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Maisons ou Hôpitaux de l'Ordre de Malte
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Département du Gers

Abrin   (32)

Hôpital d'Abrin
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Condom, commune: Blaziert — 32


Hôpital d'Abrin
Hôpital d'Abrin


L'Hôpital d'Abrin était une petite Commanderie que l'Ordre de Saint-Jean possédait entre Condom et Lectoure. Ses archives nous fournissent peu de détails sur son histoire. Un inventaire des meubles trouvés dans cet établissement lors d'une
mutation de Commandeur, en 1271, ne donne pas grande idée de son importance; car nous n'y trouvons, après la nomenclature de quelques ornements d'église, que de rares instruments d'agriculture, dans les greniers, une petite provision d'avoine, dans l'écurie, une paire de bœufs et quatre juments, dans la maison enfin, « 3 frères donnés et 3 sœurs données. »

L'existence distincte de la Commanderie d'Abrin eut une courte durée; elle fut fondue avec ses annexes, Saint-Louvier et Aurons, dans celle de Sainte-Christie et adjointe avec cette dernière à la Cavalerie.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Eglise d'Arbin
Les bâtiments de l'ancienne Commanderie d'Abrin sont situés sur la route de Lectoure à Condom en face de Blaziert. De nos jours subsistent, seules, les ruines de l'ancienne église et quelques vestiges des murailles du couvent.

L'abbé Daugé a donné, dans le Bulletin de notre Société du 1er trimestre 1921, une description détaillée des bâtiments, ainsi que les éléments essentiels de l'histoire d'Abrin.

La Commanderie d'Abrin, fondée en 1195 par Othon de Lomagne, eut une grande prospérité aux 12e, 13e et 14e siècles où elle constituait un relais important pour les pèlerins se rendant à St-Jacques de Compostelle.
Pendant les guerres de religions, l'église et sans doute l'ensemble des bâtiments subissaient de profondes dévastations ; en fait, elle fut une paroisse importante appartenant à l'Ordre de Malte jusqu'à la Révolution.

Le Fonds de Malte aux Archives Départementales de la Haute-Garonne à Toulouse comporte des renseignements de premier ordre se rapportant à Abrin, notamment dans le Registre n° 82, Inventaire Général de l'Ordre de Malte, et dans le répertoire H Malte où l'on retrouve les pièces authentiques des titres d'origine sur parchemin, en général en parfait état. Les registres H Malte, notamment le n° 2658, donnent l'arpentement de la Commanderie de la Cavalerie dont Abrin était un Membre, en 1742, mais le document le plus complet (état des lieux et plans géométriques) est constitué par les deux ouvrages des dixmaires conservés par la Mairie de Lectoure. Il s'agit du procès-verbal d'arpentement et de bornage commencé en 1776 et terminé en septembre 1782 qui fut établi par Léon de Montazet, dernier administrateur de la Commanderie de la Cavalerie.

Du point de vue architectural, la façade Nord de l'Eglise représente une valeur inestimable, grâce aux 2 arcatures romanes admirablement conservées. La porte murée et l'enfeu sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 10 décembre 1929.

L'édifice est en cours de restauration : une première phase de travaux, en 1971, a permis de consolider le mur de chevet et d'effectuer les réparations les plus urgentes. Une deuxième phase, en cours, permettra de redonner à l'ouvrage son caractère de simplicité et de grande beauté en reconstituant, notamment, le dallage en pierre à l'intérieur de l'église. Une partie des dalles d'origine a pu être récupérée dans une ferme voisine grâce à M. Cadéot.
Sources : M. Le Clair. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 210, 2e trimestre. Auch 1974. BNF

Les Chrismes du département du Gers
Commanderie d'Abrin
Les beaux restes romans de cette commanderie sont bien connus et sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Ils consistent essentiellement en une porte d'église et un enfeu dans le mur nord de l'église, elle-même longtemps convertie en bâtiment agricole, ce qui l'a mutilée et la rendait invisible.

Aujourd'hui, ces beaux restes ont été acquis par M. Leclerc qui en a très méritoirement entrepris la restauration. C'est en libérant la porte d'un remplissage indésirable qui la murait que, sur la plus petite voussure, un chrisme a apparu à la clef. Très usé, on n'en distingue guère que le cercle et le départ, à gauche, de la branche inférieure du chi.

Un tel degré d'usure est d'autant plus surprenant que l'ensemble du décor de la porte est assez bien conservé et que, du fait du remplissage qui la recouvrait, la voussure intérieure était particulièrement protégée. On remarque en outre que la clef rompt le boudin qui adoucit l'angle de l'arc de la voussure et l'on peut se demander si l'on n'a pas utilisé pour la clef un chrisme déjà existant qu'on aurait voulu sauvegarder, comme cela s'est assez souvent produit.
Ainsi s'expliquerait ce caractère de remploi.
Sources : Paul Mesplé. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 166, année LXXX. Auch avril 1979. BNF

Description historique
Ancienne commanderie de Malte remontant à 1195, dont il subsiste deux arcatures romanes. La plus grande des deux arcatures présente une archivolte composée d'une série de quatre moulures tracées sur l'arc qui limite le tympan. Sur le second arc qui fait ressaut sur le précédent, se trouvent trois lignes de bâtons rompus. Enfin, une guirlande de trois rangées de denticules en damier, termine la décoration de cette archivolte, et repose sur une corniche ouvragée et découpée en feuillage qui couronne les piédroits. La seconde arcature, séparée de la première par un contrefort, est celle d'un enfeu. S'y retrouvent à peu près les mêmes décorations architectoniques qu'au cintre de la porte. BNF

Commanderie d'Arbin
Commanderie d'Abrin (12e Siècle), location de vacances. Abrin


Brane (La)   (32)

Métairie de La Brane
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Condom - 32
Deux imposants dîmaires de la Commanderie de La Cavalerie, reliés cuir avec plans topographiques et en couleurs, sont les documents qui permettent en particulier d'étudier l'habitat à la veille de la Révolution, en Lomagne gersoise (1).
1. Archives municipales de Lectoure. Dîmaires de la Commanderie de la Cavalerie du Nomdieu.

Ces terriers ont été établis essentiellement pour refaire les bornages des dîmaires. L'arrêt du Conseil du 12 septembre 1779 avait autorisé ceux-ci, et les opérations eurent lieu dès 1781 par un feudiste-géomètre-arpenteur, Pierre Calviac Nozières.

La Commanderie de La Cavalerie relevait du Grand Prieuré de Toulouse qui appartenait à la Langue de Provence. Le Commandeur de La Cavalerie, frère Malvin de Montazé, était l'un des vingt-huit commandeurs de ce Grand Prieuré.

Le dernier commandeur de La Cavalerie n'était pas seulement un bon gestionnaire qui se serait contenté de restaurer des droits et des privilèges abandonnés ou contestés, en faisant sagement la part du feu par des transactions. C'est ainsi qu'il fit réparer la sacristie de l'église d'Abrin, en l'ornant des tableaux de l'Ordre, rehausser d'un étage le moulin de Péchou, dans la paroisse d'Ayguetinte, empierrer les chemins, construire des ponts de pierre, entourer, pour les défendre, les 48 concades des bois et taillis de Péchou par des fossés et des haies doubles, etc., etc.

Mais Malvin de Montazet a été instruit par des agronomes ou des livres d'agronomie : ici, il reboise et sème des glands, le long des chemins, il fait planter des arbres fruitiers. Pour irriguer la Grande Prairie de Saint-Super d'Aurens, il fait construire une écluse sur le fossé qui la borde. Dans la paroisse de Caunes en Condom, il rectifie par un large, long et profond canal le cours sinueux de Tournaison pour prévenir, en coupant les méandres, les débordements du ruisseau affluent de la Baïse et dont les eaux ensablaient la Grande Pièce de l'Hôpital et le chemin de Condom à Moncrabeau. Ajoutons qu'il substitue à une prairie naturelle une prairie artificielle à La Gravette, ou une pièce de « feregeal » à la Grange Martin (Castelnau-d'Anglès).

Le Commandeur attache un intérêt particulier au chef d'exploitation. Souvent l'immeuble est en si mauvais état qu'après l'avoir réparé, il doit le reconstruire.

La métairie de La Brane (2), jadis de Lalande, paroisse de Mons, juridiction de Condom, relève du dîmaire d'Abrin, ancienne commanderie et compte plus de 41 concades, mesure de Condom.
Carte de Cassini, sous Condom, La Teste, La Bourdette, Mons, et à droite l'Hopital. C'est peut-être là que ce trouvait la métairie de La Brane ?
— 2. Plan n° 1 et 2 La Brane. - Bnf


Elle est constituée « d'un corps et bâtisse dans lequel il y a le logement du bordier avec les écuries fours et parcs à cochons, le tout joignant dont le seigneur commandeur a fait réparer à neuf les toitures, raffermir et recrépir les murs ainsi qu'approprier l'intérieur par des cloisons et des portes qu'il a fait établir pour séparer les étables, mais le bâtiment étant vieux et, en outre, mal bâti d'origine, il demanderait d'être refait à neuf, bien que la métairie soit d'elle-même peu de chose, mais c'est aussi qu'elle est trop éloignée de celle d'Abrin pour pouvoir être réunie, autour de laquelle sont les possessions dépendantes d'icelle, consistant en jardin, patus, vigne, pred, terre labourable, bois, broustana et friche, le tout joignant. »

Remise à neuf, la métairie a reçu « un tableau représentant les armes du Roi et de la Religion en signe des exemptions, franchises et protection royale et spéciale dont jouissent dans le royaume les maisons comme les biens de l'Ordre de Malte. »

La métairie de Saint-Jean de Sommeville était, comme Abrin, chef-lieu de dîmaire. Elle avait perdu cependant son église. Le plan dressé à la suite du bornage de 1787 fait apparaître une « petite sommité sur laquelle sont encore les vestiges des fondements d'une ancienne chapelle. Aujourd'hui, en labourant le tertre, non loin de l'emplacement de la vieille chapelle, il est fréquent de dégager du sillon des ossements humains ». Au XVe siècle, il y avait un commandeur à Abrin et celui-ci avait Saint-Jean sous son autorité.

