Pierre de Thibaud-Saves.
1770-1775. Louis-François de Raymond-Modène.
1781-1789. Dominique-Gaspard-Balthazar de Gaillard-d'Agoult.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Espalion   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Espalion - 12


Domus Hospitalis Espalion
Domus Hospitalis Espalion


Nous trouvons les Templiers établis dans le nord du Rouergue et y possédant de nombreuses seigneuries, Espalion, Albignac, Anglars, Limouze, etc., sans que les archives nous découvrent l'origine de ces divers établissements, les dates de leurs fondations, ou les noms des donateurs. Quoique leur domaine s'y réduisit à la seigneurie spirituelle d'une simple chapelle située dans le faubourg de la ville et aux dîmes du territoire voisin, et qu'ils n'y eussent pas de résidence, les chevaliers du Temple avaient fait d'Espalion le centre, de leurs possessions disséminées dans la partie septentrionale du comté de Rodez et le chef-lieu d'une commanderie.

En l'année 1386, Jean Lassalle, sergent de la cité de Rodez, et Bernard Guidonis, chapelain de l'évêque, étaient, au nom de ce dernier, à la poursuite d'un accusé, qui vint se réfugier dans l'église de Limouze. Sans se laisser arrêter par les privilèges de l'Ordre, ni par le droit d'asile de l'église, les deux officiers épiscopaux pénétrèrent dans l'enceinte sacrée et en arrachèrent le fugitif qu'ils entraînèrent dans les prisons de Rodez.

Revenus au calme de la réflexion, ils comprirent quelles pouvaient être les conséquences de leurs actes. Effrayés et repentants, ils se soumirent à la pénitence canonique qu'il plairait aux Hospitaliers de leur imposer. Le dimanche, 17 décembre, pendant que la grand'messe se célébrait, après l'Offertoire et avant la Préface, ils entrèrent dans l'église de Limouze, n'ayant d'autres vêtements que leurs braies et leurs chemises et portant chacun à la main un cierge allumé du poids de deux livres, qu'ils offrirent au prêtre ; après quoi, ils restèrent à genoux au pied de l'autel jusqu'à la fin de la messe. Alors arriva à l'église le chevalier Bérenger d'Alon, précepteur de La Clau et procureur de Raymond de Cazillac, grand-prieur de Saint-Gilles et commandeur d'Espalion ; il plaça une hart sur le cou des deux pénitents qui s'agenouillèrent à ses pieds, les mains jointes, et le supplièrent de leur accorder merci. Le chevalier, considérant la pénitence publique et humiliante qu'ils avaient acceptée, leur octroya leur pardon, à moins que le grand-prieur n'exigeât une plus forte peine (2).
2. Archives d'Espalion, L. 1.

Le 2 septembre 1460, comparaissait pardevant noble et illustre seigneur, G. de Besson, chambellan du roi, bailli du Contantin et gouverneur des terres et seigneuries du comte d'Armagnac en deçà de la Garonne, les chevaliers Odet Deydie, capitaine du château de Cabrespines, et Jean de Castelnau, commandeur d'Espalion. Ce dernier venait protester contre les prétentions de son adversaire, qui voulait contraindre les habitants d'Anglars à faire le service de garde de jour et de nuit au château de Cabrespines ; après avoir prouvé ses prérogatives de seigneur justicier, il fit reconnaître ses droits et les exemptions de ses vassaux (1).
1. Archives d'Anglars.

La commanderie comprenait à Espalion la chapelle du Temple, située dans les faubourgs de la ville, avec la maison du chapelain, le château d'Albignac (Aubignac, commune de Bozouls), la tour des Landes, la seigneurie, tant spirituelle que temporelle, des lieux d'Anglars et de Limouze, des fiefs à Villecomtal, Mousset, Saint-Félix-de-Sénergue, Campuac, Saint-Geniez, Estaing, Sempiac, Pruines.
On lui avait adjoint successivement les possessions des Hospitaliers dans la ville de Rodez et l'ancienne commanderie d'Auzits. Son revenu, en 1777, était de 16,500 livres.
Sources: Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, page 142, tome XIII. Rodez 1886 - Bnf


Laveissière   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Commune: Conques-en-Rouergue - 12


Domus Hospitalis Laveissière
Domus Hospitalis Laveissière


La Bessière (Cassini) ou Laveissière (IGN)
Primitivement (1370), le Commandeur possédait dans ce lieu les terroirs désignés sous le nom de « la Devèze, les jardins de Garrigozio, à la font, las Vergues, al Boscat, et autres terres ou parra du Commandeur. » Ces diverses pièces furent inféodées à diverses époques (1).
A la Révolution, la vente des biens nationaux dépendant de l'Ordre de Malte ne mentionne « qu'une pièce de terre au dit lieu (la Bessière) appelée la Figuarette d'une contenance d'une quarte une coupe, adjugée, le deuxieme jour complémentaire an IV, au citoyen Raymond Aurières cultivateur du village de Mozenq, commune de La Vinzelle, pour la somme de vingt-deux livres » (2).
1. La Bessière, II. 1.
2. Archives départementales de l'Aveyron. Registres du district de Mur-de-Barrez.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Lugan   (12)

Commanderie de Lugan
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Montbazens — 12


Commanderie de Lugan
Commanderie de Lugan



Domus Hospitalis Auzits
Domus Hospitalis Auzits


Cette commanderie est le fruit de la donation de la ville de Lugan à l'Ordre de Saint-Jean et son adjonction à la commanderie d'Auzits.

Cette circonscription, qui comprenait, outre les deux seigneuries d'Auzits et de Lugan, les fiefs de:
Domus Hospitalis Maleville
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Montbazens, Commune: Brandonnet — 12


Domus Hospitalis Maleville
Domus Hospitalis Maleville


Domus Hospitalis Narrines
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Capdenac-Gare, Commune: Foissac — 12


Domus Hospitalis Narrines
Domus Hospitalis Narrines


Domus Hospitalis Foissac
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Capdenac-Gare, Commune: Foissac — 12


Domus Hospitalis Foissac
Domus Hospitalis Foissac


Qui furent démembrés dans le courant du XVIIe siècle.

Auzits et ses dépendances furent réunis à la commanderie d'Espalion et remplacés dans celle de Lugan par le membre de Saint-Jean-du-Planté, situé dans le diocèse de Rieux et détaché de Montsaunès.
Liste des Commandeurs d'Auzits et Lugan.
1180. Austorg.
1234. Raymond.
1272. Bernard Peyre.
1283-1299. Pierre de Raymond
1343. Raymond d'Olargues.
1315. Bernard d'Auriac.
1418. Berenger d'Alon.
1420. Durand de Maliane.
1424-1450. Pierre de Montlezun.
1479. Jean de Castelnau.
1499. Durand de Patras.
1572. Jean de Montaigut-Frogières.
1582. Joachim de Montaigut-Fromigières.
1617-1623. Jules de Montmorency.
1639 1667. Annibal de Castelanne-d'Aluys.
1693. Gauthier d'Eyguine.
1678. Jean-Jacques de Verdelin.
1723. Jean Pons de Vissec-Latude-Ganges.
1742. Chevalier de Sabran-Pontevès.
1751-1752. René de Léaumont.
1763. Antoine Apollinaire de Moreton-Chabrillant.
1783-1789. Louis-Charles-Régis de Coriolis-Espinouse.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Millau   (12)

Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Millau — 12


Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau
Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau


Vers le milieu du XIIe siècle les Hospitaliers possédaient un établissement dans le faubourg de la ville de Millau, en avant de la porte de L'AyrolleDomus Hospitalis MillauDomus Hospitalis Millau, et en avaient fait le chef-lieu d'une commanderie.

— A peu près vers cette époque, donation par Guillaume-Pierre de Saint-Léon, aux frères de l'Hôpital, de tout l'honneur franc, viguerie et bénéfice qu'il avait en la paroisse de Saint-Germain.

— 1183. Testament d'Eignine de Creissel, par lequel elle lègue aux Hospitaliers ses droits sur le mas de Nogavrolles, plusieurs rentes et tous les meubles de sa maison.
— 1192. Donation par dame Averosa à l'Ordre de Saint-Jean de plusieurs jardins situés dans la ville de Millau.
— 1291. Donation par Bernard de Lévezou du mas de Lasfons, situé dans la juridiction de Castelmus.

— 1317. Transaction entre Gaston d'Armagnac, au nom de son fils Gérard, vicomte de Creissel, et Hélion de Villeneuve, Grand-Maître de l'Ordre de Saint-Jean. Le premier cède aux Hospitaliers la seigneurie du lieu de Plane Selve (située entre le château de Montelarat et la Bastide de Pradines), plusieurs autres fiefs et une rente annuelle de 133 livres à prendre sur le péage du Pont vieux de Millau; il en reçoit en échange la place de Pins, située dans la vicomté de Fezensac, près de la ville de Goutz (11e jour des kalendes de septembre).

