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Département de la Corrèze

Mons (Corrèze)   (19)

Commanderie de Mons
Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Naves, Commune: Saint-Hilaire-Peyroux - 19


Commanderie de Mons
Commanderie de Mons


La commanderie du Temple de Mons, dans la paroisse de Varetz occupe le sommet d'une petite colline qui s'avance en promontoire sur la vallée de la Vézère à peu de distance du confluent de cette rivière avec la Corrèze. Elle se compose d'un bâtiment rectangulaire de trente mètres environ de longueur sur huit mètres de largeur, orienté d'est en ouest, et d'une grande cave voûtée, de six mètres sur six, extérieure à la construction principale, à laquelle elle est reliée par un escalier intérieur en pierre bien conservé. L'origine de ces constructions remonte aux Chevaliers du Temple, vers le XIIe siècle.

La façade sud était percée de trois ouvertures ogivales dont deux ont été bouchées par l'adjonction vers le XVe siècle, d'une tour carrée, renfermant un escalier à vis, qui sert encore aux propriétaires actuels (Figure 1).


Commanderie de Mons, façade sud
Commanderie de Mons, façade sud



On remarque plusieurs fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècles, dont une assez richement décorée, porte deux écussons jadis peints et est ornée de deux têtes d'homme d'une sculpture assez naïve et réaliste (Figure 2)


Commanderie de Mons, fenêtres à meneaux
Commanderie de Mons, fenêtres à meneaux


Des écussons garnissent également les autres fenêtres, ainsi que deux grandes cheminées en pierre, remontant à la même époque de transformation de l'ancienne demeure des Templiers On y retrouve les trois demi-vols des Grain de Saint-Marsault et peut-être les billettes des Ferrières, surmontés, les uns et les autres d'une croix en chef.

Il existait autrefois une chapelle, malheureusement détruite depuis longtemps, et dont il n'a été retrouvé, lors des réparations effectuées en 1871 par la famille des propriétaires actuels, qu'une partie des fondations, remarquables par l'épaisseur des murs qui atteignait près de deux mètres. Cette chapelle était placée sous le titre de saint Jean-Baptiste ; elle n'était pas paroisse, mais un simple oratoire, pour l'usage du commandeur, qui devait y faire célébrer la messe les dimanches et jours de fête, et pour celui de ses domestiques et des habitants du village de Mons (1).
1. Visite du Membre du Temple de Mons, le 11 mai 1616 Archives de la Corrèze, H 98.


* * *



D'après l'abbé Poulbrière (2), cette chapelle, qui possédait d'ailleurs deux autels, était également sous le vocable de saint Rémi. Un procès-verbal du 17 mai 1704, dont il sera parlé plus loin, constate en effet qu'il s'y trouvait à cette époque des reliques de ce saint. Ce sont sans doute celles que l'abbé Poulbrière signale en 1906 comme possédées par l'église de Varetz, où elles auraient été transférées quand la chapelle de Mons a disparu.
2. Dictionnaire des Paroisses du diocèse de Tulle, Tome III, voyer Varetz.

Le culte du baptiseur de Clovis et des Francs s'associait naturellement à celui du saint qui avait baptisé le Sauveur. Aussi saint Rémi était-il dans la localité l'objet d'une vénération spéciale. Une fontaine située sur le bord de la route de Varetz à Larche, au bas de la colline sur laquelle est bâtie la commanderie, et dont l'eau passait à la fois pour guérir les maux d'yeux et pour donner les fièvres, conserve encore aujourd'hui son nom. On y « portait la procession » en temps de sécheresse pour y venir « chercher la pluie », et l'on prétend que la procession, partie de l'église paroissiale avec le soleil, revenait à son point de départ avec la pluie.

Une curieuse légende s'y rattache encore. Celui des habitants du village de Mons qui s'étant levé « à la pique du jour, arrivait le premier à la fontaine Saint-Rémi y trouvait une paire de bœufs tout liés pour le labour. Il pouvait s'en servir durant la matinée, mais dès que tintait l'Angélus de midi il devait les ramener à la place où il les avait pris et d'où ils disparaissaient aussi mystérieusement qu'ils étaient venus. Il faut croire qu'il s'est rencontré, au cours des temps, un laboureur peu scrupuleux, qui aura voulu conserver au-delà du terme fixé l'attelage de saint Rémi, et que c'est en punition de son impiété que les bœufs miraculeux n'ont plus jamais reparu.


* * *



La chapelle de Mons renfermait les tombeaux des commandeurs, notamment celui de Géraud, qui y avait son portrait à côté de celui du Commandeur de Naberat.

La cloche, enlevée à la Révolution par un habitant du village du Temple et transportée à Brive dissimulée dans une charrette de fumier, subsiste encore aujourd'hui et sert à l'église de la Chapelle-aux-Brocs. Elle porte la date de 1608 et est placée sous l'invocation de saint Jean-Baptiste. L'inscription qui y est gravée lui donne pour parrain Ferréol Balbe, commandeur, et pour marraine Toynette Pascharelle. Elle est timbrée de trois écus, portant sous le chef de l'Ordre les armoiries du commandeur, trois étoiles ou molettes dominant une croix de Malte (3).
3. Dictionnaire des Paroisses du diocèse de Tulle, Tome III.