En 1780, comme la métairie de La Brane, celle de Saint-Jean était en piètre état : « La majeure partie du bâtiment était habitée par deux familles dittes Despiteau et Bascou qui avaient même étendu leurs possessions sur une portion de terre autour de la métairie. » « Les métayers de Saint Jean refoulés par les intrus devaient se contenter d'une seule chambre. Tant que cette hypothèque n'était pas levée, il n'était pas possible de moderniser l'exploitation et, jusqu'en 1780, les « améliorissements » se limitent à l'adjonction d'un four et d'une volière à la partie libre de l'immeuble » et à la construction d'une grange neuve de 15,60 pieds, « bâtie en parois, couverte d'une belle charpente dont la toiture est en tuiles canal », « et qui remplaçait une cabane en feuillages » (3).
3. Plan n° 3 Saint-Jean de Sommeville. - Bnf

Il y avait eu usurpation de propriété par les familles Despiteau et Bascou comme le prouvaient trois documents authentiques de 1684 et 1717. Une transaction eut lieu : les bordiers déguerpissaient et recevaient du Commandeur 4 sols de terrain à rente perpétuelle à prendre aux confins méridionaux du domaine et 550 livres d'argent afin d'y « faire construire une petite maison, pour se mettre à l'abry des injures du temps. »

Les vieilles constructions de La Brane et de Saint-Jean ont l'aspect bâtard dont le caractère traduit sur le plan les vicissitudes de leur histoire.

Les nouveaux corps de bâtiment (4) répondent à une pensée logique : répartir rationnellement les pièces de l'exploitation selon un axe qui va du four au pilier médian du hangar. Le cœur de la métairie est le chauffoir avec sa cheminée, son four à pain formant à l'extérieur une gibosité disgracieuse mais limitant les risques d'incendie, son évier de pierre monolithique creusée au ciseau et qui s'encastrait dans l'épaisseur de la muraille, sous une niche en plein cintre aux claveaux soigneusement taillés ; dans l'épaisseur d'un mur de refend, le fourneau à charbon de bois. Deux grands lits flanquaient la porte principale qui s'ouvrait sous l'auvent (l'enban). Cette porte facilitait un peu le tirage d'une cheminée monumentale. Une fenêtre, percée parcimonieusement sur la façade occidentale donnait un jour avare. Du chauffoir où dort le chef de famille on entendait tout bruit suspect dans l'étable à bœufs ou dans le grenier. Une deuxième pièce dont la fenêtre s'ouvre au midi est une chambre de débarras dont l'escalier conduit au grenier. Elle contient un lit supplémentaire. S'ouvrant au Nord et sur le chauffoir, l'étable à bœufs, avec ses huit stalles à Saint-Jean, ses six stalles à La Brane, comporte aussi le lit du pâtre. Adjacente à elle, l'étable aux brebis, à La Brane, comprend deux portes, l'une creusée sur la façade Nord, l'autre sur l'auvent, au bas du second escalier en échelle qui conduit au grenier. Sans ouverture vers l'extérieur mais s'ouvrant sur le hangar, viennent ensuite le chai, l'écurie aux juments avec ses cinq stalles, le garde-pile. A La Brane, le penon aux porcs, le parc aux oies sont deux édifices autonomes et extérieurs à la métairie, mais soudés à elle.
4. Plan n° 4 Saint-Jean de Sommeville. Cadastre de 1977 - Bnf

A Saint-Jean, parc aux oies et parc aux cochons sont aussi extérieurs et soudés à la métairie ; l'un est sur la façade Sud, l'autre sur la façade Nord. L'écurie à chevaux, à cinq stalles et le garde-pile constituent un édifice extérieur sur le levant, symétrique à l'étable aux brebis à l'autre extrémité de la façade.

Si la structure des deux métairies neuves est la même, les différences peuvent provenir du fait que La Brane a été reconstruite sur l'édifice ancien et présente davantage de traits d'archaïsme, alors que Saint-Jean a été édifiée à quelque distance des masures qui seront démolies. Surtout, l'originalité de Saint-Jean provient de ce qu'il est chef-lieu de dîmaire, comme Abrin et qu'elle comporte la chambre de l'homme d'affaires ? Une cheminée, un fourneau à charbon de bois, deux lits dispensaient celui-ci de toute servitude.
De sa fenêtre, il pouvait surveiller aisément l'écurie aux chevaux et le garde-pile qu'emplissait le blé de la dîme.

Ces métairies construites en pierres de taille très finement assemblées aux cornières des angles donnent une impression de solidité cossue. Les édifices, bas et trapus, sont coiffés d'un toit à quatre rampants. A La Brane, comme à Saint-Jean, le corps de bâtiment est flanqué de deux petites ailes qui circonscrivent une avant-cour. A Saint-Jean, deux ormeaux en gardent l'accès.

Evolution de la structure des métairies
La métairie de Saint-Jean, comme celle de La Brane, a supprimé l'auvent. A Saint-Jean, les deux petites ailes ont été rattachées au corps du bâtiment à une date récente (5) et l'étable a été considérablement agrandie ; son développement vers l'Ouest en double la superficie et un hangar récent s'appuie au Nord sur le mur extérieur de l'étable et un autre hangar, à quelque distance du premier, entrepose le tracteur et son train de machines. En 1950, des génisses de race pure peuplaient la grande étable. Aujourd'hui, brebis d'abord, puis juments, puis bovins ont disparu et la mécanisation est envahissante.
— 5. Photographie n° 5 La Métairie de Saint-Jean.
— 6. Plans cadastraux de 1828 et de 1933 n° 5. Bnf


Le cadastre de 1828 porte au Sud du domaine une minuscule propriété toute en longueur, avec un corps de bâtiment linéaire : le Petit Saint-Jean. On sait qu'il est le résultat de la transaction du 26 novembre 1780.

En 1950, l'habitat était encore debout et portait la date de 1786 ; aujourd'hui, il est anéanti. Seules, restent conservées les pierres de l'évier.
La métairie de La Brane a éradiqué les petites ailes des penons.

En 1803, comme l'indique la cartouche sur la façade Sud, la métairie s'est agrandie et a été flanquée, à l'angle W.-S., d'une façon de tour quadrangulaire qui a pu être un pigeonnier (7). Ici, comme à Saint-Jean, la gibosité du four a disparu, mais la cheminée monumentale originelle demeure. De l'auvent défunt, subsiste une colonne en pierre intégrée dans le mur, en forme de pilastre avec son chapiteau dorique (8).
— 7. Photographie de La Brane n° 6.
— 8. Photographie de La Brane n° 7.
Bnf


Conclusion
La maison rurale n'est pas seulement un logement de la main d'œuvre et du cheptel ; elle est un outil.
Au XVIIIe siècle, cet habitat traduit la volonté d'autarcie : garde-pile, grenier, four, étable aux oies, autant de signes d'un régime agraire qui repose sur la céréaliculture ; mais étables et chai témoignent d'une structure qui répudie la monoculture des « bleds. » Sur ces terres assez médiocres dans l'ensemble, sur ces jardins, sur toutes les friches du dîmaire la brebis trouvait libéralement sa pâture.

Des signes d'évolution se dessinaient déjà : en 1786, le Commandeur a « mis en pred une parcelle » L'année précédente, au Nord de la métairie, il a substitué une prairie artificielle à une prairie naturelle. Ainsi, il préparait une évolution provoquée par l'expansion de l'urbanisation qui exigeait de plus en plus de viande et de produits laitiers.