— 1432. Transaction entre le commandeur et les consuls de Millau, ces derniers agissant comme recteurs de l'Hôpital Mage de la ville, au sujet des limites des territoires de Lasfons et de Marsac.

Pendant les guerres de Religion, la maison de l'hôpital de Millau fut détruite par les Huguenots (1568). Autorisé par le Grand-Maître, le commandeur François de Mars-Liviers céda plus tard ce terrain aux Capucins ; ceux-ci y construsirent leur couvent et s'obligèrent à faire dire à perpétuité deux messes chaque semaine, dans une chapelle dédiée à Notre-Dame, qu'ils s'engagèrent à faire construire et à entretenir à leurs frais, et où les chevaliers de l'Ordre devaient avoir leur
sépulture.

Cette commanderie comprenait, en outre, le Temple de Millau, la seigneurie spirituelle et les dîmes des paroisses de Castelmus et de Saint-Germain.
Les domaines de :

Joug



Domus Hospitalis Les Fons de Joug, de Joug
Domus Hospitalis Joug


Les Fons de Joug, de Joug.

Savillières



Domus Hospitalis Savillières
Domus Hospitalis Savillières


De la Bourette, une chapelle de dévotion à Savillières.

Aluech



Domus Hospitalis Aluech
Domus Hospitalis Aluech


La juridiction des villages de Luc et d'Aluech en paréage avec le Roi.

Meyrueis



Domus Hospitalis Meyrueis
Domus Hospitalis Meyrueis


Et enfin le membre de Meyrueis.

Maitérie



Domus Hospitalis maitérie
Domus Hospitalis Maitérie


Peut-être un autre Maitérie de l'Hôpital, près Saint-Martin (les hameaux Le Mas Nau, Le Pinel, Potensac, n'apparaissent plus sur les cartes de l'IGN)

Liste des Commandeurs de Millau
1192. Raymond de Cornuz.
1245. Pons Guilhem.
1231. Hugues de Saulède.
1255. Bernard Gas.
1359-136O. Foulque de Villaret.
1360-1363. Pons de Raymond.
1273. Pierre Gauceliu.
1288. Pierre Boeuf.
1291. Bernard Pavy.
1306. Pierre de Reynès.
1311-1315. Pierre de Caldayrac.
1322. GuillaumC de Mandailles.
1331. Raymond de Suéjots.
1341. Pierre de Sobiran.
1346. Raymond de Caylus.
1409. Pons de Monteyrolles.
1428. Hugues de Ricard.
1422-1440. Raymond de Ricard.
1466. Jean de Ricard.
1481-1500. Pierre da Bessode.
1512-1515. Pierre de Prunet.
1522. Bernardin de Laux.
1540-1552. Bernard de Castanct.
1553-1556. Jean de Montaigut-Fromigières.
1561-1566. Denys de Guirau.
1595-1614. Jean de Radulphe-Beauvezer.
1622. Georges de Castillon-Saint-Victor.
1630. Henry de Lates-Entraygues.
1632-1636. François de Mars-Liviers.
1638-1631. François de Foresta-Collonges.
1691-1693. César de Villeneuve-Tourens.
1724. Joseph de Rolland Beauville.
1776-1789. Louis Dominique de Gras-Préville.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Nigressere   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Mur-de-Barrez, Commune: Thérondels - 12


Domus Hospitalis Nigressere
Domus Hospitalis Nigressere


Nigresserre, autrefois Nigresserre, est un hameau d'environ 120 habitants, dans la commune de Thérondels. C'était avant la Révolution l'une des plus petites paroisses du Rouergue. Nous trouvons ses confronts dans le Pouillé du diocèse de Rodez, dressé en 1510, sous l'épiscopat de François d'Estaing : « Negraserra confrontat cum Ladinhac, cum Senhalac, cum Bromme, cum Cussac, près del Mur de Barres. Prioratus est domini præceptoris Sancti Joannis Jhlmi, qui vocatur la comandayre de Negraserra. Et rector est mensalis, et præsentatio rectoris dicitur pertinere domino præceptori. » (1)

Les documents de la Commanderie donnent à cette paroisse le titre de vicairerie perpétuelle : c'est ainsi, du moins que furent nommés Jean Meyniel, en 1660 ; Jean Sicard, en 1668 ; et Jean Mary, en 1677. Le prêtre ainsi désigné remettait les provisions (le titre provisoire) du Commandeur à l'évêque de Rodez qui lui accordait le visa et l'institution (2). Enfin la « prise de procession » de ces ecclésiastiques devait être constatée par acte notarié, dont copie authentique était envoyée au grand prieuré de Saint-Gilles pour être soumis au Chapitre général (3). Quant aux ecclésiastiques, ils n'étaient pas toujours pris parmi les prêtres conventuels de l'Ordre ; seul Jean Sicard se trouvait dans ces conditions, car il figure parmi les Commandeurs de Nigresserre. Cette exception fut d'ailleurs motivée par une affaire que nous allons rapporter.
« Mardi dernier (31) mars mil six cent-soixante-seize en la chambre criminelle, présents de Puget, président... »
Entre Bertrand d'IIumières, sieur de Vareilhes, demandeur en excès, le procureur général du roi joint à lui d'une part ; et M Jean Meyniel, prêtre et curé de Nigresserre, prévenu prisonnier es ; prison de la Conciergerie, défendeur, d'autre. »
La cour, après avoir procédé « par accarations et confrontemens de témoins » à la vérification de « l'information et seings y apposés faite contre Ignace de Carlat...., relation faite par Camps et Donnadieu, experts « pris d'office ... » avait condamné ledit Meyniel à « être banni du royaume sa vie durant, lui faisant inhibitions défenses d'y revenir à peine de vie. » La cour déclarait encore « ses biens acquis et confisqués à qui de droit appartiendra.... » (4)
Il s'agissait donc d'une fausse information faite par Meyniel contre Ignace de Carlat ; mais on ne peut savoir sur quel sujet portait l'information : car les deux arrêts du 10 septembre 1675 et du 31 mars 1676, ci-dessus analysés nous laissent dans l'incertitude (4).
C'est donc sur la démission forcée de Meyniel que Sicard, prêtre conventuel de l'Ordre, fut nommé curé de Nigresserre.
1. Archives départementales de l'Aveyron, G. 14.
2. Nigresserre, I, 1 et suivante.
3. Nigresserre, I, 2 et 7.
4. Il existe encore entre Nigresserre et Thérondels un hameau portant le nom de Meyniel Haut et Bas.
5. Archives départementales de Toulouse. Registre de la Tournelle de janvier à juin 1676, non paginé.


La maison presbytérale appartenait à l'Ordre de Saint-Jean, mais l'entretien était à la charge du vicaire perpétuel (1). Plus tard (1370), pour rendre ce logement plus avantageux, les habitants de Nigresserre bâtirent « une grange audit lieu pour l'usage du curé », et, de ce chef, ils acquirent le droit de nommer un marguillier pour l'administration temporelle de la paroisse (2).
Les plus anciens documents que nous connaissions attestent l'existence de la Commanderie de Nigresserre depuis 1312. Etait-ce un chef-lieu, ou simplement un membre, rien ne le prouve ; la pauvreté de ses revenus, du moins dans les débuts, feraient accepter la seconde hypothèse. En tout cas, à partir de 1595, Nigresserre est unie à La Bessière ; elles sont, au 17e siècle, réunies toutes deux à Narbonne.

Le Commandeur se trouvait ici en contact avec les vicomtes, plus tard les comtes de Carladès. Le pays de Carlat ou Carladès, situé partie en Auvergne, partie en Rouergue, s'étendait sur les deux rives de la Cère, depuis le mont Cantal qui le domine au Nord-Est, jusque vers la ville de Maurs, au Sud-Ouest, tandis que la Jordanne le limitait au Nord-Ouest, et la Truyère au Sud-Est.

Les principales localités de ce pays étaient : Vie, Carlat, Montsalvy, en Auvergne, et le Mur de Barres en Rouergue. Le Carladès, après avoir appartenu à plusieurs familles, notamment aux Comtes de Rodez, revint à la couronne de France lors de la confiscation des biens de Charles, duc de Bourbon, par arrêt du 16 juillet 1527. De 1641 jusqu'à la Révolution, le Carladès passa à la maison de Grimaldi ; voici en quelle occasion.
Honoré II de Grimaldi, prince de Monaco, qui avait renoncé au protectorat de l'Espagne pour se mettre sous celui du la France, reçut de Louis VIII, lors du traité de Péronne en 1641, le duché de Valentinois en Dauphiné et la vicomté de Carlat, en Auvergne, pour le dédommager de la perte des terres qu'il possédait en Italie. Des lettres patentes de février 1643 confirmèrent cette indemnité et érigèrent en comté la vicomté de Carlat.
1. Nigresserre, I, 3.
2. Nigresserre, II, 3.