On remarque dans la cour de la commanderie un ancien puits, à margelle moulurée, d'une profondeur de dix à douze mètres, et où il a été trouvé, lors d'un curage effectué vers 1884 une pièce d'argent à l'effigie de François Ier. On a trouvé également, au cours de travaux de terrassement, une pièce à l'effigie de Louis XIV jeune, et un sceau du Pape Clément VI, et enfin, lors de la démolition de divers bâtiments relativement récents, plusieurs colonnettes en pierre calcaire, de style nettement roman, des chapiteaux à coquille, un bénitier monolithe, une petite croix de pierre du genre dit croix de pèlerins, une pierre tombale, en forme de chasse, timbrée d'une croix de Malte, avec imbrications sur les pans coupés, et une autre pierre de cinquante centimètres sur vingt centimètres, portant en latin du XIIIe siècle, l'épitaphe, encore très lisible, du chevalier Hélie de Cornil :


Commanderie de Mons, Figure 3
Commanderie de Mons, Figure 3



HELIAS DE CORNELIO [JACET HIC] TUMULATUS
MILES ERAT SATIS INSIGNI DE STEMMATE NATUS

MILICIAM DU[M] NON CAUTE SECTATUR OBIVIT
HOC TEXEROS ANNOS NON MATURESCERE SIVIT
OCTOBRI QUE PRIMA DIES FUIT, ULTIMA LUXIT
ILLL. CUI GENITOR LUCIS SUPER ETHERA DUX SIT.

Hélie de Cornil gît ici, sous ce tombeau. C'était un chevalier de maison assez marquante. En suivant la milice avec trop peu de précautions, il a trouvé la mort. Ce qui n'a pas permis à sa tendre jeunesse d'arriver jusqu'à maturité. Le jour qui est le premier jour pour octobre fut le dernier qui ait brillé pour lui. Daigne le Père de la lumière le conduire en son ciel.
(Lecture et traduction M. Poulbrière)


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La commanderie de Mons, fondée par les chevaliers du Temple, a passé, lors de la suppression de l'Ordre en 1312, aux Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, plus connus sous le nom de Chevaliers de Malte, qui l'ont conservée jusqu'à la Révolution. Elle rassortissait à la commanderie du Temple d'Ayen, dont elle formait « un membre, estant cependant comme le chef et principalle demeure du commandeur (4) »
4. Visite du 11 mai 1616. Archives de la Corrèze. H 98.

Des propriétés et des droits divers en dépendaient. Il est assez difficile d'en apprécier exactement l'importance, qui a dû d'ailleurs varier suivant les époques. Une sentence, rendue le 27 mars 1448, par Jean de Bretagne, vicomte de Limoges, pris comme arbitre entre frère Jean Cottet, chevalier commandeur de Poliac (?) et du Temple de Montz... d'une part, et Jean Beaupoil, « escuyer à cause du chasteau nouvel (Castel-Novel), d'autre part donne cependant à cet égard quelques indications. La contestation soumise au vicomte de Limoges portait principalement sur la propriété de diverses pièces de terre, clos ou prairies, d'un lai et d'une « serve (mare) », située dans la plaine entre la commanderie et le château de Castel-Novel.

La sentence donne comme limite aux propriétés des deux plaideurs un petit ruisseau qu'elle dénomme « rieu de Lira Mahana. » Il n'a pas été possible d'en retrouver l'emplacement exact, mais il ne devait pas être très éloigné des limites actuelles du domaine de Castel-Novel, de ce côté, si même il ne se confondait pas avec elles. Elle attribue toutefois au commandeur au-delà de cette limite, un clos en contestation, appelé « clos Manhac. »

Il restait donc entre le rieu de Lira Mahana et la colline du Mons, un vaste espace de terrain attribué au moins en partie à la commanderie. Il s'y ajoutait un moulin au bord de la Vézère, au droit de la fontaine Saint-Rémy ; ce moulin a disparu complètement depuis lors. Nous verrons qu'il était déjà ruiné en 1616 et considéré comme à peu près irréparable.