Avant la Révolution des années 50, c'est l'étable aux bœufs qui est la pièce essentielle de harnois. Mais la mécanisation entraînera, en l'intensifiant, le retour à la prédominance de la céréaliculture, non plus destinée à l'autoconsommation, mais à la commercialisation.
Sources : Pierre L. Féral, L'architecture rurale en Lomagne au XVIIIe siècle. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 297 et suivantes, année LXXXVII, Auch juillet 1987. - BNF


Cabas-Loumassès   (32)

Hôpital de Cabas-Loumassès
Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Masseube — 32


Hôpital de Cabas-Loumassès
Hôpital de Cabas-Loumassès


Dans le voisinage immédiat de Lalane-Arqué, les Hospitaliers possédaient un établissement entouré d'un vaste territoire. C'était l'hôpital de Cabas, petite commanderie, dont nous ignorons l'origine, et dont nous ne pouvons constater l'existence que vers le milieu du XIIIe siècle. La plus ancienne charte de ses archives nous transporte, le lundi après le dimanche de la sainte Trinité, de l'année 1257, dans la petite ville de Panassac et nous montre le seigneur Galaubias de Panassac, près du cercueil de son fils bien-aimé, Raymond Garsia, donnant à la maison de Cabas et au Commandeur, Guillaume de Lalane, une rente annuelle de 3 sols morlans, la faculté de dépaissance pour leurs troupeaux et le droit de chasse sur toutes ses terres, à la condition que les Hospitaliers célébreraient, tous les ans, à pareil jour, le service divin pour l'âme du défunt et que, se rendant sur son tombeau, ils y réciteraient des prières, suivant l'usage pratiqué de tous temps pour les seigneurs de Panassac.

Sabaillan


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Lombez — 32


Domus Hospitalis Sabaillan
Domus Hospitalis Sabaillan


De cette commanderie dépendait encore un établissement secondaire à Saint-Léon (?) et des fiefs assez considérables à Sabaillan.

Vers la fin du XIIIe siècle, le précepteur de Cabas, Bertrand Cadolhe, conçut le projet d'ériger sur son territoire une bastide et le soumit à l'approbation de Guillaume de Villaret, Grand-Prieur de Saint-Gilles. Muni de la charte, par laquelle son supérieur lui accordait tous les pouvoirs nécessaires, l'Hospitalier commença avec le noble seigneur, Centulle, comte d'Astarac, des pourparlers qui aboutirent à un traité de paréage, signé à Castelnau de Barbarens le 16 juin 1296. Par cet accord, le précepteur cédait au comte la moitié de la juridiction et de tous les revenus de Cabas, réservant seulement pour lui et ses successeurs la totalité des droits ecclésiastiques et de la seigneurie spirituelle; Centulle s'engageait de son côté à élever la bastide à ses frais et à respecter toutes les franchises dont jouissaient déjà les habitants. Chacun des successeurs du comte et du précepteur, en prenant possession de Cabas, devait être tenu de jurer qu'il respecterait pendant toute sa vie toutes les conditions de ce traité. Cette bastide, qui avait reçu de ses fondateurs le nom de Sainte-Grâce, reprit bientôt après son ancienne appellation de Cabas.

Dans la charte de procuration, dont nous parlions tout à l'heure, le Grand-Prieur Guillaume de Villaret, autorisait de plus le précepteur à traiter avec l'archevêque d'Auch, pour échanger les droits que l'hôpital possédait à Saint-Léon, contre la seigneurie spirituelle de la paroisse de Sabaillan. Cet accord, qui dût être conclu quelque temps après, en augmentant la puissance des Hospitaliers à Sabaillan, eût pour résultat d'inspirer de l'ombrage au seigneur temporel de cette localité, Dalmace de Sabaillan, avec lequel le précepteur B. Cadolhe, fut obligé de transiger pour la réglementation de leurs droits respectifs (1301).

La petite commanderie de Cabas-Loumassès, qui avait des dépendances à :

Sauveterre


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Samatan - 32


Domus Hospitalis Sauveterre
Domus Hospitalis Sauveterre


Monléon


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Les Coteaux - 65


Domus Hospitalis Monléon
Domus Hospitalis Monléon


Castelnau-Magnoac


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Les Coteaux - 65


Hospitalis Castelnau-Magnoac
Hospitalis Castelnau-Magnoac


Fut accrue, après la suppression de l'Ordre du Temple, du membre de :

Lalanne-Arqué


Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Astarac-Gimone - 32


Domus Hospitalis Lalanne-Arqué
Domus Hospitalis Lalanne-Arqué


Mais au bout de peu de temps, elle fut supprimée et alla se fondre dans celle de Boudrac.
Liste des Commandeurs de Cabas
-----1257. Wilhelm de Lalane.
1296-1301. Bertrand Cadolhe.
-----1328. Géraud de Lobens.
1397-1421. Jean de Bégordan.
Liste des Commandeurs du membre de Sabaillan
1465. Guillaume de Salies.
1536. Bernard Foucaud.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Claverie (La)   (32)

Département: Gers, Arrondissement, Auch Commune: Castéra-Verduzan - 32


Domus Hospitalis La Cavalerie
Domus Hospitalis La Cavalerie


Entre le Castéra et Ayguetinte se trouvent le petit hameau de La Claverie et, à quelques mètres de celui-ci, la résidence des anciens commandeurs.


Domus Hospitalis La Cavalerie
Domus Hospitalis La Cavalerie


La Commanderie, ancienne commanderie des Templiers puis des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem appelés plus tard de Malte, fut édifiée dès le XIIe siècle. Tour de garde, grange dîmière, église, divers bâtiments la composaient.

La petite église romane de la Cavalerie dédiée à Saint-Georges, un des trois apôtres guerriers, fut bâtie en grès ocre sur une hauteur et date vraisemblablement de la fin du XIe siècle.
Elle est aux dimensions de son état d'origine, dimensions modestes.
Sa structure à l'architecture dépouillée, austère, répondait aux règles du fondateur de l'ordre.
Récemment cette église a été l'objet d'études et de travaux de la part des nouveaux propriétaires pour retrouver de son originalité et de sa beauté romane.
Elle possède deux enfeus (niches funéraires à fond plat) des XIIIe et XIVe siècles.
La cour de la Commanderie accessible depuis l'église était l'équivalent du cloître dans les abbayes ou monastères. La porte donnant sur l'ouest est postérieure à la construction. L'un des deux puits carrés gersois ici présent a été creusé par les Chevaliers de Malte.
Sources : Françis Agras, textes et photos. castera-verduzan

Commanderie de La Claverie
A l'origine de la cité, il y a trois villages construits sur les deux collines sculptées par la rivière Auloue. A l'ouest Verduzan et son château lequel a complètement disparu. Au sud-est, sur un coteau faisant face à Verduzan, s'élevait le hameau de Castéra, à l'église en ruine. Et au nord, le hameau de La claverie qui fût une commanderie de l'ordre du Temple puis une commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dite de La Cavalerie en Armagnac.
Sources : Wikipedia

Lire l'étude de M. Gilbert Bregail sur la Commanderie de La Claverie


Gimbrède   (32)

Commanderie de Gimbrède
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux — 32.


Commanderie de Gimbrède
Commanderie de Gimbrède


A une petite distance de Golfech sur les limites de la Gascogne les Templiers possédaient jadis la ville et le donjon de Gimbrède. Une obscurité absolue nous dérobe les origines de leur établissement. L'incendie qui dévora le château de Gimbrède et dont nous aurons l'occasion de parler dans la suite, anéantit complètement les archives de cette vieille commanderie. Aussi sommes-nous obligés de passer sous silence l'existence tout entière du Temple de Gimbrède, que nous pouvons constater par la simple mention de quelques-uns de ses commandeurs dans de vieux inventaires. Lorsque les documents contenus dans ses archives commencent à nous initier à son histoire, nous la trouvons au pouvoir des hospitaliers, qui lui avaient conservé son titre de commanderie. De sa vieille tour du Temple, le commandeur de Gimbrède étendait son autorité à:
Saint-Jean-de-La-Lanne (probablement Lalanne sous Fleurance 32);

A CuqCuq, bien de GimbrèdeCuq, Bien de Gimbrède (Près d'Astaffort Lot-et-Garonne 47).
A MiradouxMiradoux, Bien de GimbrèdeMiradoux, biens de Gimbrède (au sud-est de Gimbrède 32).
A RouillacRouillac, Bien de GimbrèdeBiens de Gimbrède (sur le D19 — Gers 32).
A LieuxDomus Hospitalis LieuxDomus Hospitalis Lieux (près de Barbonvielle, 47).
A CaudecosteCaudecoste, Biens de GimbrèdeCaudecoste, Biens de Gimbrède (Lot-et-Garonne 47), etc.



C'est ainsi que le 1er octobre 1418 nous nous rendons à la suite du Commandeur Mauron del Mas, chevalier de Saint-Jean, à Lectoure (32), où se trouve « l'illustre prince Jean, par la grâce de Dieu comte d'Armagnac, de Fezensac, de Rodez, de Pardiac, vicomte de Lomagne, de Fezensaguet, de Creissels, de Garladès et de Murât, seigneur des terres de Rivière, d'Aure et des montagnes de Rouergue », entouré de sa brillante cour. Le Commandeur vient rendre son hommage; fléchissant le genou, il déclare au puissant comte qu'il reconnaît « être son homme et son vassal, tenir de lui la ville de Gimbrède, sa haute juridiction et tous ses droits seigneuriaux et lui devoir, en signe de vasselage, à chaque mutation de seigneur, une paire d'éperons dorés avec leurs attaches en soie. »
Les discussions au sujet de la haute justice de Gimbrède se renouvelèrent dans la suite entre les commandeurs et les successeurs des anciens vicomtes de Lomagne.