Le Commandeur de Nigresserre se trouva donc en relations féodales avec les divers titulaires de ce fief. Il était, depuis 1312 pour le moins, vassal du vicomte de Carladès, « en raison de la maison et du lieu de Nigresserre et des mazages de Perviliergues et de Frons et autres choses situées dans le Mandement (1) de Mur-de-Barrès (2), tant dans le diocèse de Rodez que dans celui de Saint-Flour, que le Commandeur tenait (cependant) en franc-fief et noble » (3).
A cette date, en effet, le Commandeur rendit, à ce titre, « hommage à dame Izabeau de Rodez, vicomtesse du Carladès » ; mêmes hommages, en 1351, par le Commandeur Bernard Dauriac à noble Raynaud Dupont, vicomte de Carladès ; mêmes hommages en 1538 par Antoine Castela (4).

En 1661, le prince de Monaco, seigneur de Calbinel, Mur-de-Barrès et autres lieux, ayant succédé aux droits des vicomtes de Carladès, demandait au Commandeur hommage et dénombrement pour le fief de Nigresserre ; celui-ci en fut déchargé par arrêt du Conseil privé (3).

Quant au droit de justice, le Commandeur, jusqu'en 1351, exerça « la basse justice jusqu'à soixante sols, la haute appartenant en commun au vicomte de Carladès et audit Commandeur » : ils partageaient aussi les confiscations et les amendes. Après 1351, tous les droits appartinrent au Commandeur seul (6).
1. Mande, mandement, circonscription d'un taillable. Frons, hameau au N.-Ouest ; Pervilhergues, au Sud de Thérondels.
2. Autrefois ville diocésaine au Nord du Rouergue ; aujourd'hui chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Espalion.
3. Nigresserre, I. 9.
4. Ibidem, 1. 10.
5. ibidem, I, 10 ; La Bessière, III. 3.
6. Nigresserre, I. 9.


Les autres droits seigneuriaux du Commandeur à Nigresserre consistaient en un droit de quint qui lui permettait de lever sur la paroisse 30 setiers de blé (2).
D'autre part, le Commandeur de Nigresserre recevait l'hommage de plusieurs feux dataires, sous la condition de censives diverses.

A Landignac (3), il avait abandonné la propriété de pièces de terre situées la plupart « en l'afar de Solinhac » (4). En 1733, il était en procès, par devant la chambre des requêtes du palais, avec Charles de Montels, seigneur de Marcillac (3), qui élevait sur cette propriété des prétentions dont il se désista plus tard (6).

Mais le Commandeur garda toujours sur cette terre le droit de directe. Le 23 avril 1737, en effet, Messire Joseph de Monthiel, seigneur de Senhalar (7), et Jean Coussens passèrent reconnaissance, en faveur du Commandeur, de 39 sétérées de terre, au tènement de Solinhac, confrontant « du levant le chemin de Brommat à Thérondels, sous la censive d'un sol, huit deniers, un quarton et quatre quarterons de seigle, deux manœuvres (journées d'hommes) et deux liuzades degenets » (8). Les revenus de cette portion de Solinhac étaient partagés entre le Commandeur et le prince de Monaco, seigneur de Mur-de Barrés (9).
2. Etat du Diocèse de Rodez (1771), aujourd'hui en cours de publication.
3. Aujourd'hui Ladignac, hameau entre Nigresserre et Thérondels et chef-lieu de paroisse dépendant de cette dernière commune.
4. Afar, affare, terme usité dans le Dauphiné et le Rouergue pour designer toutes les dépendances d'un fief.
5. Gros bourg au Nord de Rodez.
6. Nigresserre, II. 5 et 6.
7. Segnalac, hameau au Nord de Mur-de-Barrès, au S. Ouest de Nigresserre.
8. Liuzade, expression aujourd'hui inconnue ; serait-elle mise pour lieurade, lieurado, lieurala signifiant, livre (poids) ? Faudrait-il y voir un dérivé de ligare, lier, liagado, signifiant fagots, fagotage, menu bois retenu par un liart ?
9. Nigresserre, I. 14.


Enfin le 1 avril 1739, Françoise Teyssèdre, veuve de Jacques Bertrand, reconnaît « une buge (1) appelée de Lacam, sise en l'afar de Solinhac », de la contenance de deux séterés, confrontant du levant la buge d'Antoine Déjou, vieux chemin entre deux, sous la censive d'un quarteron de seigle (2).

A Mur-de-Barrès, le Commandeur ne possédait à titre seigneurial qu'un champ appelé tous assayels, sous la censive d'un quarton et un quarteron et demi de seigle, et de trois quartons et demi d'avoine (3).

Dans le territoire d'Albignac (4), le Commandeur percevait quelques censives au « grand afar dit Lagrefeuille, appelé aussi de la Montagne »
En 1786, Messire Jean François Molinery, baron de Murols (5), reconnaît posséder, sous la mouvance du Commandeur de Nigresserre, cette propriété qui ne comprenait pas moins de cent trente-quatre séterés ; plus d'autres terres à Camp delsol de 4 séterés et demie, un enclos de terre de de séterés au lieu de Lagrefeuille, une terre nommée les Gardettes de 6 cartonnées. Il « tenait l'ensemble de ces terres : sous la censive de 6 sols, 6 deniers d'argent ; quatre setiers, un quarton, deux quarterons de seigle ; deux quartons, deux quarterons d'avoine ; deux quarterés de froment, et une demi géline » (6).
1. Mistral donne à ce mot la signification de petit cabinet, réduit obscur ; sans doute par extension, construction rurale pour servir d'abri pendant les travaux.
2. Nigresserre, I. 13.
3. Nigresserre, II 4. Reconnaissances du 5 février 1683, jugement des requêtes du 23 septembre 1729 condamnant Jacques Mayonade, habitant et tenancier de Mur-de-Barrès.
4. Hameau à l'Est de Mur-de-Barrès.
5. Ancienne paroisse, aujourd'hui hameau au S. Ouest de La Croix-Barrès.
6. Nigresserre, I. 13.


« Les affars situés au lieu de Conalhac et pred del Cambou et de la Prade » étaient possédés par Noble Marc de Carlac, seigneur de Lasserre, toujours sous la mouvance du Commandeur, à qui il payait, pour droit de censive, « onze setiers trois cartons, trois carterons de seigle : un setier, un carton de froment ; un setier, deux carions d'avoine ; trois livres, dix-sept sols, neuf deniers d'argent, une géline et demie et un quartier, et deux manœuvres, le tout portable au grenier du Commandeur » (1).

Sur ce domaine important, le Commandeur percevait les droits de lods et de ventes ; il y exerçait enfin l'entière justice, haute, moyenne et basse. Quant au « village de Fronts et autres lieux situés en la paroisse de Thérondels (2) », il est impossible, malgré les vingt-quatre reconnaissances de 1687, d'évaluer leur importance. Au mas Delrieu, « un pré appelé le Fénier » et autres terres au terroir de Las Taillades dépendaient aussi de la Commanderie de Nigresserre, à qui Jean Delrieu payait une censive de trois deniers (3).

Quant à la dîme, le Commandeur ne la percevait que sur les « pièces appelées Bellecombe et del Dex de la Sanhes, tènements du village de Labessonio » (4). Encore était-il en procès (7 juin 1691) avec le prieur de Gussac (5), qui se désista de l'instance portée à la Chambre des Requêtes (6).
A en juger par les contenances, les anciennes propriétés de la Commanderie de Nigresserre paraissent fort respectables, mais leurs revenus nous fixeront un peu plus exactement sur leur valeur et aussi sur les améliorations qu'elles ont dû recevoir en passant à des emphytéotes. En 1616, le Commandeur affermait les fruits et revenus du membre de Nigresserre, à Thomas Mayonade, pour une rente annuelle de 300 livres ; en 1621, à Jean Gensamès, pour 333 livres. En 1660, le curé Meyniel en accepte le bail à ferme pour 500 livres ; en 1723, Pierre Garrouste en payera 600 livres ; enfin, en 1733, Dubuisson, 660 livres (7).
1. Nigresserre, II. 3. Reconnaissances de 1427, 1626 et 1677.
2. Ibidem, I. 12.
3. Ibidem, I. 11.
4. La Bessome, métairie au Midi de Nigresserre.
5. Hameau à l'Est de Mur-de-Barrès, sur le chemin de Brommat à Thérondels ; ancienne paroisse du Rouergue.
6. Nigresserre, II. 1.
7. Nigresserre, II. 9 à 16.