Le commandeur est autorisé par une disposition particulière de la sentence à « tenir s'il veut, une nau de maison (bac pour le passage de la rivière) entre le moulin dudict commandeur et ledict lai pour le service seulement dudict commandeur, de sa maison et de ses hommes » ; mais il lui est interdit de faire ou laisser passer aucun étranger, au préjudice de la nau de Castel-Novel, qui était sans doute banale, et il est précisé que s'il le faisait il devrait en rendre compte par serment et « porter l'argent et pontonnage audict chastel. »


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Parmi les revendications du commandeur, figuraient celle « des quatres croix. » Voici comment s'exprime à ce sujet, la sentence de 1448:
« Davantage nous ont dit les susdicts y avoir en ladicte commanderie du Temple de Montz quatre croix appelées autrement la franchise de ladicte commanderie (5), aux-quelles le chappellain dudict sieur commandeur du Temple de Montz a coustume faire la procession les jours de rogations, la première est appelée Poteyres, la seconde des Bernards, la troisième de Sainct Rémy et la quatriesme la croix du cymetière, entre lesquelles ledict sieur commandeur a toute franchise et juridiction basse, néantmoins en ce qui est des prés et clostures de sa maison il a toute franchise, sans que aucun seigneur y aye que voir ny cognoistre. »
5. Les limites des franchises, en particulier des franchises communales, étaient souvent marquées par des croix.

Dans quelle mesure cette prétention fut-elle accueillie ?
La sentence n'est pas d'une clarté absolue à cet égard : il semble toutefois que le commandeur n'ait pas obtenu tout ce qu'il demandait.

Elle confirme en effet ses privilèges et franchise dans l'enclos du Temple, mais, « réserve toute justice et obéissance audict chastel Nouvel, comme estant dans les fins et limites dudict chasteau et chastellenie de Chasteau Nouvel. » Et elle ordonne plus loin que les dixmes se payeront audict chastel, ainsy qu'est de coustume payer par les hommes de ladicte commanderie et autres. » Enfin, chaque partie ayant triomphé sur certains chefs et succombé sur d'autres, les dépens sont compensés.

Le libelle de la sentence est suivi d'une « Enquête et veue figurée de la séparation et limites des terroirs du Temple de Montz et du Chasteau Nouvel par Martial Audrier, conseiller en la cour de parlement de Bourdeaux (6). »
6. Archives de la Corrèze. H. 98.


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Cent vingt-cinq ans plus tard, le 25 juillet 1573, un contrat est passé entre François Sudrie, marchand de Brive, et quatre autres habitants de la même ville pour mettre en société par cinquièmes le bail à ferme qu'il a obtenu pour trois années de Charles de Saint-Viance, commandeur de Carlat, visiteur général de l'Ordre de Malte, « de la commanderie du Temple de Mons, avec ses annexes d'Ayen et dépendances d'icelle » suivant afferme reçue par Bosredon, notaire de Varetz. On peut en conclure que cette ferme représentait une valeur d'une certaine importance.

On peut remarquer, à propos de ce contrat, que le rédacteur, plus soucieux sans doute des réalités que respectueux de la légalité, qualifie la commanderie d'Ayen d'annexe de la commanderie de Mons, alors qu'en droit Mons était au contraire une annexe ou « un membre » d'Ayen.

Il semble que nous ayons atteint à ce moment l'heure de la plus grande prospérité de la commanderie de Mons. Les guerres de religion viennent dévaster la contrée, et, comme il est naturel, le fléau s'abat plus durement sur les possessions ecclésiastiques. Mons est ravagé sous les commandeurs Gabriel Géraud et Ferréol Balbe. Ce dernier tente cependant quelques timides essais de restauration ; le procès-verbal de visite de 1616, dont nous parlerons tout-à-l'heure, lui attribue en effet l'édification d'un petit oratoire, destiné sans doute à remplacer provisoirement la chapelle ruinée, et nous savons d'autre part qu'en 1608, il a été parrain de la cloche de la chapelle. Il meurt probablement peu de temps après et n'est pas remplacé immédiatement, puisqu'on dresse le 12 avril 1615 un inventaire des meubles trouvés à Mons « lors du décès de feu frère Ferréol Balbe, dernier commandeur de ladicte commanderie » et qui avaient été confiés à la garde de Jean Bosredon, prêtre du village de Bosredon, qui était venu à cet effet habiter la commanderie de Mons (7).
6. Archives de la Corrèze. H. 98.


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Le premier mai 1616 le nouveau commandeur, frère Anne de Naberat, « docteur es droicts, prieur des prieurés de Sainct Chartrier et Sainct Jean d'Aix, aumônier ordinaire du Roy, » est mis en possession par Charles de Saint Viance, commandeur de Carlat. La copie d'un procès-verbal détaillé de l'installation et de la visite qui va suivre existe aux Archives de la Corrèze (H 98).
Il commence par relater le titre du nouveau commandeur, des bulles et provisions, « en peau de parchemin, langage latin », du Grand Maître de l'Ordre de Malte, frère Allof de Veniacourt, enregistrées en chancellerie le 11 décembre 1614.
Les formalités d'usage sont minutieusement accomplies.

Le commandeur de Naberat est introduit dans la chapelle et installé dans le siège réservé à sa fonction ; on lui fait baiser l'autel, toucher le livre missel, et la cloche sonne ; la messe est ensuite célébrée. Comment ces cérémonies s'accordent-elles avec l'état de délabrement et de ruine de la chapelle ? Il y a là un point qui demeure obscur.