En 1543, nous voyons cette question agitée entre le commandeur Jean de Macoman et le roi de Navarre. Mais à cette époque une difficulté nouvelle se présentait pour les chevaliers de Saint-Jean. Dans les dernières années du XVe siècle un épouvantable incendie avait dévoré le château de Gimbrède (désigné sous le nom de la Salle), résidence des commandeurs. Les flammes n'avaient rien épargné, « tellement qu'il ne se garda rien, y lors estant, à cause du grand feu. » Parmi les objets brûlés en cette circonstance et dont l'acte en question déplore la perte irréparable, se trouvaient les coffres, où étaient conservés les titres de la Commanderie. Le même parchemin nous montre, une vingtaine d'années plus tard, le château ou la Salle de Gimbrède sortant de ses ruines, « réparé, basty et reduict hasbitable. » Mais si les murs étaient relevés et le mobilier renouvelé, les titres de la commanderie avaient disparu sans retour et leur perte menaçait de jeter les chevaliers dans de graves embarras, en les empêchant de prouver leurs droits devant la justice. Le commandeur eut alors recours au Roi et, dans le mémoire qui vient de nous fournir tous ces détails, il réclama sa protection contre ses puissants adversaires. A la suite de cette requête nous trouvons les lettres, par lesquelles François Ier ordonnait aux juges de Gaure et de Verdun de faire une enquête « sur les droits de haute justice de Gimbrède, disputés au commandeur par ses très chers et bien-aimés beau-frère et soeur, le Roy et la Reine de Navarre (24 octobre 1643). » Le désastre était trop récent pour que l'enquête ne fût pas facile à faire, et depuis lors nous voyons les chevaliers de Saint-Jean jouir sans conteste de la haute juridiction de leur ville de Gimbrède.

Parmi les documents détruits par cet incendie, se trouvait la charte de coutumes octroyée soit par les Templiers, soit par les Hospitaliers, à leurs vaisseaux de Gimbrède. Cette perte est d'autant plus regrettable que, d'après les usages établis dans cette ville, nous pouvons penser que ce document aurait présenté des détails très intéressants à étudier, sous le rapport des libertés concédées, des privilèges honorifiques et des prérogatives attribuées à ses magistrats municipaux. Transportons-nous en effet, au 4e jour du mois de mai 1537, sur la place de Gimbrède, « au pied de l'échelle qui conduit aux prisons ou carces du commandeur. » Le bailli de ce dernier amène un prévenu pour l'y enfermer, lorsque se présentant devant lui « les saiges hommes, A. du Boys et A. de Dieubofet, consuls dudict lieu »; ils exposent: « que quand le bailly avoit prins ung habitant, pour quelques cas que eust commis, excepté de crimes exhigeant peines temporelles que iceulx consuls les porroient prendre des mains du bailly, avant qu'il ne mist prisonnier ez carces du seigneur du dict lieu, et le mettre ez carces des dictz consulz dans icelluy lieu, où le détiennent par l'espace de vingt-quatre heures, et icelles expirées, le rendoient ez mains du bailly; et que cela auroient par privilège, coustume ancienne, de laquelle eulz et leurs prédécesseurs auroient joi et uzé le temps passé quand le cas advenoit et tant de temps qu'il n'est mémoyre du contraire. »
Le bailli, reconnaissant la justesse de la requête des consuls, leur livre le prévenu, qu'ils conduisent dans les prisons municipales. Une autre prérogative des consuls était le serment de respecter les privilèges, que tout nouveau commandeur était tenu de prêter en leur présence, lors de sa première entrée à Gimbrède; coutume qui fut supprimée parle Parlement de Toulouse, à la requête du commandeur Pierre de Gozon-Mélac, en 1556.

La disparition de ses archives fut du reste, pour la commanderie, une source presque incessante de troubles et d'embarras. Plusieurs voulurent profiter de cette situation pour usurper des droits, dont les chevaliers ne pourraient plus justifier la possession par des actes. C'est ainsi qu'en 1526 les habitants de Rouillac et d'Astafort, voulurent enlever au commandeur la possession du bois des « Affîtes », situé dans leurs territoires, en chassèrent, en les maltraitant outrageusement, les serviteurs des Hospitaliers, et y commirent maints dégâts. Le commandeur porta ses plaintes au Parlement de Toulouse, qui ajourna les coupables à comparaître à sa barre. Effrayés des conséquences de leur tentative, les habitants de Rouillac implorèrent la merci de leur seigneur et consentirent à une transaction par laquelle ils renonçaient à toute prétention sur le bois des « Affites » et s'obligeaient à payer au commandeur 80 livres, en réparation des dommages qu'ils lui avaient causés.

Quelques années plus tard nous voyons surgir une autre lutte plus sérieuse, plus violente, et d'autant plus intéressante à étudier qu'outre le tableau vivant des moeurs de l'époque, elle nous présente, comme acteurs, des personnages historiques. Il s'agissait des dîmes de la paroisse de Lieux (32) (sans doute Plieux). Les Hospitaliers en avaient joui, paraît-il, jusqu'alors, sans avoir été inquiétés par des compétitions rivales; maison 1535 elles leur furent disputées par messire Jehan de Goût, seigneur temporel de cette localité. Le gendre de ce dernier, Joachim de Mansencôme de Montluc, frère du terrible et illustre maréchal, avait, comme tout te reste de sa famille, l'amour des aventures hardies; il prit chaudement en main la querelle de son beau-père et se chargea de l'exécution des moyens violents convenus entre eux. Après avoir vainement essayé d'intimider le recteur de Gimbrède, frère Georges de Massas, procureur du commandeur de Golfech, homme d'un caractère décidé et énergique, Joachim jeta le masque et ne s'arrêta pas devant l'odieux des tentatives les plus violentes-. Laissons la parole au recteur de Gimbrède et écoutons les plaintes qu'il adresse au Parlement:
« des excès, meurtres, agressions et ravissements de biens commis contre lui et ses gens par Joachim de Mansencôme, dict de Montluc, escuyer, gendre de Jehan de Gout, seigneur de Lieux et plusieurs autres mauvais garsons, gens de sac et de corde, armés, rembastonnés de plusieurs armes invasibles »
Puis il continu:
« Le 27e jour de février de l'année 1535, ils vindrent au lieu de Gimbrède, où le demandeur, comme recteur, la plus grande partie du temps, faict sa résidence; où quant furent, pour ce que les portes du dict lieu estoient fermées, de nuict eschallèrent en forme de guerre les murailles du dict lieu; et, après que furent entrés, le long de la nuict, se tindrent cachés et latités jusqu'à l'aulbe du jour que les portes du chasteau du dict lieu, où frère Géraut de Golart, chevalier du dict Ordre de Saint-Jehan, et le demandeur habitent, furent ouvertes; dans lequel firent diligence de trouver le demandeur, lequel, par le vouloir de Dieu le créateur, pour lors estoit en la présente cité de Toulouse a la poursuite du dict procès au sujet des dîmes de Lieux, jurant, renyant, blasphémant le nom de Dieu, qu'ils le tueroient; et, pour ce que ne purent trouver le demandeur, pour mettre leurs mauvais et damnés propos à exécution, se mirent à chercher par le dict chasteau le dict de Golart, lequel, estant en son lict, oyant le bruict, craignant d'éstre meurdry par les dicts défailhans et leurs complices, se leva en chemise et se jeta par la fenestre du chasteau en terre pour saulver sa vie; en quoy faisant, se brisa tout le corps et se rompit ung pie; duquel est encore impotent et mutille et en a demeuré longuement au lict malade. Et, non contents de ce, prindrent et ravirent tous les biens, meubles et argent que les dicts demandeurs et de Golart avoient dans le dict chasteau de Gimbrède, de la valeur de deux mille livres tournois; plus battirent et navarrèrent les serviteurs du dict de Golart. Et, en s'en sortant de la dicte maison, trouvarent en la rue publicque, Arnaud Lanes, serviteur du dict demandeur, lequel inhumainement blessarent, tellement que tout incontinent mourust sans faire aucune confession... »

En conséquence de cette plainte, un décret de prise de corps fut immédiatement lancé:
« Contre Jehan de Goût, Joachim de Montluc, François de Massac, Antoine de Lamasse, bâtard de Lieux, le Capdel de Gavarret, le seigneur de la Chapelle et l'adventurier de Cadeilhan. »

Mais, grâces aux forces dont ces seigneurs pouvaient disposer et peut-être aussi aux protections dont ils étaient couverts, ils ne s'en émurent guère; et nous les voyons bientôt après, sans prendre même la peine de se cacher, renouveler les hostilités. Un jour Montluc rencontre à Grisolles le recteur de Gimbrède, le provoque en duel, et sur son refus de se battre, se répand en menaces contre lui. Le 6 janvier 1538, à la tête de 25 hommes armés jusqu'aux dents, il veut surprendre la ville de Gimbrède; l'homme de garde a le temps de lever le pont-levis; voyant les assaillants se précipiter vers la seconde porte, une femme court sur les remparts et peut la fermer avant leur arrivée, non sans avoir essuyé maintes arquebusades. Furieux, Montluc conduit sa troupe à l'escalade du château, où se trouvaient le recteur de Gimbrède, son frère, le chevalier Jacques de Massas, deux prêtres et 3 serviteurs. Cette petite garnison s'arme à la hâte et riposte vaillamment; les assaillants sont obligés de se replier, emportant avec eux trois ou quatre blessés, « parmi lesquels un vagabond, Arnaud de Flamarens, qui au bout d'un mois mourut de ses blessures, peut-être à cause de la négligence des chirurgiens. » A la tête des défenseurs du château se trouvait le recteur, qui, malgré son caractère sacré, soutenait militairement la lutte et dont l'arquebuse portait les coups les mieux assurés. Nous lisons tous ces détails dans la bulle par laquelle le Pape Paul III le relève de l'excommunication, qu'il a encourue en versant le sang de ses mains sacerdotales.