La maison presbytérale appartenait à l'Ordre de Saint-Jean, mais l'entretien était à la charge du vicaire perpétuel (1). Plus tard (1370), pour rendre ce logement plus avantageux, les habitants de Nigresserre bâtirent « une grange audit lieu pour l'usage du curé », et, de ce chef, ils acquirent le droit de nommer un marguillier pour l'administration temporelle de la paroisse (2).
Les plus anciens documents que nous connaissions attestent l'existence de la Commanderie de Nigresserre depuis 1312. Etait-ce un chef-lieu, ou simplement un membre, rien ne le prouve ; la pauvreté de ses revenus, du moins dans les débuts, feraient accepter la seconde hypothèse. En tout cas, à partir de 1595, Nigresserre est unie à La Bessière ; elles sont, au 17e siècle, réunies toutes deux à Narbonne.

Le Commandeur se trouvait ici en contact avec les vicomtes, plus tard les comtes de Carladès. Le pays de Carlat ou Carladès, situé partie en Auvergne, partie en Rouergue, s'étendait sur les deux rives de la Cère, depuis le mont Cantal qui le domine au Nord-Est, jusque vers la ville de Maurs, au Sud-Ouest, tandis que la Jordanne le limitait au Nord-Ouest, et la Truyère au Sud-Est.

Les principales localités de ce pays étaient : Vie, Carlat, Montsalvy, en Auvergne, et le Mur de Barres en Rouergue. Le Carladès, après avoir appartenu à plusieurs familles, notamment aux Comtes de Rodez, revint à la couronne de France lors de la confiscation des biens de Charles, duc de Bourbon, par arrêt du 16 juillet 1527. De 1641 jusqu'à la Révolution, le Carladès passa à la maison de Grimaldi ; voici en quelle occasion.
Honoré II de Grimaldi, prince de Monaco, qui avait renoncé au protectorat de l'Espagne pour se mettre sous celui du la France, reçut de Louis VIII, lors du traité de Peronne en 1641, le duché de Valentinois en Dauphiné et la vicomté de Carlat, en Auvergne, pour le dédommager de la perte des terres qu'il possédait en Italie. Des lettres patentes de février 1643 confirmèrent cette indemnité et érigèrent en comté la vicomté de Carlat.
1. Nigresserre, I, 3.
2. Nigresserre, II, 3.


Le Commandeur de Nigresserre se trouva donc en relations féodales avec les divers titulaires de ce fief. Il était, depuis 1312 pour le moins, vassal du vicomte de Carladès, « en raison de la maison et du lieu de Nigresserre et des mazages de Perviliergues et de Frons et autres choses situées dans le Mandement (1) de Mur-de-Barrès (2), tant dans le diocèse de Rodez que dans celui de Saint-Flour, que le Commandeur tenait (cependant) en franc-fief et noble » (3).
A cette date, en effet, le Commandeur rendit, à ce titre, « hommage à dame Izabeau de Rodez, vicomtesse du Carladès » ; mêmes hommages, en 1351, par le Commandeur Bernard Dauriac à noble Raynaud Dupont, vicomte de Carladès ; mêmes hommages en 1538 par Antoine Castela (4).
v
En 1661, le prince de Monaco, seigneur de Calbinel, Mur-de-Barrèz et autres lieux, ayant succédé aux droits des vicomtes de Carladès, demandait au Commandeur hommage et dénombrement pour le fief de Nigresserre ; celui-ci en fut déchargé par arrêt du Conseil privé (3).

Quant au droit de justice, le Commandeur, jusqu'en 1351, exerça « la basse justice jusqu'à soixante sols, la haute appartenant en commun au vicomte de Carladès et audit Commandeur » : ils partageaient aussi les confiscations et les amendes. Après 1351, tous les droits appartinrent au Commandeur seul (6).
1. Mande, mandement, circonscription d'un taillable. Frons, hameau au N.-Ouest ; Pervilhergues, au Sud de Thérondels.
2. Autrefois ville diocésaine au Nord du Rouergue ; aujourd'hui chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Espalion.
3. Nigresserre, I. 9.
4. Ibidem, 1. 10
5. Ibidem, I, 10.
— La Bessière, III. 3.
6. Nigresserre, I. 9.


Les autres droits seigneuriaux du Commandeur à Nigresserre consistaient en un droit de quint qui lui permettait de lever sur la paroisse 30 setiers de blé (2).
D'autre part, le Commandeur de Nigresserre recevait l'hommage de plusieurs feudataires, sous la condition de censives diverses.

A Landignac (3), il avait abandonné la propriété de pièces de terre situées la plupart « en l'afar de Solinhac » (4). En 1733, il était en procès, par devant la chambre des requêtes du palais, avec Charles de Montels, seigneur de Marcillac (3), qui élevait sur cette propriété des prétentions dont il se désista plus tard (6).

Mais le Commandeur garda toujours sur cette terre le droit de directe. Le 23 avril 1737, en effet, Messire Joseph de Monthiel, seigneur de Senhalar (7), et Jean Coussens passèrent reconnaissance, en faveur du Commandeur, de 39 séterés de terre, au tènement de Solinhac, confrontant « du levant le chemin de Brommat à Thérondels, sous la censive d'un sol, huit deniers, un quarton et quatre quarterons de seigle, deux manœuvres (journées d'hommes) et deux liuzades degenets » (8). Les revenus de cette portion de Solinhac étaient partagés entre le Commandeur et le prince de Monaco, seigneur de Mur-de Barrés (9).
2. Etat du Diocèse de Rodez (1771), aujourd'hui en cours de publication.
3. Aujourd'hui Ladignac, hameau entre Nigresserre et Thérondels et chef-lieu de paroisse dépendant de cette dernière commune.
4. Afar, affare, terme usité dans le Dauphiné et le Rouergue pour designer toutes les dépendances d'un fief.
5. Gros bourg au Nord de Rodez.
6. Nigresserre, II. 5 et 6.
7. Segnalac, hameau au Nord de Mur-de-Barrès, au S. Ouest de Nigresserre.
8. Liuzade, expression aujourd'hui inconnue ; serait-elle mise pour lieurade, lieurado, lieurala signifiant, livre (poids) ? Faudrait-il y voir un dérivé de ligare, lier, liagado, signifiant fagots, fagotage, menu bois retenu par un liart ?
9. Nigresserre, I. 14.


Enfin le 1 avril 1739, Françoise Teyssèdre, veuve de Jacques Bertrand, reconnaît « une buge (1) appelée de Lacam, sise en l'afar de Solinhac », de la contenance de deux séterés, confrontant du levant la buge d'Antoine Déjou, vieux chemin entre deux, sous la censive d'un quarteron de seigle (2).

A Mur-de-Barrès, le Commandeur ne possédait à titre seigneurial qu'un champ appelé tous assayels, sous la censive d'un quarton et un quarteron et demi de seigle, et de trois quartons et demi d'avoine (3).

Dans le territoire d'Albignac (4), le Commandeur percevait quelques censives au « grand afar dit Lagrefeuille, appelé aussi de la Montagne »
En 1786, Messire Jean François Molinery, baron de Murols (5), reconnaît posséder, sous la mouvance du Commandeur de Nigresserre, cette propriété qui ne comprenait pas moins de cent trente-quatre séterés ; plus d'autres terres à Camp delsol de 4 séterés et demie, un enclos de terre de de sétérées au lieu de Lagrefeuille, une terre nommée les Gardettes de 6 cartonnées. Il « tenait l'ensemble de ces terres : sous la censive de 6 sols, 6 deniers d'argent ; quatre setiers, un quarton, deux quarterons de seigle ; deux quartons, deux quarterons d'avoine ; deux quarterées de froment, et une demi géline » (6).
1. Mistral donne à ce mot la signification de petit cabinet, réduit obscur ; sans doute par extension, construction rurale pour servir d'abri pendant les travaux.
2. Nigresserre, I. 13.
3. Nigresserre, II 4. Reconnaissances du 5 février 1683, jugement des requêtes du 23 septembre 1729 condamnant Jacques Mayonade, habitant et tenancier de Mur-de-Barrès.
4. Hameau à l'Est de Mur-de-Barrès.
5. Ancienne paroisse, aujourd'hui hameau au S. Ouest de La Croix-Barrès.
6. Nigresserre, I. 13.