Le procès-verbal de visite, tant de la chapelle que des bâtiments et des domaines, dressé le 11 mai suivant, à la requête du nouveau commandeur, qui ne veut pas qu'on impute à sa faute et coulpe « les grandes ruines et despérissements, desmolitions de presque toutes les églises, chappelles, maisons, moulins, usurpations et procès advenus du temps de ses prédécesseurs, frère Gabriel Géraud et frère Férréol Balbe, les guerres passées », est à cet égard d'une lamentable éloquence. La voûte de la chapelle est fendue en plusieurs endroits, un des coins qui la soutiennent est rompu et brisé par dehors, la moitié de la toiture a disparu ; aux murs du chœur de grandes lézardes vont jusqu' à terre, le grand portail est béant, la pierre de l'autel est rompue aux deux coins, les armoires pour les ornements ont leurs portes brisées ; il n'y a plus de tabernacle ni de custode, les ferrements seuls subsistent. Du mobilier et des ornements il ne demeure que d'informes débris. Les mots « rompus » et « brisés » reviennent à chaque ligne sous la plume des enquêteurs ; on devine la dévastation voulue, la destruction intentionnelle autant et plus peut-être que le pillage.

Enfin les visiteurs notent en passant qu'il n'y a aucun clocher, et qu'il y a néanmoins sur le galetas (grenier) une cloche, sans doute celle qui avait été consacrée en 1608, huit ans auparavant, sous le parrainage du commandeur Férréol Balbe.

Dans les bâtiments d'exploitation, qui sont nombreux et relativement importants, la dévastation est presque pareille ; il s'y ajoute les conséquences d'un manque d'entretien prolongé. Le puits est « tout rompu par le dedans » les murailles du jardin sont « rompues des quatre costés », ainsi que la porte, « des pierres avec de la terre estant au dessoubs de ladicte porte pour empescher que le bétail n'entre audict jardin. »

La grange tombe en ruines ; il y pleut de tous côtés ; un des pignons de pierre est « tout rompu par le hault » ; quatre soliveaux du fournil sont brisés.

Les visiteurs passent ensuite à la maison d'habitation.
Si la dévastation est moins accentuée, les effets du défaut d'entretien sont plus sensibles encore. Presque partout les vitres sont brisées, les fenêtres en morceaux, les serrures, quand il y en a, n'ont plus de clés, les cloisons sont à moitié abattues, le plancher haut (plafond) de la cuisine est étayé par des piliers de bois, les planchers bas du grenier sont « rompus et brisés en plusieurs endroits. »

Il manque des tuiles à la couverture. Aussi est-ce avec une sorte d'étonnement que les visiteurs notent au passage que la girouette au-dessus du bâtiment de l'escalier est « en bon estat. »

Le moulin sur la Vézère est en ruines ; il y a neuf ou dix ans qu'il n'a pas tourné. Il manque trois meules sur six ; les canaux sont ensablés ou convertis en pacages ; « l'escluse et prinze d'eau de ladicte rivière de Vezes (Vézère) toute rompue », presque toutes les pierres « ayant été emportées par le grand cours d'icelle et pour n'avoir pas été entretenues. » La remise en état est estimée à la somme, énorme pour l'époque, de trois mille livres au moins.

Les garennes sont « gastées et mal entretenues » ; il y a été coupé depuis peu de temps quarante-sept arbres.


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A la suite de cette visite, une ordonnance intervint, prescrivant au commandeur de Naberat de faire exécuter au moins les réparations les plus indispensables. Tout d'abord démolition de la voûte de la chapelle, qui sera remplacée par un plancher de bois avec grenier au-dessus ; édification d'un clocher, avec guérite ; fermeture du grand portail par une porte en bois.

Il devra faire repasser les couvertures de la maison et de la grange. En ce qui concerne le moulin, les frais de construction étant hors de proportion avec le revenu probable, les améliorations à y faire sont remises à sa discrétion et volonté.

Par contre l'ordonnance l'oblige à faire planter à l'entour de ses domaines mille arbres ou piéboux (peupliers), et à faire planter ou provigner dans la vigne de la commanderie mille pieds de vigne ce qui suppose un état d'entretien vraiment lamentable.

Enfin il lui est enjoint de « continuer à faire recognoistre les terriers de ladicte commanderie », tache commencée par ses deux prédécesseurs immédiats, et de constituer ainsi un nouveau terrier en deux extraits, signés, l'un pour mettre dans les archives de l'Ordre à Lyon et l'autre dans le cabinet ou archives de la commanderie « pour la commodité des fermiers. »

On sait en effet par une curieuse lettre, écrite par le commandeur de Naberat à M Chabran, fermier général du Temple d'Ayen, et datée de Paris, janvier 1619, que la perte des titres anciens avait été très préjudiciable à l'Ordre. « Mes prédécesseurs, écrit-il, se sont dessaisis de tous leurs vieux et antiens titres et les ont délivrés aux fermiers particuliers des membres escartés de Saint Jean de Domme et de Saint Légier, d'Argental, de Salon, mesmes du Temple d'Ayen, mesdicts prédécesseurs ne se sont réservé ce que concernait le Temple de Montz et ses annexes, voylà le malheur de la perte de la Commanderie (8) »
8. Archives de la Corrèze. H 98