Le Parlement ajourna de nouveau les auteurs de ces attentats à sa barre, « à peine de confiscation de leurs corps et de leurs biens », et ordonna tout d'abord la restitution des meubles et de l'argent enlevés du château de Gimbrède (26 juin 1537.

Le 6 novembre de cette même année, la Cour rendit son jugement par lequel « les sieurs de Goût, de Montluc et leurs complices étaient condamnés au bannissement perpétuel pour leurs grands et énormes excès, meurtres, homicides, assemblées illicites de gens en armes, violences, agressions de villes fortes et ravissements de bien. »

Nous voyons en-effet, en 1540, les officiers royaux exécuter, en vertu de ce jugement, la saisie des biens de Joachim de Montluc et livrer aux chevaliers de Saint-Jean ses deux métairies de « Capblanc » et de « Callabet », pour payer la somme de 1,500 livres adjugée en réparation à Géraud de Golard, et celle de 100 livres destinée à fonder un obit pour le repos de l'âme du serviteur tué dans la première expédition.

C'est alors que Biaise de Montluc paraît lui-même sur la scène. En 1541, il rachète au prix de 1,600 francs ces deux métairies pour les faire rentrer dans le domaine de sa famille.

Peu de temps après, il reprend en main la cause que son frère avait si violemment soutenue. C'était en 1562, Montluc, qui s'était couvert de gloire dans les premières périodes de la guerre religieuse, en Guyenne et en Languedoc, venait de sauver la ville de Toulouse, en découvrant au Parlement une conspiration formidable des Calvinistes, en lui envoyant des secours puissants pour les chasser de l'Hôtel de Ville dont ils s'étaient rendus maîtres, et en paraissant lui-même à la tête de son armée pour compléter la victoire des catholiques. La population et le Parlement le reçurent avec enthousiasme et lui prodiguèrent leurs ovations; ce fut avec une extrême faveur que ce dernier accueillit la requête, présentée quelques jours après par le maréchal, et dans laquelle il réclamait la moitié des dîmes de la paroisse Saint-Martin-de-Lieux, concédées à ses ancêtres, en récompense de services signalés, rendus à la religion et au Pape. Malgré tous les efforts des chevaliers de Saint-Jean, pour soutenir que les dîmes leur appartenaient en entier, le Parlement ordonna à Biaise de Montluc et au commandeur de Golfech de les partager à l'avenir (5 août 1562).

Nous avons vu tout à l'heure que les dépendances de la commanderie de Golfech avaient été dévastées plus d'une fois par les Huguenots. Toutefois, grâce sans doute à ses puissantes fortifications, la ville de Gimbrède ne paraît pas être tombée aux mains des ennemis. Mais souvent des bandes protestantes, sorties de la ville de Lectoure, répandirent la désolation dans les campagnes environnantes. C'est ainsi que l'église de Notre-Dame de Beauclair, située dans la paroisse de Rouillac, fut saccagée et que ses cloches furent brisées, en 1594.

C'était bien un spécimen complet de la petite place-fortifiée du Moyen-âge, que cette ville de Gimbrède, telle que nous la représentent les procès-verbaux des visites de la Commanderie. Extrayons les quelques passages suivants du dénombrement présenté en 1617 par le commandeur, Pierre d'Esparbès de Lussan, aux chevaliers visiteurs:

« Gimbrède... Devant l'église se trouve le simetière, et à costé est un grand bastiment de pierre, appelé le Ternie ou la Tour, fort hault, couvert de tuilles, et au dict simetière y a un autel et une croix de pierre. De l'autre costé du simetière et au bout de l'église est une tour, appelée la Cotonère, bastye de pierres, au dedans de laquelle sont les prisons contenant quatre estages. A l'extrémité du simetière est la porte du chasteau, sur laquelle a une garite...
En entrant à main gauche est l'escuyerie. Au coing d'icelle une tour en rond contenant deux estages, servant aussy de prisons. A la suite de l'escuyerie est une gallerie couverte pour aller à l'entrée grande et princîpalle du chasteau, venant du dehors, où y a un grand pont-levis et ung petit avec une petite porte... »

Nous pouvons, à la suite des chevaliers visiteurs, pénétrer dans ce château féodal, reconstruit comme nous l'avons déjà dit plus haut vers 1525, parcourir les diverses chambres, passer en revue leur modeste mobilier, et admirer la grande salle, « pavée de carreaux » sa cheminée monumentale, « ses trois croisées garnies de fenestres, placartz et vîtres ornées des armoirées du seigneur commandeur. »
Commandeurs Hospitaliers de Gimbrède.
-----1340. Rertrand de Cancezio.
-----1370. Adhémar d'Alans
-----1374. Gaucher de la Bastide-Rolland, Grand-Prieur de Toulouse.
-----1393. Jean de Lantar, Grand-Prieur de Toulouse.
1395-1419. Mauron del Mas.
-----1330. Pierre de Ferrand, Grand-Prieur de Toulouse.
1488-1495. Odon des Ganges.
1518-1521. Gabriel de Murât de Pomeyrols.
1522-1526. Honoré de Grâce.
(En 1526 réunion de Gimbrède à Golfech).
1535-1538. Géraud de Golard.
1596-1618. Pierre de Saint-Pastou.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Goutz   (32)

Commanderie de Goutz
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Fleurance — 32


Commanderie de Goutz
Commanderie de Goutz


Dans l'exposé des réclamations faites par le receveur du Grand-Prieuré de Toulouse à MM. les Trésoriers de France, en 1588, nous lisons que la commanderie de Goutz avait été complètement dévastée par les huguenots de Lectoure. Ce désastre nous est confirmé par la presque totale disparition de ses archives. Le plus ancien et presque unique document qui nous est parvenu est une copie, faite dans le courant du XIVe siècle, des coutumes de Goutz.

Les Hospitaliers ayant résolu de construire une bastide ou plutôt de réédifier la ville qui existait déjà sur le territoire de Biterde, dépendant de leur château de Goutz, conclurent dans la 2e moitié du XIIIe siècle un traité de paréage avec le Vicomte de Fezensaguet. La charte en question commence par nous faire connaître les procurations données, à l'effet de présider à cette construction, par dame Mathe comtesse de Fezensac, par son fils Gaston, Vicomte de Brulhois et de Fezensaguet, et, d'un autre côté, par le Grand-Prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret. Après cela, sont écrites les coutumes concédées par les procureurs de ces nobles personnages aux consuls de la nouvelle bastide; l'existence d'une magistrature municipale, organisée avant la promulgation de la charte nous prouve tout d'abord que la ville existait déjà et qu'on dût se borner à la fortifier, en lui donnant sans doute une plus grande étendue. Elle est désignée dans cette charte sous le nom de « Bastide de Biterde », nom qu'elle perdit dans la suite pour prendre celui du château des Hospitaliers.

Nous retrouvons ici toutes les libertés contenues dans les chartes concédées en pareil cas: exemption de tailles, d'albergues, de questes, d'emprunts forcés, libre disposition des propriétés, suppression de la prison préventive en règle générale; puis, viennent, après le code de justice criminelle, les réglementations de la forge et du four, les ordonnances relatives à la tenue des foires et des marchés, qui auront lieu, les premières, une fois par an, à la fête de Saint-Jean-Baptiste, et les seconds, les mercredis de chaque semaine, ainsi que la fixation très détaillée des droits de leude qu'auront à payer aux seigneurs les marchands étrangers pour les objets qu'ils apporteront sur la place de Biterde et pour les denrées qu'ils en exporteront; dans cette dernière catégorie figurent le blé, le vin, les graines potagères, les bouteilles, les écuelles et les marmites en terre, qui sont encore de nos jours la principale industrie de ces contrées.

Cette charte publiée le 17 juin 1292, fut approuvée et scellée cette même année, par le Grand-Prieur Guillaume de Villaret lors son passage à Fronton le 21 juillet et par Gaston, Vicomte de Fezenzaguet, assisté de dame Mathe sa mère et tutrice, à Mauvezin le 22 septembre.

Immédiatement après la création de la bastide, et la distribution des terres aux habitants, les fondateurs se préoccupèrent de faciliter l'exploitation de ces champs par l'établissement de bâtiments agricoles pour chacun de leurs vassaux. A cet effet ils obtinrent du sénéchal l'autorisation d'exproprier, pour cause d'utilité publique, une certaine quantité de terres cultivées qui seraient données dans ce but aux habitants et dont les prix devaient être déterminés par un expert. Mais quand le bailli de Biterde se présenta en cette qualité devant les propriétaires, ceux-ci refusèrent de se soumettre à la sentence d'expropriation. Mettant à leur tète maître Bernard, lieutenant du châtelain de Gimont, ils pénétrèrent en armes dans la bastide, menaçant et maltraitant les consuls. Les seigneurs portèrent leurs plaintes au sénéchal dont l'autorité venait d'être méconnue en même temps que la leur et qui dût prendre des mesures contre les révoltés (3e jour de décembre 1292).