« Les affars situés au lieu de Conalhac et près del Cambou et de la Prade » étaient possédés par Noble Marc de Carlac, seigneur de Lasserre, toujours sous la mouvance du Commandeur, à qui il payait, pour droit de censive, « onze setiers trois cartons, trois carterons de seigle : un setier, un carton de froment ; un setier, deux carions d'avoine ; trois livres, dix-sept sols, neuf deniers d'argent, une géline et demie et un quartier, et deux manœuvres, le tout portable au grenier du Commandeur » (1).

Sur ce domaine important, le Commandeur percevait les droits de lods et de ventes ; il y exerçait enfin l'entière justice, haute, moyenne et basse. Quant au « village de Fronts et autres lieux situés en la paroisse de Thérondels (2) », il est impossible, malgré les vingt-quatre reconnaissances de 1687, d'évaluer leur importance. Au mas Delrieu, « un pré appelé le Fénier » et autres terres au terroir de Las Taillades dépendaient aussi de la Commanderie de Nigresserre, à qui Jean Delrieu payait une censive de trois deniers (3).

Quant à la dîme, le Commandeur ne la percevait que sur les « pièces appelées Bellecombe et del Dex de la Sanhes, tènements du village de Labessonio » (4). Encore était-il en procès (7 juin 1691) avec le prieur de Gussac (5), qui se désista de l'instance portée à la Chambre des Requêtes (6).
A en juger par les contenances, les anciennes propriétés de la Commanderie de Nigresserre paraissent fort respectables, mais leurs revenus nous fixeront un peu plus exactement sur leur valeur et aussi sur les améliorations qu'elles ont dû recevoir en passant à des emphytéotes. En 1616, le Commandeur affermait les fruits et revenus du membre de Nigresserre, à Thomas Mayonade, pour une rente annuelle de 300 livres ; en 1621, à Jean Gensamès, pour 333 livres. En 1660 , le curé Meyniel en accepte le bail à ferme pour 500 livres ; en 1723, Pierre Garrouste en payera 600 livres ; enfin, en 1733, Dubuisson, 660 livres (7).
1. Nigresserre, II. 3. Reconnaissances de 1427, 1626 et 1677.
2. Ibidem, I. 12.
3. Ibidem, I. 11.
4. La Bessome, métairie au Midi de Nigresserre.
5. Hameau à l'Est de Mur-de-Barrès, sur le chemin de Brommat à Thérondels ; ancienne paroisse du Rouergue.
6. Nigresserre, II. 1.
7. Nigresserre, II. 9 à 16.


Les registres des ventes des biens nationaux mentionnent bien peu de chose sur les biens de l'Ordre de Malte ayant appartenu au membre de Nigresserre.

Le 8 mai 1793, fut adjugé au « citoyen Vaissière, habitant de la ville de Saint-Flour, un pré situé au lieu de Nigresserre, appelé le pré du Commandeur, de la Coste et de la Councoune, pour 12,000 livres. »
Le 7 fructidor an IV, fut adjugé au citoyen Jean François Pachins, de la commune de Mur-de Barrès :
1' une petite chènevière d'une contenance de quatre-vingt-quatre toises pour la somme de 110 livres.
2' un petit espace de terrain, jadis aire sol, d'une contenance de quatre-vingt-cinq toises, pour la somme de 88 livres.
3' un terrain gazonné et en friche d'une contenance de deux cent trois toises pour la somme de quatre-vingt-huit livres. » (1).

A n'étudier que les revenus et les possessions de l'Ordre ce serait évidemment s'exposer à mal juger de l'utilité de son institution ; mais notre cadre était restreint, et nous n'avions pas à suivre les pieux chevaliers de Malte sur leur véritable théâtre, à la poursuite sur terre et sur mer des corsaires musulmans. Néanmoins les nombreux détails que nous avons donnés, même pour une commanderie de second ordre, aideront le lecteur à apprécier le pouvoir et l'influence de l'Ordre Souverain de Saint Jean de Jérusalem (2).

Mais le flot montant de la Révolution ne pouvait que s'attaquer à un ordre « formé de l'agrégations des membres de la noblesse la plus pure de toute la chrétienté » et dont « les propriétés répandues sur toute la surface de la France » attiraient certainement les convoitises d'un grand nombre (3).

Une action éclatante et désintéressée (4) donna pourtant quelque répit à l'Ordre de Malte. Répondant en effet à une démarche faite par les Chambres de Commerce de Marseille et de Lyon, l'assemblée nationale se contenta de regarder l'Ordre comme un souverain étranger possessionné en France, et décréta qu'il serait soumis à toutes les contributions du royaume et que les chevaliers seraient privés des droits du citoyen actif. Mais les bonnes dispositions de l'assemblée ne furent pas de longue durée (5).
1. Archives départementales de l'Aveyron, district de Mur-de-Barrès.
2. Il avait en effet un représentant officiel auprès des principales cours de l'Europe ; le dernier ambassadeur de la Religion, à Paris, fut le bailli de la Brillane. Durant la période révolutionnaire, et après la mort de ce dernier, les affaires de l'Ordre furent confiées au commandant d'Estournel, receveur de la langue de France, avec le bailli de Vineu pour adjoint.
3. Annuaire historique de l'Ordre de Malte, depuis 1723. 1 volume in-8' ; Saint Pétersbourg, de l'imprimerie Impériale, 1790.
4. Deux vaisseaux marchands de Marseille, enlevés par les corsaires de Tunis, furent repris par les Chevaliers de Malte et remis gracieusement à leurs armateurs.
5. Le 17 novembre 1789, le grand Maître de Malte écrivit en effet au Roi pous réclamer contre l'interprétation donnée par l'assemblée Nationale à l'article troisième du 4-5 août portant suppression des dîmes. Il se plaignait qu'une décision eut été prise sans l'entendre, et l'assemblée n'avait « pu s'écarter, disait-il, de cette justice rigoureuse, qu'en nous confondant avec le clergé, sans considérer que par l'objet de notre institution et par la nature de nos services, nous ne pouvions lui être assimilés sous aucun rapport. »


En 1791, l'assemblée constituante, oubliant en effet les promesses des uns et les services des autres, envahit les propriétés d'un souverain dont on avait naguère reconnu les droits. Tout fut saisi et vendu au profit de la nation En même temps, le Grand-Maître de l'Ordre fit connaître à toutes les cours « qu'il ne devait ni ne pouvait et ne voulait reconnaître en aucune manière la République française » (1).

Quant à l'Ordre lui-même, il fut réellement dissous, depuis la prise de Malte par l'armée française (1798). Depuis lors, partagé en diverses associations, renonçant momentanément du moins, à son rôle militaire, l'Ordre n'est plus qu'une association charitable. La charité dans les hôpitaux, la charité sur les champs de bataille, la charité partout et sur toutes ses formes, tel est aujourd'hui son but (2). Il ne pouvait en poursuivre de plus honorable et de plus digne de son passé.
1. Annal, historiques, page 35.
2. L'hôpital de Tantur, entre Jérusalem et Bethléem, appartient à l'Ordre ; depuis 1876, plus de 130,000 malades ou blessés y ont reçu des soins de tous genres. A Milan, à Naples, deux hôpitaux sont dirigés par deux Commandeurs de l'Ordre. En Silésie, on compte encore cinq hôpitaux ; un en Angleterre. En France, l'association, se tenant rigoureusement en dehors de la politique, à pour but exclusif de se consacrer : en temps de paix, à des œuvres d'assistance hospitalière et de charité ; en temps de guerre, aux soins des victimes des combats, suivant conventions à intervenir avec le département de la guerre et la Société de secours aux blessés (Croix-Rouge Française).


Depuis que le pape Léon XIII a rétabli la dignité de grand-maitre (bref du 28 mars 1879) (1). L'Ordre est gouverné par le prince Ceschi à Santa-Croce, assisté d'un conseil de cinq membres ; c'est dire que les divers tronçons de l'Ordre sont unis entre eux. On compte aujourd'hui les quatre grands prieurés de Rome, de Bohême-Autriche, de Lombardie Vénitie et des Deux-Siciles, l'association des chevaliers rhéno-westphaliens, l'association des chevaliers anglais, enfin l'association française, dirigée par un comité composé de neuf membres et présidé par le Comte de Rohan Chabot.
1. Ceux qui s'intéressent à cette association liront avec fruit le travail de feu le baron de Montagnac : l'Ordonnance des chevaliers hospitaliers de S. Jean de Jérusalem. 1 volume in-4'. Paris, éditions Plon, Nourrit et Cie, 1893.
Nous donnons la date sous laquelle ils paraissent pour la première fois dans les documents ; nous y ajoutons quelquefois celle de leur dernière mention.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Saint-Felix-de-Sorgues   (12)

Commanderie de Saint-Félix de Sorgues
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Saint-Affrique — 12


Commanderie de Saint-Félix de Sorgues
Localisation: Commanderie de Saint-Félix de Sorgues


Les chevaliers de Saint-Jean qui, comme les Templiers, avaient des possessions importantes sur le Larzac, avaient établi à Saint-Félix le centre de leur commanderie. L'origine de cette dernière est inconnue, mais son existence est mentionnée dès le milieu du XIIe siècle.