* * *



Comment ces prescriptions turent-elles exécutées ? Le texte même de l'ordonnance constate l'empressement du commandeur de Naberal à se soumettre aux injonctions des enquêteurs. Il traite immédiatement à forfait avec quatre entrepreneurs pour la réparation de la chapelle et l'édification d'un cabinet d'archives, moyennant une somme totale de cent soixante-quatre livres, et impose aux fermiers du domaine la charge d'exécuter les plantations d'arbres et de pieds de vigne. Un procès-verbal de visite, dressé d'ailleurs quatre-vingt-dix uns plus tard, le 17 mai 1704, (on n'était pas au siècle de l'électricité) par frère Libéral Geouffre d Aurussac, vicaire général du prieuré d'Auvergne et frère Jean-Louis Darche prêtre conventuel, constate que des acquisitions assez importantes ont été faites, « en exécution de l'ordonnance. » Il donne la liste des objets du culte qui ont été représentés aux enquêteurs ; « deux chasuhles, un crucifix sur croix de letton, un missel, un relicaire ainsi qu'un corporalier, une bource et trois purificatoires, un voile de satin blanc garni de dentelle d'or et une nappe. » Il énumère ensuite les réparations laites aux bâtiments et termine par l'inventaire d'une vaisselle d'étain assez importante.


* * *



Le procès-verbal du 17 mai 1616 contenait en annexe un « dénombrement du domaine du membre du Temple de Montz. »
Ce domaine comprend alors :
Quinze séterées de terre labourable et deux jardins autour de la maison.
Une terre et pacage dits la Garenne et deux autres garennes, le tout tenant ensemble et de la contenance de vingt séterées ou environ.
Une autre garenne dite de Veynas, sur le bord de la Vézère, d'une contenance d'une séterées.
Un pré, contenant quatorze journaux, appelé du moulin de la commanderie (ce pré porte encore aujourd'hui le nom de pré Commandeur)
Et enfin la vigne dite de la Commanderie, contenant environ soixante-dix journaux, et dans laquelle on peut recueillir, dit l'état, soixante charges de vin, avec une terre de trois séterées attenant.

A ce petit domaine, dont la vigne de la Commanderie constitue le fleuron, il faut ajouter le moulin sur la Vézère qui ne parait d'ailleurs pas avoir été restauré, et un pigeonnier, où les visiteurs de 1616 avaient trouvé « quelques vingt paires de pigeons. » L'abbé Poulbrière estime l'ensemble du revenu annuel à six cent livres environ, plus cent quatre-vingt-dix livres provenant de la grande vigne de la Commanderie. Les enquêteurs de 1616 donnent indirectement un chiffre plus élevé. Il est précisé en effet dans l'ordonnance que la remise en état du moulin ruiné, estimée, on le sait, à plus de trois mille livres, exigerait le revenu de la commanderie près de deux années entières, ce qui porte à quinze cent livres au moins ce revenu.

La différence provient sans doute des droits féodaux, rentes foncières, dimes etc., dépendant du domaine. Il était dû des rentes foncières à Mons, dit l'abbé Poulbrière, « quinze setiers de froment, trente setiers de seigle, quinze setiers d'avoine, quatre livres dix sols, des poules et des corvées : et dans les villages et tènements du Piq, d'Escurrous, de la Chapelle, de Vars, de Bos, de Bosredon, de la Toumazie, du Four, de Grand-Gorse, de la Brousse, de Biscaye, de Lachavade, de Troussac, d'Ussac, de Rochebacon, de Lagrange, du Rieux, de Lintillac, d'Auger, de Trébeyret, du Mas, de Bois-la-Combe, de Salvaniac, de la Jaubertie, de Sadroc, de la Chèze, et de l'Hopital-Saint-Viance, quatre-vingt-quinze setiers de froment, deux cent quatre-vingt-cinq setiers de seigle, cent quatre setiers d'avoine, trente livres, soixante-trois poules et trente-cinq jours de corvées. »

« Le commandeur percevait encore quelques petites rentes sur la ville de Donzenac et les dîmes du village de Lagrange et du tènement du Bois-d'Aurel, valant quarante-cinq livres. »

Nous voyons en effet en 1673 noble frère Etienne de Pradal, religieux de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, seigneur commandeur du Temple d'Ayen, de Mons, la Vinadière et autres, affermer pour trois années à Hélie Goursat, apothicaire du Saillant, « tous les cens, rentes, droits et devoirs seigneuriaux, lods et ventes, dus audit seigneur sur les tènements de Chausagnet, Lavialle, la Constantigue, La Péruchie, La Guaye, la Vigerie, La Sauvezie, La Vergne, Vertougy, La Piat, le Poureture, moyennant cent-quarante livres (9). »
9. Acte reçu par Fraysse, notaire royal de Varetz.