En exécution de l'Edit royal de 1563 qui ordonnait la vente d'une certaine partie des biens du clergé, les biens temporels de la commanderie de Goutz furent mis aux enchères et adjugés à la Reine de Navarre. Deux ans plus tard, l'Ordre en reprenait possession en remboursant 800 livres à la Reine Jeanne d'Albret.

Les commandeurs continuèrent, pendant quelque temps encore, à rendre, comme ils l'avaient fait jusque-là, l'hommage au Roi de Navarre, héritier des vicomtes de Fezenzaguet, et ce fut en 1600 qu'ils s'en firent décharger. Cette commanderie, l'une des moins importantes du Grand-Prieuré, fut affectée bientôt après l'organisation de ce dernier, aux chapelains et aux frères servants d'armes.

Liste des Commandeurs de Goutz
1271-1292. Bernard Le Roux.
1323-1328. Trimond de Saint Brice.
1401-1406. Raymond Isnard.
1483-1481. Bernard de Montlezun.
1491-1493. Gaillard Ferrant.
1493-1494. Rotbert de Saint-Pierre.
1501-1508. Arnaud de Prunet.
1518-1521. Julien Sicart.
1526-1539. Baptiste du Broc.
--------1543. Pierre Béolat.
1549-1550. Géraud Romezy.
1550-1557. Etienne Regnaud.
1558-1573. Pierre Mosquet, vice-prieur de Malte.
1592-1599. Antoine Montané.
1500-1601. Louis de Castellane.
1615-1625. Jean Rigal.
1635-1639. Jean-Louis des Monstiers.
1655-1665. Bertrand de Tonrnezy.
1675-1693. Pierre de Viany, Grand-Prieur de l'Eglise conventuelle de Malte.
1707-1725. François de Gaillard.
1742-1744. Charles Véran.
1759-1778. Jean-Baptiste Bernadier.
1779-1789. N. Marion.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

La bastide de Biterde
La bastide de Biterde est née ainsi sous de mauvais auspices. Le nom de Biterda devenu Viterbo au XVe siècle et Viterbe au XVIe, sous la plume de scribes de l'Ordre de l'Hôpital, ne s'est pas conservé ; c'est l'ancien nom du castrum qui a persisté. La commanderie des Hospitaliers, dévastée au XVIe siècle par les Huguenots, n'a jamais été qu'un méchant établissement. Il subsiste au sud-est de l'église actuelle de Goutz une haute plateforme désignée sous le nom de « lou Loc », appellation qui est souvent donnée à des bourgs clos; mais ses faibles dimensions ne permettent d'y voir que l'emplacement du castrum population primitif et pas celui de la bastide projetée. Par ailleurs, rien ne signale aujourd'hui dans la toponymie ou la structure agraire du finage de Goutz qu'il ait existé un quelconque lotissement d'aurals... Ainsi Biterde est à ranger dans la série des bastides avortées ou rapidement désertées.
Extrait d'Une dépossession pour cause de bastide: l'affaire de Biterde (1292). Aux origines de l'expropriation pour cause d'utilité publique — Sources: Higounet Charles l'affaire de Biterde (1292)


Lectoure   (32)

Domus Hospitalis Lectoure
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Lectoure 32


Domus Hospitalis Lectoure
Domus Hospitalis Lectoure


Les Templiers possédaient quelques biens à Lectoure même et dans sa juridiction l'église Saint-Jean-de-Somonville. Les archives nous conduisent tout d'abord dans cette ville où Davin de Roaix, « curateur et garde des biens du Temple dans la sénéchaussée de Toulouse », arrive le 16 mai 1313 avec une délégation du sénéchal pour mettre les Hospitaliers en possession des biens qui leur avaient été adjugés. En présence de Guillaume de Larochan, bailli de Lectoure pour le roi d'Angleterre et des consuls de la ville, devant la porte de l'ancienne maison du Temple, il en donne l'investiture à Bernard de Saint-Maurice, précepteur de Castelsarrasin et procureur de Raymond d'Olargues, lieutenant du Grand-Maître dans le Grand-Prieuré de Saint-Gille.

Leur nouveau domaine étant trop peu considérable pour former une Commanderie séparée, les Hospitaliers s'empressèrent de le réunir à celle de la Cavalerie.
Nous n'avons à mentionner que les procès qu'eurent à soutenir les Commandeurs contre les consuls de Lectoure, en 1599, pour la fixation de la somme due par les premiers pour l'entretien des pauvres de la ville, et en 1779, au sujet des dîmes de Saint-Jean-de-Somonville que le grand-conseil déclara appartenir aux chevaliers de Malte.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Manciet   (32)

L'église de Saint-Blaise de Manciet
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Manciet - 32


Domus Hospitalis Manciet
Domus Hospitalis Manciet


Cette église avait fait partie d'un collège ou couvent des Templiers. On sait que cet ordre mi-religieux et mi-guerrier, destiné dans le principe à garder le temple de Salomon, fut un de ceux créés lors de la première croisade après la prise de Jérusalem, en 1099, sous Godefroy de Bouillon.

A leur retour de la terre sainte, les princes en emmenèrent avec eux, les installèrent en divers lieux, après les avoir richement dotés : Manciet eut sa part. Les Templiers s'y établirent dans la Plaine méridionale, l'entrée Sud de la ville. Ils y bâtir une maison, une église sous l'invocation de Saint-Blaise. Ils possédaient des terres, des droits utiles et autres revenus. Cet ordre, institué en 1118, fut détruit en 1311, par le Concile de Vienne, en Dauphiné, où assistèrent le pape Clément V et Philippe le Bel, roi de France qui, le 13 octobre 1307, avait fait arrêter à Paris Jacques Molay, grand maître avec soixante chevaliers et, à la même heure, tous ceux que se trouvaient en France.

Comme les biens des Templiers profitèrent, d'après les historiens aux Chevaliers de Saint-Jean ou de Malte, il est très probable que la Commanderie de Malte qui existait en dernier lieu dans le territoire de l'Hôpital de Sainte-Christie, s'était élevée sur des terres qui avaient appartenu à nos Chevaliers-Templiers. Leur proximité de la ville de Manciet le fait présumer. Comme il est présumable aussi que les terres intermédiaires et qui composent la petite métairie des ponts avaient été également une de leurs dépendances, puisque au moment de notre révolution, elles étaient encore affranchies de l'impôt comme biens notables.

Sur les débris des Templiers s'éleva à Manciet un prieuré commanderie des chevaliers du Saint-Esprit de Montpellier en deçà des monts, créé par Guy, fils de Guillaume, seigneur de Montpellier et approuvé par le pape Innocent III, dans le XIIIe siècle.

La destination de cet ordre était de protéger et de donner asile aux pèlerins qui allaient à Saint-Jacques de Compostelle, à Rome et dans la Terre Sainte. Le commandeur devait être homme noble et clerc tonsuré. Il recevait nomination et institution du Pape (12).

Une maison hospitalière devenue aujourd'hui une petite hôtellerie, une chapelle sous l'invocation de Saint-Jacques, des granges vastes pour renfermer les revenus du Commandeur, 17 hectares de bonnes terres labourables ou de prairies, un jardin, et le trentième de tous les grains de la communauté prélevés sur les 9/10e restants aux habitants, après la dime payée au Roi, au curé et à l'Archevêque d'Auch qui le partageaient entre eux formaient la dotation utile de cette commanderie. Le Commandeur avait le droit honorifique de désigner à l'investiture de l'archevêque le prêtre desservant de Manciet (13) sous le titre de vicaire perpétuel de la chapellenie Saint-Jacques du lieu et de l'église paroissiale.

Evidemment, ce droit de patronage résultait de celui de protection du Commandeur, à raison de l'église Saint-Blaise qui avait appartenue aux Templiers et devenue, lors de l'envahissement des protestants, la seule paroissiale. Le chapelain, curé de Manciet, était tenue de célébrer, le jour de Saint-Jacques, dans la chapelle commanditaire de la maison hospitalière, l'office du patron ; il recevait pour indemnité, du Commandeur, un char à foin chargé à discrétion et un char de meture (10 hectolitres environ).

L'église Saint-Blaise, nous l'avons déjà dit, était seule paroissiale du temps des protestants ; cela résulte de tous les actes publics de l'époque. Elle avait pour annexe N.-D. de Malaurey (14).

Elle fut abandonnée après la reprise par les catholiques de l'église de la ville, N.-D. de Pitié qui redevint paroissiale au commencement du siècle dernier. Elle existait dans toute sa splendeur en 1678 (15) ; on y enterrait encore à la fin de 1755 (16).