1154. — Transaction entre le commandeur de Saint-Félix et l'abbé de Sylvanès, au sujet de certaines dîmes.

1182. — Testament de Pierre de Caylus, qui donne à l'Ordre de Saint-Jean tout ce qu'il avait au lieu de Moussac, ses droits sur la paroisse de Saint-PrivatDomus Hospitalis Saint-PrivatDomus Hospitalis Saint-Privat et la faculté de dépaissance pour leurs troupeaux dans tout le reste de ses terres.

1203. — Bernard Barnié, abbé de Joncels, vend au commandeur de Saint-Félix tous les droits que son couvent avait à PrugnesDomus Hospitalis PrugnesDomus Hospitalis Prugnes (commune: Camarès 12), au prix de 110 sols melgoriens.

1204. — Lubée de Brusque donna à l'Hôpital tous ses droits sur la ville de Saint-Félix.

1208. — Eimeric Alaman et ses frères donnent tous leurs droits sur le territoire de Saint-Félix, depuis la paroisse de Saint-Amans jusqu'à celle de Versols.

1210. — Henri, comte de Rodez, confirme la charte de privilèges accordée par le comte Hugues, un de ses prédécesseurs, et exemptant les frères de Saint-Jean des droits de leude et de péage dans toute la terre du Rouergue.

1221. — Par une charte, déjà citée pour la commanderie de Canabières, le même comte se dessaisit en faveur de l'Ordre de ses droits sur la Bastide de Sauveterre (ou de Pradines, près Vabres-l'Abbaye).

1241. — Guillaume de Combescure donne la dîme de la paroisse de Saint-Laurent-de-Martrin, située entre Curvalle et Coupiac.

1247. — Pierre de Saint-Rome et Bérenger son fils vendent au commandeur de Saint-Félix le mas Houdounenc, situé dans la paroisse de Saint-Jean-d'AlcapièsDomus Hospitalis Saint-Jean-d'AlcapièsDomus Hospitalis Saint-Jean-d'Alcapiès.

1253. — Beg de Brusque donne la terre et la seigneurie qu'il avait à Saint-Capraize et à DruilheDomus Hospitalis DruilheDomus Hospitalis Druilhe.

1262. — Deodat Guifre donne ce qu'il possédait au Mas de Salèles (Salel)Domus Hospitalis SalèlesDomus Hospitalis Salèles, dans la paroisse de Saint-Martin-de-Montagnol.

1263. — Echange conclu entre le commandeur et l'abbé de Joncels; ce dernier cède l'église et la paroisse de Saint-Christophe-de-Druilhe, et en reçoit celles de Clapiers.

1287. — Hugues de Montagnol donne les trois quarts de la terre de MontagnolDomus Hospitalis MontagnolDomus Hospitalis Montagnol et ce qu'il avait dans les dépendances de Saint-Paul et de Roquetriboul.

1337. — Lettres patentes de Philippe VI, roi de France, prenant le commandeur de Saint-Félix sous sa sauvegarde et lui reconnaissant la juridiction du lieu de CarnusDomus Hospitalis CarnusDomus Hospitalis Carnus (commune de Bozouls).

1345. — Transaction avec le syndic des habitants de ValzerguesDomus Hospitalis ValzerguesDomus Hospitalis Valzergues, qui s'engagent à payer au commandeur une redevance annuelle de 34 setiers de blé, plus une géline et 3 journées de travail pour chaque habitant (Commune de Montbazens).

1399. — Arbitrage entre Pons de Panat, commandeur de Saint-Félix, et Bernard, abbé de Sylvanès, pour les limites du territoire de Gorgola (?).

1438. — Prise du château de La Bastide, par Guillaume Eralh, chevalier de l'Ordre d'Aubrac. Le sénéchal le fait restituer aux chevaliers de Saint-Jean.

1457. — Transaction avec les habitants de Roquefort au sujet d'une « cabanne » (cave) que le commandeur réclamait pour tenir et apprêter ses fromages.

1459. — Le commandeur, pour favoriser les foires qui se tiennent dans la ville de Saint-Félix, accorde pour ces jours-là l'exemption des droits de leude, de péage et autres; les marchands seront tenus de payer 5 deniers tournois pour droit de « taulage (Tonlieu = Redevance payée par les marchands pour avoir le droit d'exposer leurs marchandises sur les marchés et les foires. » Le commandeur s'oblige à faire faire à ses dépens les sceaux pour marquer les draps qui se fabriqueront au dit lieu, et percevra 2 deniers par pièce pour droit de marque.

1503. — Transaction avec les habitants de MartrinDomus Hospitalis MartrinDomus Hospitalis Martrin (commune de Saint-Sernin-sur-Rance), qui sont maintenus dans leurs droits de dépaissance sur les devois de la commanderie de Canabière.

1514. — Lettres patentes de François Ier, accordant au commandeur la faculté d'établir deux foires annuelles dans le lieu de Martrin.

1562. — Cette année-là, la commanderie de Saint-Félix de Sorgues fut prise par les calvinistes, qui la gardèrent quelques temps.

1577. — Prise de Saint-Félix et pillage de la commanderie par les Huguenots.

1577. — Vers le milieu de mai, les calvinistes prirent Saint-Félix de Sorgues, qui ne fit point de résistance: ils se contentèrent d'en expulser le commandeur (Mémoires manuscrits d'un calviniste de Millau.)

1620. — Arrêt du Parlement de Toulouse condamnant les habitants de Saint-Félix à fournir les manoeuvres pour les réparations du château des commandeurs.

1631. — Transaction entre le commandeur et les habitants de Saint-Félix. Ces derniers s'obligent à payer au chevalier 2,000 livres pour réparer les détériorations causées à la commanderie par les Protestants, et autres 2,000 livres dues, tant à raison des manoeuvres pour la réparation du château, que pour les arrérages de la rente de 35 setiers de blé, non payée pendant toute cette période.

1687. — Transaction entre Vincens de Forbin, Commandeur de Saint-Félix, et noble Louis de Pascal, seigneur de Saint-Juery, au sujet de la juridiction de Montagnol, dont un quart est reconnu à l'Ordre de Saint-Jean.
Etudes historiques sur le Rouerque, Volume 2. Par Marc Antoine François Gaujal, imprimerie administrative de Paul Dupont, Paris 1859 (Livre numérique Google)

Commanderie de Saint-Félix de Sorgues
La commanderie comprenait les villes de Saint-Félix, de la Bastide de Pradines, de Cornus, de Saint-Capraize, de Martrin, avec son château, résidence habituelle des commandeurs, des domaines et des cens à Moussac, Montagnol, Ferrairol; elle avait été augmentée, à la fin du XVe siècle, de la commanderie de Campagnolles et de ses dépendances: Milhan, Cazouls, Caillan et Cajan, sis dans la vicomté de Béziers.