Le 22 juin 1725 est passé un bail à ferme par le commandeur Libéral Geouffre d'Aurussac au profit de Jacques Margot, marchand, habitant du village de la Mouilade, et Bernard Boule, laboureur, habitant du village de Lintillac, « de la dixme du bled et vin du quartier de la Grange, situé en la paroisse de Saint Viance, pour le prix et somme de 85 Livres pour chacune desdites cinq années (10). »
10. Archives de la Corrèze. H. 98.


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Les successeurs du commandeur de Naberal jugèrent-ils ces revenus insuffisants, ou subirent-ils le contre-coup des transformations de la société au cours du dix-huitième siècle ? Rien ne nous renseigne à cet égard ; mais l'Etat général des fonds de la paroisse de Varetz, dressé en 1756 (11), après avoir signalé comme propriété de Messieurs les Commandeurs de Malte une maison haute à trois travées, ajoute aussitôt « laditte maison yinbitté. »
11. Archives de la Corrèze. H. 98.

En face de cette mention laconique je n'ai pu m'empêcher de songer au récit que m'avait fait, il y a quelque cinquante ans, un vieux paysan du village du Temple, et où se retrouve, vivace encore après six siècles, le souvenir du procès des Templiers et de leur citation au Parlement de Paris par les huissiers à verge du roi, vêtus de noir et montés sur des chevaux blancs. « Il y avait, il y a très longtemps, disait-il, un méchant commandeur, qui avait vendu son âme au diable. Et un jour le diable vint, monté sur un cheval blanc, — Commandeur, veux-tu me suivre ? Mais le commandeur refusa. Le diable revint encore une seconde fois, puis une troisième, et alors il emporta le commandeur, et on ne les a jamais plus revus. »

A leur tour les Chevaliers de Malte ont quitté la vieille demeure des Templiers, qu'ils avaient transformée et embellie, et où ils avaient vécu quatre siècles et demi. Eux aussi on ne devait plus les revoir. La Révolution, renouvelant l'attentat de Philippe-le-Bel, déclara la commanderie de Mons bien national. Le domaine, acheté, dit-on, par une bande noire, passa de mains en mains jusqu'à ses possesseurs actuels, transformé et modifié par chacun au gré de ses convenances ou de ses goûts.

Ainsi tout passe, tout s'écroule, tout se transforme ; rien ne reste du passé que le souvenir que nous essayons d'en fixer.
Sources: P. Dubost. Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, pages 237 à 251, tome cinquante-troisième, août-décembre 1931. Brive 1931 - Bnf

Commanderie de Mons
Jean-Paul Lherminot responsable de l'atelier Patrimoine du club des Sans Souci a animé avec son équipe une conférence sur les commanderies en général et plus particulièrement celle de Mons située sur un promontoire au sud de la commune.

La commanderie de Mons, une imposante bâtisse de l'époque des Templiers construite vers 1100 sur d'imposantes fondations avec des murs extérieurs de bonnes maçonneries de 1,25 mètre d'épaisseur.

S'appuyant sur une série de photos prises en accord avec la famille Pennel actuelle propriétaire des lieux, Jean-Paul Lherminot a défini ce qu'était une commanderie à l'époque des Templiers. C'était un monastère avec une activité économique à vocation agricole, une ferme de rapports permettant de subvenir aux besoins des campagnes militaires des Croisés en Orient.

L'organisation administrative des commanderies ressemblait à celle de nos sous-préfectures et préfectures actuelles. La commanderie de Mons levait des impôts divers sur sa région de pouvoir qui s'arrêtait vers Ayen d'un côté, de Belveyre par ailleurs, de Donzenac au nord et d'Allassac à l'est. La commanderie sera ruinée en 1616 pour la dernière fois.

Le commandeur Frère Anne de Nabérat, un proche du roi Louis XIII, par sa capacité de Docteur au Droit gagnera de nombreux procès qui feront rentrer de l'argent et permettront de remettre en état la bâtisse.

Anne Nabérat deviendra l'avocat de l'Ordre des Hospitaliers.

Intarissable conférencier, Jean-Paul Lherminot, a captivé le nombreux public tout au long de son intervention étayée par de très nombreuses photos prises récemment à la commanderie de Mons.
Sources: Varetz - La Montagne


Puy-de-Noix   (19)

Commanderie de Puy-de-Noix
Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Beynat — 19


Commanderie de Puy-de-Noix
Commanderie de Puy-de-Noix


Sur le plateau de Roche-de-Vic, états des lieux en 1696

Nous devons encore à M. Julien Lherbeil (1), propriétaire de la Maison-Forte de Puy-de-Noix, la communication d'un document déposé aux Archives départementales de la Corrèze, relatif aux réparations dont avaient le plus urgent besoin « la chapelle et château de puyde-noix, grange, estables et maisons de lad. Commanderye », à la fin du XVIIe siècle. Ce document (N° 229) de 4 pages manuscrites sur papier timbré de la Généralité de Limoges, provient des archives du château de Bach (Commune de Naves, arrondissement de Tulle), léguées à la Préfecture de Tulle par l'érudit G. Clément-Simon, ex-procureur général (1909). C'est un devis précis, daté du 9 septembre 1696, « après-midy » à Tulle, des travaux à effectuer aux bâtiments et aux clôtures, « le tout en mauvais estât. »
1. Voir son article sur Puy-de-Noix dans le Bulletin de 1971 (Tome 93), pages 74 à 79.