Cette église dut être bâtie à une époque postérieure à l'année 1118 de l'établissement des Chevaliers-Templiers et antérieurement à l'année 1311 de leur destruction : ainsi, on peut assigner a cette construction le milieu du XIIe siècle ou le commencement du XIIIe siècle. Elle fut démolie, après le milieu du dernier siècle, après avoir subsisté environ 500 ans. Le terrain sur lequel elle se trouvait, son cimetière et les patus qui en dépendaient jusqu'à l'entrée du Bourguet, la maison hospitalière et toutes les terres de la commanderie furent vendues naturellement au district de
Nogaro, en 1793. On y a fait des jardins (17).
12. — On le voit par la nomination de M. de Jarraud avant-dernier commandeur faite par le pape le 3 mai 1760. Et par la prise de possession faite par un acte du 30 juillet suivant reçu par Me Jean-Pierre Lagoanère, notaire, faisant pour Me Bourdonier, notaire apostolique d'Auch.
13. — M. de Jarraud, commandeur, présenta Me Guy Lacroix, docteur en théologie à l'investiture de l'Archevêque d'Auch par un acte du 3 janvier 1763 reçu par Me Lejay et son confrère notaires à Paris.
14. — Voir les actes des baptêmes, mariages et inhumations du temps. Il n'y avait que 200 feux.
15. — M. Sentex, curé et Fourcaud, vicaire, firent redorer le cadre du grand autel de l'église Saint-Blaise suivant un acte reçu par Me Jacques Marsan, notaire, du 9 octobre 1678. C'est le même tableau placé aujourd'hui au maître-autel de N.-D. de Pitié.
16. — Voir les actes de sépulture de l'année 1755, 6 septembre.
17. — Pour un prix de 20.545 francs payé en papier monnaie qui perdait alors 30% d'après l'échelle de dépréciation du département du Gers.
Une monographie inédite de Manciet, par M. René Laffargue

Sources: Laffargue René Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 265/66, année LVIII. Auch avril 1957 - BNF

Manciet
Après la suppression de l'Ordre du Temple, le précepteur de Sainte-Christie eut seul la seigneurie de Mancied. Mais bientôt après, cette commanderie fut supprimée et ne forma plus qu'un membre de celle de la Cavalerie. Outre le territoire de Mancied, l'Hôpital de Sainte-Christie possédait, sur la rivière de Barsalonne, des moulins qui lui avaient été donnés par dame Amate (ou Mathe), comtesse d'Armagnac ; cette dernière fut ensevelie, ainsi que nous l'apprend un document de 1622, dans l'église de Sainte-Christie, « en laquelle son tombeau paroît encore avec des marques qui tesmoignent qu'il estoit somptueusement basty (1). »
Le précepteur était de plus seigneur spirituel des paroisses de Saint-André-d'Esquerens, et de Saint-Jean-de-Barcanères, situées près de Castillon. Dans les dépendances de cette dernière, il possédait aussi l'église et le dîmaire de Sainte-Marie-que-Diu-no-sap et devait pour cela l'hommage aux seigneurs de Barcanères, ainsi qu'une paire d'éperons dorés à chaque mutation (2).

Dans la période postérieure à la suppression de cette préceptorie, nous ne trouvons à extraire des archives que le procès soutenu par le Commandeur de la Cavalerie contre le roi de Navarre, qui lui réclamait l'hommage pour les terres de Mancied, et terminé en faveur du premier par arrêt du Parlement en 1539 (3).
1. — Archives de Sainte-Christie, L. III.
2. — Ibidem
3. — Archives de Sainte-Christie, L. IV.

Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, page 357. - BNF

Sur la page de Manciet chez Wikipédia, il y est dit : Traces de l'ancienne commanderie : plus au nord, à Malauret, près du moulin de Ricaut et de l'ancien hippodrome. - Wikipedia


Moncassin   (32)

Commanderie des Hospitaliers Moncassin
Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Mirande — 32


Commanderie des Hospitaliers Moncassin
Commanderie des Hospitaliers Moncassin


Membre. Gavarni



Commanderie de Gavarnie
Domus Hospitalis Gavarni


Les archives de cet hôpital ne nous fournissent pas l'acte de sa donation à la maison de Gavarni ; mais nous y trouvons par contre un vieil et intéressant cartulaire de ses premiers accroissements, au moyen duquel nous pourrons en déterminer l'ancienneté. Nous ne pouvons résister du reste au plaisir de nous arrêter un moment sur ce document précieux qui fait passer sous nos yeux une série de scènes naïves et touchantes à la fois, tableaux fidèles des moeurs de l'époque. C'est d'abord le seigneur Pictavin de Mairast, qui, dans une guerre entreprise contre le comte Sanche d'Astarac, n'avait pas respecté les domaines des Hospitaliers de Moncassin et leur avait enlevé 6 boeufs et 22 porcs; mais la maladie menaçant sa vie, le belliqueux seigneur ne tarde pas à éprouver des remords: il se fait porter à l'hôpital, « se jette aux pieds du Commandeur, en criant: merci ! » et le suppliant de prier pour lui; « ne possédant pas d'autre avoir que de la terre; » il donne en réparation 12 jornaus de son domaine.

Puis voici deux frères Wilhelm-Bernard et Jourdain, qui se souviennent que leur père n'avait pas eu le temps, avant de mourir, de faire, comme il l'avait résolu, quelques donations à l'Ordre de Saint-Jean; le jour des funérailles et devant le cercueil de leur troisième frère, Garshias-Bernard, ils donnent 10 « cogées » de terre à W. de Arzillis, prieur de Gavarni; ce dernier leur promet en retour « de faire dire pour eux et pour leurs parents 100 messes par les prêtres de la maison. »

Nous voyons plus loin Arnaud Golas, fils d'Arnaud de Mesplède, céder à l'hôpital, en présence de Sanche II, Comte d'Astarac son fief de Figarède; pour donner plus de valeur à sa promesse, il l'écrit « sur le missel qu'il va ensuite déposer sur l'autel de Saint-Sauveur. »

Le cartulaire nous fait remonter quelques années en arrière pour nous montrer Forton de Mesplède, Béliarz sa mère et sa femme allant présenter leur fils Pierre, âgé de 6 ans « au Prieur, aux seigneurs de Gavarni et de Moncassin, » le leur confier « pour lui apprendre les lettres et le recevoir dans l'Ordre; » ils donnent en même temps plusieurs terres à l'hôpital, en faveur de qui les comtes Bernard d'Astarac et Sanche, son fils, se démettent de toute la seigneurie qu'ils possédaient sur ce fief. Or, Bernard comte d'Astarac ayant associé à son autorité son fils aîné Sanche au commencement du XIIe siècle, et étant mort vers l'an 1136, nous voyons par laque les hôpitaux de Moncassin et de Gavarni avaient dû être fondés dans les premières années de l'établissement de l'Ordre de Saint-Jean dans le midi de la France.

Quelques années plus tard, Garsias, fils de ce même Forton de Mesplède, abandonnait à Gassias d'Arroède, bailli du comte Bohémond d'Astarac, ses droits sur cette portion de l'héritage paternel; le noble comte se transporta alors à l'hôpital de Moncassin, où, « après avoir pris conseil de la cour de ses chevaliers et prudhommes, Dodon de Semeder, Jourdain de Saint-Rome, Wilhelm-Bernard de Mazère, Vital de Serrafraxil et Arnaud de la Pallu, » il consentit à céder ces mêmes droits au Prieur Wilhelm de Arzillis, qui reconnut cette libéralité en le recevant donat de l'hôpital.

Au commencement du siècle suivant, nous trouvons Moncassin érigé en une commanderie distincte de celle de Gavarni, par suite sans doute de l'extension de ses domaines. Ce nouvel état de choses ne fit qu'exciter le zèle et la libéralité des seigneurs du voisinage. C'est ainsi qu'en 1210, l'hôpital Moncassin et son Commandeur, frère B. de Lacoste, recevaient les dîmes de l'église de Peyruses, données par Gashias Arnaud de Caireds; que plus tard Bernard, « par la grâce de Dieu comte d'Astarac », donna la « combe de Caufag », avec l'autorisation aux vassaux de l'hôpital d'y construire des maisons et d'y faire des jardins (8 juin des Kal. d'avril 1259).
Parmi les autres bienfaiteurs de l'établissement, citons Amanieu de Legordan, Marquis de Mesplède, Pierre de la Pallu, Wilhelm Bernard de Beaufar et Pierre de Marca.

Ici se place un des mille épisodes des guerres que les seigneurs gascons soutenaient sans cesse contre le parti anglais. Une troupe ennemie, sous les ordres de Raymond de Lesparre (de Sparros) s'avançait pour s'emparer de la ville et dévastait tout le pays sur son passage. Un malheureux habitant de Moncassin, Dominique, garde de la ville, est surpris hors des fortifications par les ennemis qui le blessent mortellement et se disposent à l'achever, lorsque le Commandeur, frère Wilhelm de Lalane vient l'arracher à leurs mains en payant 15 sols morlans pour sa rançon. Aussi, sentant peu après sa fin approcher et voulant témoigner aux Hospitaliers sa reconnaissance pour le service rendu, le pauvre blessé instituait l'hôpital son héritier universel (13e jour des Kalendes de juillet 1253).