Liste des Commandeurs de Suint-Félix de Sorgnes
1200-1203. Bringuier de Campagnol.
--------1211. Arnaud de Boussagnes.
--------1225. Guillaume do Milhan.
--------1243. Raymond de Camaras.
1250-1254. Guillaume de Castries.
1255-1256. Raymond de Mèze.
1260-1265. Pierre de Boutenac.
1271-1272. Geraud de Jauriac.
1272-1305. Pierre de Raymond.
1305-1306. Raymond de Gros.
1407-1308. Vital de Montauson.
--------1326. Bertrand do Gourdon.
1327-1243 Pierre de Clermont.
1362-1366. Berenger d'Esparron.
1394-1399. Pons de Panat.
--------1416. Bertrand d'Arpajon.
1420-1422. Gaillard de Montet.
1444-1467. Raymond de Ricard.
1467-1489. Seillon de Demaudolx.
1500-1524. Tristan de Salles.
1532-1535. Pierre de Grâce de Montauson.
1512-1513. Antoine de Pènes.
1570-1578. Etienne d'Arzac.
--------1582. Arnaud d'Estuard.
1579-1589. Breton de Crillon.
1011-1632. Philippe de Soubiran-Arifat.
1632-1015. Jacques de Glandevès-Cuges.
1662-1681. Jean-Paul de Lascaris-Castelar.
--------1687. Vincens de Forbin-Lafare.
--------1705. Laurens de Villeneuve-Maurens.
1719-1733. Jacques de Fontanille.
1734-1741. Jean-Charles de Romieu.
1745-1750. Antoine — Dauphin de Saint-Mayme.
1783-1789. Gaspard-François de La Croix de Seyve.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Voir le site Internet consacré à Saint-Félix-de-Sorgues


Saint-Julien-de-Piganol   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Decazeville - 12


Domus Hospitalis Saint-Julien-de-Piganol
Domus Hospitalis Saint-Julien-de-Piganol


Dans cette paroisse de Saint-Julien-de-Piganol (1), le Commandeur possédait « une pièce de terre avec cazals et jardin contigus, confrontant, avec le chemin de Figeac et avec le chemin qui va de « l'hôpital de La Bessière vers le mas de Gisars »
En 1422, le Commandeur donnait ces biens à cens à Jean de Gampaulène (2). Ces terres sont suffisamment désignées par les confronts. Campalène existe encore ; l'Hôpital porte aujourd'hui le nom d'Hospitalet. Le premier lieu est dans le Cantal ; le second, dans l'Aveyron : ils sont séparés par le chemin qui va de Saint-Julien à Cassaniouse.
1. Aujourd'hui Saint-Julien de Piganiol, hameau de la commune de Saint-Santin.
2. La Bessière, I. 4.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Saint-Parthem   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Decazeville - 12


Domus Hospitalis Saint-Parthem
Domus Hospitalis Saint-Parthem


Saint-Pathin, aujourd'hui Saint-Parthem, commune de 1100 habitants du canton de Decazeville. « Au local dit Carnejac (1), le Commandeur possédait (1420) une vigne qu'il bailla à « emphytéose à Astrugue Bonalde sous la censive de trois « coupes de vin (2), mesure de La Vinzelle, et sous la dîme, « avec huit deniers d'acapte. » Il possédait à la même époque et au même terroir « un afar confrontant avec la rivière d'Ault » (3) ; il en reçut l'hommage et la reconnaissance de la part de Guillaume Mansip, du lieu de La Vinzelle sous la censive de trois sols et la dîme des fruits (4).
— Voici, pour le pays qui nous occupe, les diverses mesures en usage et leur valeur relative.
1° Pour le canton de Mur-de-Barrez.
Longueur et superficie :
La canne valait 2 mètres, 112.
La stérée qui se divisait en quatre quartonnées, valait 460 cannes carrées ou 20 ares 52 centiares.
Grains :
Le setier valait quatre quartes.
La quarte valait 17 litres ou 8 quartons.
2° Pour le canton de Conques, dont La Vinzelle.
Longueur et superficie :
La canne valait 2 mètres 003.
La stérée valait 640 cannes carrées ou 25 ares 67 centiares.
Grains :
Le setier valait 2 émines ou quatre quartes.
La quarte valait 4 boisseaux ou 17 litres.
Tableau de conversion, par M, Recoules... Rodez, Ratery, 1841.
1. Ce petit domaine est situé au N.-Est de Saint-Parthem, dont il est séparé par l'un des nombreux méandres du Lot.
2. La Bessière, I, 2. A l'Ouest de La Vinzelle, sur un mamelon dit la Serre, se trouve un petit plateau bien exposé pour la culture de la vigne.
3. Le copiste aurait dû écrire Olt, l'Oltis des Latins, première dénomination de la rivière du Lot.
— Afar, ensemble d'une propriété dépendant d'un fief.
4. La Bessière, II. 13.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Saint-Santin   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Decazeville - 12


Domus Hospitalis Saint-Santin
Domus Hospitalis Saint-Santin


L'auteur de l'Inventaire écrit, comme quelques veilles cartes d'ailleurs, Saint-Antin ; les documents eux-mêmes portent une première fois « Sanctum Petrum Sanctiantini » : une seconde fois « in parochia Sancti Pétri Sanctiantini »
Cette double dénomination s'explique par l'existence de deux paroisses juxtaposées et séparées autrefois par la limite du Rouergue et de l'Auvergne ; elles sont désignées dans Cassini sous celte forme : Saint Santin des Morts et Saint-Santin de Montmurat.
C'est aujourd'hui une commune de plus de mille habitants, du canton de Decazeville (Aveyron).

Le Commandeur y jouissait de quelques droits de lods, puisqu'en 1433, il approuvait l'acquisition faite par Géraud Marassos, du mas de Ragel, paroisse d'Agres, « de la moitié d'un jardin situé dans la paroisse de Saint-Saintin, local dit de la parra, confrontant avec les terres de Jean de Béalent, la rivière d'Ault et les terres de Pierre Bosquin » (1).
A la même époque Guillaume et Géraud Roumégoux (2) reconnaissaient tenir du Commandeur quelques terres sous la censive de quatre sols rodanois (3).
1. La Bessière, II. 10.
2. Il existe un petit mas de ce nom au N.-Ouest d'Agre, sur la route de Saint Julien de Piganiol.
3. La Bessière, II. 16.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Vinzelle (La)   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Commune: Conques-en-Rouergue - 12


Domus Hospitalis La Vinzelle
Domus Hospitalis La Vinzelle


Cette habitation ne doit pas être confondue avec l'hôpital de Saint-Parthem, mentionné, dit-on, dans une bulle du pape Clément IV en 1266. Un acte de 1087, Par lequel Pons d'Etienne, évêque de Rodez, donnait « l'église de Saint Parthem avec la chapelle du château de La Vinzelle » au monastère de Montsalvy, aiderait encore à cette confusion. Mais il faut remarquer qu'à ces dates, ou bien les ordres militaires n'existaient pas encore (1087), ou bien l'on était dans la période templière (1266) ; et, puisque l'on remarque aux nervures du chœur de la chapelle de l'Hôpital des croix de Malte, il faut bien reconnaître qu'elle a été construite par les frères Hospitaliers, jamais par conséquent avant 1316 (1). Des restes de la chapelle et du cimetière, une vieille tour à demi ruinée, voilà ce qui rappelle l'ancien état des choses.

Le pouillé du diocèse de Rodez de 1787 portait cette mention : « Il y a dans cette paroisse (Saint-Julien de Piganiol) « un prieuré dit l'hôpital, qui est un membre de la Commanderie de Narbonne, affectée aux frères servants de Malte ; il vaut plus de 500 livres ; il lève la dîme sur les deux meilleurs villages éloignés de la paroisse. Le Commandeur est obligé de faire dire la messe tous les dimanches et fêtes ; il y a un cimetière où l'on enterre les morts des villages voisins, le curé de chaque mort accompagne le corps à la porte de la chapelle et partage les honoraires avec celui qui ensevelit. »

Le prieur était donc à la nomination du Commandeur ; mais on ne peut dire quels étaient les honoraires ou quelle était sa portion congrue. Nous savons toutefois par les documents qu'il ne recevait rien de la part du Commandeur pour la dîme des fiefs de La Bessière et de la Roucayrie (2) ; l'exemption de ce droit fut maintenue en faveur de l'Ordre par jugement des requêtes du Parlement de Toulouse (3).

Quant à la chapelle de Saint-Jean de La Bessière, le Commandeur, malgré les instances du curé, en garda la « possession et jouissance », par jugement du même tribunal (17 septembre 1674) (4).
1. Nous devons remercier ici M. l'abbé Cassagnes, missionnaire, qui a bien voulu nous donner connaissance d'une communication qu'il a faite à la Société des Lettres, Arts et Sciences de l'Aveyron, relativement à l'emplacement d'un hôpital. Celui dont veut parler notre honorable confrère ne saurait être situé que dans Saint-Parthem ou La Vinzelle et se rapporterait à la période templière ; celui que nous décrivons se rapporte à la période des Chevaliers de Malte.
2. La Bessière dont nous parlerons tout à l'heure, était dans l'Auvergne, aujourd'hui Cantal, commune de Cassaniouse ; la Roucayne (Cassini porte La Rouqueyrie) était dans le Rouergue, à l'Ouest de l'Hôpital. Le document de 1648 (La Bessière, III. 2.) porte La Rouquairie.
3. La Bessière, III. 2.
4. Ibidem, III. 4.


Au dix-huitième siècle, cette chapelle fut l'occasion d'un conflit, peu important, il est vrai, mais qu'il convient de raconter, car il donne une idée des susceptibilités que pouvaient engendrer les privilèges ; il montre aussi combien chacun était versé dans la connaissance de ses droits et ne manquait aucune occasion de les réclamer ou de les défendre.