La chapelle « menassant ruine », il faut réparer ses murailles, ouvrir une seconde fenêtre, paver le sol « de pierres de tailhe carrées » et « radouber le toict ayant diverses gouthières. Plus faire un rétable de sculpture avec limage des Jean, icelluy dorer et le reste peindre de diverses couleurs Et le placer sur lauteil ou il ny a aucun tablau ny ornemant. »

« Au château de ladite Commanderye », les murailles Sud, le pignon Ouest et « touttes les cheminées dhaut en bas » seront abattus et reconstruits; des portes seront refaites, deux fenêtres agrandies et les murs « griffonés à chaux et a sable tant dehors que dedans... et blanchir tout au dedans. »

« Abbattre et remettre à neuf toutte la charpente du toict de la moitié dudit chatau, icelle remetre de mesme et esgalle a lautre moitié, faire au milieu dud. toict un petit dôme a placer une cloche et en bas un orloge et cadram avec tous ses assortissemans, couvrir led. toit de pierre plate. »

« Faire des retranchemans de bois avec des planches dans la cuisine pour y pouvoir placer des lits, bastir un potager, faire dans la chambre supérieure des placards ou garderobbes aux deux costés de la cheminée, mettre des serrures avec leurs clefs a touttes les portes. »

A la grange, il n'y a plus de portes ni de plancher; les murs, planchers, portes et fenêtres de la maison du métayer sont dégradés. Il faut tout reprendre, « couvrir a neuf... et tout ce dessus mètre es bon estât. Fournir tous matériaux cloux, ferremans, cornières, journées d'ouvriers et autres choses générallement quelconques pour faire lesd. reparacions. »

Devis établi devant le notaire royal, en présence de Jean Rebeyrotte, maître-maçon, et Noël Seigne, maître-charpentier, de Tulle, « moyennant la somme de quatorze cens livres. » Ces artisans obtiennent de « l'Illustre Pierre Martin de Fénis, chevalier de lordre Saint-Jean de Hyerusalem, Commandeur de la Commanderye de puydenoix » un acompte de 300 livres, premières réparations faites et vérifiées, somme payée « en louis dor dargent et en monnoye de cours », le surplus devant être versé « a proportion » de l'avancement des réparations.

Cet acte notarié a été signé par « Pierre Pauphille, bourgeois et marchand, et Pierre Sudrye, praticien », par deux autres témoins (signatures illisibles), et par « le Cdeur de fenis. » « Lesd. Rebeyrotte et Seigne nont seu signer. »

On imagine aisément, d'après les fort sérieuses réparations envisagées dans ce devis, l'état de délabrement de Puy-de-Noix au temps du Commandeur Pierre-Martin de Fénis.

Ce haut personnage tenait la Commanderie depuis 1694 au moins, ayant à cette date « affermé 750 livres les cens, rentes, dîmes et droits répandus dans les paroisses d'Albussac, de Beynat, de Lostanges et de Cornil, en faisant fermage à part des rentes attachées aux paroisses d'Eyrein, Champagnac, etc., comme aussi en baillant séparément à 150 livres le domaine de la Commanderie. » (Poulbrière, Dict. des Paroisses, I, Beynat).
Il s'était installé à Puy-de-Noix en 1696, sans doute lorsque quelques réparations urgentes eurent rendu l'un des bâtiments proprement habitable.

Il faut signaler aussi que Martin de Fénis se trouvait en outre « brigadier-général des armées du Roy et gouverneur de Bouchain », près Valenciennes, en Flandre.

Bien établie à Tulle, la famille Feras (de La Combe) a compté un gouverneur de la ville, des membres du Présidial (dont un président), un trésorier et un ingénieur du roi, un professeur au Collège du temps de l'évêque Mascaron.

Et l'un des Fénis, Martial, venait d'acheter en 1692 les ateliers de la « Manufacture d'armes portatives » créée à Tulle par les frères Pauphile, arquebusiers. Et c'est un parent, Pierre (bourgeois et marchand), qui a signé le devis précité.

On voit que les familles Pauphile et de Fénis, dont les noms sont désormais intimement liés à celui de la Manufacture royale d'armes de Tulle, faisaient partie de « la bonne société tulloise » en ce XVIIe siècle finissant.
Sources: M. Léon Dautrement. Société Scientifique, Historique et Archéologique de Corrèze, tome 94, janvier-février 1972.