Le 13 novembre 1728, au jour et a l'heure de la visite de la Commanderie, « il vint le vicaire de Saint-Parthen, paroisse voisine, dire de la part de M. son Curé qui est vicaire forain (1), que M. l'évêque de Rodez avait interdit cette église (de l'hôpital) » (2).

Le visiteur n'osa pas croire à cet interdit, aussi conseilla-t-il au fermier Flory de se procurer « copie de ce mandement et interdiction » Or l'acte portait simplement l'ordre « d'avertir M. Rouquier, prêtre de la paroisse de Leignac, diocèse de Saint-Flour, qu'il ne dise plus la messe à la chapelle de l'hôpital, sans avoir la permission de Mgr l'évêque de Rodez. » Le mandement était du 6 mars 1728, on attendit au mois de novembre suivant pour le mettre à exécution.
1. On désignait ainsi un ecclésiastique spécialement délégué par l'évêque pour une partie du diocèse, un district par exemple. Le vicaire forain visitait les églises, notifiait aux recteurs et aux curés les lettres pastorales et autres mandements, veillait à leur exécution, prenait soin des paroisses vacantes, etc. Ce sont à peu près les fonctions que rempliraient aujourd'hui les archiprêtres et les doyens, si l'administration ecclésiastique était moins centralisée.
2. La Bessière, IV. 8.


Ainsi libellée et prise à la lettre, la défense épiscopale était évidemment abusive, car l'abbé Rouquier n'était pas diocésain de Rodez, et la chapelle de l'Ordre de Malte était exempte de la juridiction épiscopale. Tout au plus, aux termes de privilèges de l'Ordre, l'évêque avait-il le droit, dans les chapelles paroisses, de visiter les fonts baptismaux et le tabernacle.

Peu renseigné sans doute sur l'étendue des privilèges et des exemptions, et aussi pour en référer à ses supérieurs, le Commandeur prit le temps de consulter. Il reçut le 21 mars 1729 un mémoire rédigé à Arles : pour étaler les exemptions locales et personnelles de l'Ordre, l'auteur du mémoire avait fouillé le droit canon, exhumé les différentes bulles de sept papes, relatives à la question (1) ; pour suprême argument, il rappelait les arrêts des cours souveraines du royaume. La conclusion suivante s'imposait : « le sieur Commandeur de Narbonne sera bien fondé à appeler comme d'abus de l'ordonnance qui a interdit la chapelle de La Bessière »
1. Innocent II, Luce II, Eugène III, Anastase IV, Urbain III, Sixte IV, Clément VII.

Instruit désormais de ses droits, le Commandeur écrit le 31 mars à l'évêque de Rodez. En huit points, il développe ses arguments. Parfois il est insinuant : « J'ai lu, dit-il au prélat, votre mandement, il est plein d'érudition et de piété ; le but que vous poursuivez (il exhortait ses diocésains à fréquenter leurs églises paroissiales) est pur et tout saint ; on y est également instruit et édifié » ; jamais il n'oublie ses conclusions qu'il répète après chaque argument : « vous n'avez pas besoin de toucher aux églises de l'Ordre, ni d'y supprimer le service divin »
A la fin de cette longue lettre, les arguments deviennent plus serrés ; le ton s'élève presque jusqu'à la note aigue :

« Au reste. Monseigneur, tout ce que j'ai eu l'honneur de vous dire jusqu'ici ne vient pas d'une crainte que j'ai d'essuyer un procès ; à la vérité, je serais pour vous un petit adversaire ; c'est aussi pour cela que le corps de l'Ordre prendrait le fait et cause... tous nos commandeurs tiennent à Paris une caisse commune pour fournir aux frais de semblables discussions avec les seigneurs évêques... Apres quoi, je n'en plus aucun soin et ne fournis pas une maille (pour soutenir le procès, s'il y avait lieu)... à ce prix-là, on peut plaider à l'aise »

Un mois après, 27 avril 1729, au nom de son évêque qui ne peut faire réponse à cause de quelque incommodité dont il n'est pas encore quitte », M. Guéret, vicaire-général, prend soin de calmer le Commandeur au sujet de la chapelle qui n'est point interdite. » Avec moins d'apparat, il est vrai, il établit et reconnaît les exemptions de l'Ordre ; mais avec non moins d'habileté, il relève les erreurs de son adversaire qui a confondu avertissement et interdit.

Un interdit personnel suppose un délit grave ; un avertissement n'en suppose aucun. Mais, si une chapelle, même de l'Ordre de Malte, n'est pas dans un état convenable pour y célébrer, si la messe qui s'y dit, dimanche et fêtes, est une occasion aux paroissiens d'abandonner l'église paroissiale et les instructions qui s'y font, un évêque, dans l'impuissance où il est d'interdire cette chapelle ou de fixer les jours et heures auxquels on y célébrera, ne peut-il pas faire avertir le chapelain séculier qui la dessert de ne plus continuer ce service ? Et un prêtre soumis à son évêque, qui connaît ses bonnes intentions et la solidité des raisons qui le font agir, ne regardera-t-il pas cet avis comme un ordre auquel il se soumettra avec respect, quoiqu'en désobéissant il n'ait à craindre ni suspense, ni interdit ?
C'était bien le véritable état de la question : et elle ne pouvait donner matière à procès. « Vous n'avez donc que faire, Monsieur, de recourir à la caisse de l'Ordre ; M. de Rodez ne mettra pas non plus les agents du clergé en mouvement à son sujet.... Si la chapelle est en aussi bon état que vous le croyez, ordonnez au chapelain de s'arranger avec M. le curé pour célébrer la messe à une heure et dans des jours qui ne soient pas une occasion aux paroissiens d'abandonner les instructions et les offices de la paroisse.... »
La petite tempête s'apaisa donc facilement, car l'honneur était de part et d'autre satisfait.

C'est aujourd'hui une paroisse qui compte environ 150 habitants. C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rodez, et voici comme s'exprime à ce sujet le pouillé de 1510 :
« La Vinzella sub nomine Sanoli Clari (1) confrontatur cum Gramvabre, cum Sancto Partemio, cum Cassanhosa diocesi Sancti Flori ; et Oltus (2) est inter La Vinzela et Gramvabre cum prioratu de Sanct Parthem. Recloria valet XXX libras. Alii dicunt quod præsenlatio recloriæ pertinet proposito Montissalvii (prieur de Montsalvy, Cantal), quod non creditur ; et dicitur quod confertur canonico Montissalvii » (3).

Sous le rapport spirituel et religieux, le Commandeur n'entrait donc pas en ligne de compte. Mais il possédait dans le lieu de La Vinzelle l'entière directe sur plusieurs maisons (1419-1425) ; la moitié de la directe (partagée avec le seigneur du lieu) sur d'autres (4).

Le mas de Murat, le mas de Lagane et las Borios (5) dépendaient au XVe siècle (1419 1433) de la seigneurie du commandeur ; il y percevait en outre diverses censives (5).
1. Saint Clair d'Auvergne, prêtre, IVe siècle.
2. Mis pour Oltis, le Lot.
3. Archives départementales de l'Aveyron. G. 14.
4. La Bessière, II. 42 et 15.
5. Cassini porte Murat et las Bouyes à l'Ouest de la Vinzelle la Gane, au Nord dans l'Auvergne.


Le vignoble de la Tabelie, confrontant le chemin qui allait de La Vinzelle à Saint Parthem ; les terroirs al Riveyras et à la Combe d'amont, au N.-Ouest de La Vinzelle, relevaient encore de la seigneurie et de la directe du Commandeur.

Mentionnons enfin, pour être complets « le vignoble de las Brossettes, le mas de Rogeyra, l'afar de Souacuba, alias de Sollacaba, le mas de Lafareyra, le mas de Puécha » qui dépendaient évidemment de La Vinzelle, mais que nous n'avons pu identifier (6).

D'après les renseignements donnés à l'évêché de Rodez en 1771, par le curé de La Vinzelle, « le Commandeur de la Bessières (et de Nigreserre), » est signalé parmi les « coseigneurs de la paroisse » (7). L'état du XVe siècle, dont nous avons parlé ci-dessus, persévéra donc jusqu'à la Révolution française.
5. La Bessière, II. 2 à 8.
6. Il serait bien difficile d'identifier ces domaines qui prenaient le nom du propriétaire. C'est ainsi qu'en 1331 Pierre Lafareyra reconnaissait trois mas, sous la censive de trois setiers et une émine de seigle, trois setiers et une quarte d'avoine, mesure de Conques, six deniers rodanois, deux gélines et demi et douze deniers pour l'investiture. La Bessière, II. 11.
7. Archives départementales de l'Aveyron. G. 20

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


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