Vinadière (La)   (19)

Commanderie de La Vinadière
Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Chamberet, Commun: Soudaine-Lavinadière - 19


Domus Hospitalis Vinadière
Domus Hospitalis Vinadière


La Vinadière était, à l'origine, un établissement de l'ordre du Saint-Sépulcre, auquel les procès-verbaux de visites donnent le titre de prieuré-commanderie chef dudit ordre dans le royaume.
Elle est située entre Treignac et Chamberet, à égale distance de ces deux bourgs, dans la commune appelée aujourd'hui Soudaine-Lavinadière, et c'était le chef-lieu d'une paroisse.

Derrière son église, qui était placée sous les vocables de saint Biaise et de saint Cloud, se voyaient les vestiges d'une grande et belle habitation. Au XVIIe siècle, le commandeur de Pradal avait fait construire sur son emplacement une maison plus modeste et d'un entretien moins coûteux.

De nombreuses propriétés étaient attachées à cet établissement. Le domaine de la Vinadière comprenait un vaste jardin ; le pré Laffond, de la contenance de six journaux ; le pré de Glaton, de trois journaux ; le pré du Pont, de cinq journaux ; le pré de la Glasve, de deux journaux ; la terre du Colombier, de vingt-cinq sétérées ; le taillis de la Bessade, de trente sétérées, etc. Le commandeur possédait, en outre, dans la paroisse, un moulin banal et deux domaines situés dans la paroisse de Coulognie. Il jouissait de la justice haute, moyenne et basse de moitié avec le seigneur de Treignac, et levait des rentes foncières et féodales. Il était dîmier général de la Vinadière et des villages de Coulognie, de la Borie et de la Geneste, où il percevait la dîme des grains, des agneaux et de la laine ; il prenait le quart de la dime dans plusieurs villages de la paroisse de Soudaine et dans celui de la Gorse, situé dans la paroisse de Chamberet. Proche de ce dernier village, au lieu-dit le Sugardier, dans la paroisse de la Vinadière, s'élevait une chapelle de dévotion où les habitants de la région venaient en pèlerinage pour les enfants, à Pâques et à la Pentecôte.
De la commanderie de la Vinadière dépendait, au XVIIIe siècle, le prieuré de la Rodde et la chapelle des Combes, son annexe.

Jean-Louis Darche, religieux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ayant été pourvu de ces bénéfices par le commandeur Léon Druille, fit dresser, le 20 avril 1708, un état des lieux par Béronnie, notaire à Tulle (1).
1. Archives de la Corrèze, E. 467.

La chapelle de la Rodde, qui s'élevait dans la paroisse de Saint-Clément, était alors presque privée de toiture, et celle des Combes, qui appartenait à la paroisse de Seilhac, était pareillement en très mauvais état. Les habitants demandaient que la messe y fût célébrée plus souvent.

Fournoux
Département: Corrèze, Arrondissement: Ussel, Canton: Saint-Merd-les-Oussines - 19


Domus Hospitalis Fournoux
Domus Hospitalis Fournoux


Fournoux, carte de Cassini - Fournol, carte IGN
Ce membre du prieuré-commanderie de la Vinadière est situé sur la Vézère. C'est aujourd'hui un petit village de la paroisse de Saint-Merd-les-Oussines.
Il formait autrefois le chef-lieu d'une paroisse comprenant trois ou quatre maisons, qui étaient habitées par des fermiers des bourgeois de Treignac, et son église, qui était placée sous le vocable de la Nativité de la Vierge, était desservie par le curé de Pérols moyennant une pension annuelle de quarante setiers de seigle et de cinq setiers d'avoine.
Le commandeur retirait des dîmes cinquante setiers de grains et douze ou quinze livres.
Il percevait, d'autre part, quelques rentes produisant cinquante setiers de seigle, vingt setiers d'avoine, six livres et six poules. Les habitants devaient quelques corvées et des charrois.

Orluc
Département: Corrèze, Arrondissement: Ussel, Canton: Pérols-sur-Vézère - 19


Domus Hospitalis Orluc
Domus Hospitalis Orluc


L'ordre de Malte y possédait une chapelle paroissiale dédiée à saint Pierre. C'était un pauvre petit édifice couvert en chaume, mais qui était d'ailleurs plus que suffisant pour les habitants des quatre maisons formant la paroisse. On y voyait un « reliquaire en forme de caisse, de cuivre émaillé, avec plusieurs reliques. » Le prieur commandeur était dimier général du lieu.

Au prieuré-commanderie de la Vinadière appartenaient encore plusieurs rentes foncières assises dans les paroisses de Voutezac, d'Objat et d'Allassac ; une vigne de quarante journaux, appelée la Méjounie, située à Voutezac, au-dessus du Saillant, et le quart de la vendange récoltée dans divers vignobles d'une étendue d'environ cent cinquante journaux. Le commandeur avait fait construire dans ce lieu une maison pour son fermier et un pressoir.

En résumé, les revenus du prieuré-commanderie de la Vinadière s'élevaient, en 1684, toutes charges payées, à deux mille six cent soixante-dix livres.
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF


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