L'existence de la commanderie de Moncassin ne s'étendit pas au-delà des limites du XIIIe siècle; réunie de nouveau à celle de Gavarni, elle ne joue plus de rôle dans l'histoire. Du reste, à part les dépendances dont nous venons de parler, l'autorité des Hospitaliers était fort restreinte, au moins sous le rapport temporel, à Moncassin même. Ecoutons en effet les consuls de la ville faire leurs déclarations au Receveur des tailles en l'année 1673:
« Le lieu de Moncassin dépend de la directe de Monseigneur le comte de d'Astarac, de noble Pierre de Béon, seigneur de la Palu, et des chevaliers de Malte... Le comte d'Astarac y est hault justicier... Les chevaliers de Malte possèdent la quatrième partie du terrain, plus une église, dite Hospital de Moncassin, où il ne se fait aucun service divin.... »

Liste des Commandeurs de Moncassin.
1210. Bernard de Lacoste.
1250-1268. Wilhelm de Lalane.
1280. Raymond Abbat.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Riscle   (32)

Commanderie de Riscle
Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Riscle — 32


Commanderie de Riscle
Commanderie de Riscle


Dans la petite ville de Riscle, depuis une époque que, faute de documents, nous ne pouvons préciser, les Hospitaliers possédaient l'église de Saint-Christophe et son dîmaire ; ils y avaient de plus un établissement, désigné dans les actes sous le nom d'hôpital de Riscle. Il est permis de supposer que la maison de Riscle avait fait jadis partie de la Commanderie de Sainte-Christie.

Quand les archives commencent à nous initier à son existence, nous la trouvons formant un membre de la Commanderie de la Cavalerie; à cause de son importance et de son éloignement du centre de la Commanderie, son administration était ordinairement confiée à un précepteur particulier. La nomination à ce poste amena dans la première moitié du XVIe siècle des orages assez graves dans le sein même de l'Ordre. Les Hospitaliers n'étaient pas les seuls seigneurs spirituels de la paroisse de Riscle.

Le patronat de l'église saint-Christophe appartenait aux seigneurs de « Comnatières », qui, en cette qualité, prétendaient avoir le droit de présenter le religieux de Saint-Jean qui devait en être pourvu. De là, devait naître évidemment un conflit de juridiction en cette famille et le commandeur de la Cavalerie.

Devant le chapitre provincial, tenu à Toulouse en 1526, sous la présidence du Grand-Prieur Didier de Saint-Jal, se présentèrent le chevaliers Bertrand de Castelbajac, nommé à la commanderie de Riscle par noble Augier de Laur, seigneur de Comnatières, et pierre de Gauthier, prêtre de l'Ordre que le commandeur de la Cavalerie venait de désigner pour ce poste; les deux concurrents demandaient à l'assemblée, la validation de leur titre.

Le chapitre confirma les actes du commandeur et invalida l'élection du chevalier de Castelbajac. Mais, ce dernier ne se teint pas pour battu, et n'ayant pu réussir par voies légales, il résolut d'employer la force pour occuper le poste dont il se considérait comme le légitime possesseur. Ecoutons, en effet, la plainte adressée au sénéchal par pierre de Gauthier, le 25 juin 1529:
« S'estant rendu à Riscle le jour de la Saint Jehan Baptiste pour recueillir les émoluments qui lui étaient dû et y dire la messe, le chevalier Bertrand de Castelbajac de Rhoède estoit arrivé, qui furieusements se geta sur luy en regnyant et blasphémant la mort et la teste de Dieu, à grosses poussées le geta hors de ladicte commanderie, disant qu'il n'avoit que faire du dict Gauthier, et qu'il allast au Diable et que ladicte commanderie luy competoit et appartenoit. »

Quelques jours après, des lettres de la chancellerie du parlement de Toulouse vinrent maintenir P. de Gauthier dans la possession de Riscle contre les usurpations de Bertrans de Castelbajac (1e juillet 1529).

Pour prévenir de semblables difficultés, Jean-Paul de Cardaillac d'Ouzon, commandeur de La Cavalerie, acheta au prix de 750 livres tournoies, le droit de patronat sur la cure de Riscle, de messire Jean de Luppé, baron d'Arblade, héritier des seigneurs de Comnatières (1680).

Cette même année, le membre de Riscle avec son annexe, Saint-Barthélemy de « Lapressère », furent détachés de la Commanderie pour être unie à celle de Saint-Blaise-des-Monts. Vers le milieu du XVIIIe siècle, Riscle fut érigé en Commanderie séparée et réunie de nouveau à la Cavalerie en l'année 1784.

Commandeurs de Riscle
--------1469. Etienne.
1501-1510. Pierre de Prunet.
1526-1529. Bertrand de Castelbajac.
1529-1537. Pierre de Gauthier.
1537-1538. Arnaud de Caulène.
1628-1634. Jean Bonafous.
1680-1695. Arnaud de Cardaillac de Lomné.
--------1695, réunion de Riscle à Saint-Blaise-des-Monts
--------1750, érection de Riscle en commanderie distincte
1750-1765 An Guch.
--------1784, réumon de Riscle à la Cavalerie.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Quelques notes sur la commanderie de Riscle
La présence d'un petit nombre de religieux dans chaque commanderie semble confirmée par la disparition ou la fermeture de quelques maisons. Pierre Guilhem, qui reçoit, en 1418, l'ordre du Maître général Bernard de Plaine d'aller fonder une maison à Marseille, est présenté comme le dernier commandeur de Narbonne. A-t-il échoué ensuite dans sa mission ? En tout cas, en 1446, lorsque Thomas Perle est nommé commandeur de Marseille, cette charge « estuvo vacante mucho tiempo por la guerras (était vacante depuis longtemps à cause des guerres.) » Peu après, la maison est de nouveau abandonnée et n'est restaurée qu'au XVIIe siècle.

L'instabilité de certaines maisons apparaît, en 1468, au chapitre provincial de Maleville, où sont représentées douze commanderies et une centaine de religieux. Le chapitre envisage de supprimer, quelques années après sa fondation, le couvent de Riscle.

La commanderie de Riscle semble être l'établissement qui eut le plus à souffrir des guerres de Religion.

Les provinciaux et les vicaires généraux sont plus âgés, en moyenne, que les commandeurs et les prieurs cra, de fait, il faut être passé par ces dernières charges pour diriger la Province ou la Congrégation. De plus, la Province de France et dans l'Ancienne-Province, avant d'être nommé commandeur de Bordeaux ou de Toulouse, le religieux prêtre a été supérieur d'une maison moyenne, telle celle de Montpellier, et auparavant, d'un petit couvent, tel celui de Riscle. Le père Jean-Joseph Pleu est ainsi commandeur, en juillet 1724, de Riscle.

Le registre des visites du provincial au couvent de Riscle, dans le diocèse d'Auch en Gascogne, permet ainsi de mieux connaître la « vita communis » d'une petite commanderie. Durant tout le XVIIIe siècle, elle ne compte ordinairement que trois religieux dont un frère lai chargé de la quête et donc souvent absent du couvent. Dans cette maison, la vie commune, entre 1699 et 1777, se modifie lentement. En 1699, les religieux reçoivent la permission de chanter l'office divin à la sacristie, durant l'hiver, « à cause de la froideur de l'église. » A partir de 1702, la récitation de l'office de matines, en été, à minuit, disparaît. Après 1707, ils le disent dans l'après-midi, à 15 heures ou 15 heures 50.

Un certain confort fait son apparition. A la petite commanderie de Riscle le 8 novembre 1699, le père Blandinière, alors provincial, relève dans la chambre du commandeur « un lit a quenouille garny de rideaux, une paillasse, deux matelas, un traversin et une contrepointe d'une toile indienne, une table ancienne, tapis de bergame, une armoire où est le depost, trois vielles chaises, un tableau représentant notre dame de la mercy, une paire de cheners. »

Pour sa part, en 1699, la commanderie de Riscle est chargée de trois cent trente et une messes fondées.

La bibliothèque conventuelle n'exclut pas la bibliothèque personnelle, surtout au XVIIIe siècle. Voici l'état de celle du frère Pascal Rech, religieux lai du couvent de Riscle, lors de son décès, survenu entre 1735 et 1737:
« Avis et réflexions sur le devoir de letat religieux 3 volumes in-12.
L'Histoire du vieux et Nouveau Testament, 1 tome in-12.
Le Nouveau Testament traduit par le père Amelot de l'Oratoire, 1 tome, in-12.
Traduction du Concile de Trente par le Mr l'Abbé Chanus, 1 tome in-12.
Traité du sublime de Mr Boileau, 2 volumes, in-12.
Le journal des Saints, 3 volumes.
Il faut mourir en vers burlesques, 1 tome.
Les manières admirables pour découvrir les sortilèges.
Imitation de Jésus Christ, in-16.
Pensées Chrétiennes, in-16.
Méditations sur la Passion de Jésus Christ, in-16.
Prières Chrétiennes, in-12.
Le Saint déniche la banqueroute des Méchants.
Le Psautier de David en français avec des notes. »

C'est là, en réalité, un fonds de livres religieux ad usum (à usage personnel), nécessaire au mercédaire pour sa vie de prière quotidienne, plus qu'une bibliothèque.
Sources: Hugues Cocard — L'ordre de la Merci en France, 1574-1792: un ordre voué à la libération des captifs. 2007 — Livre Google


Romival (La)   (32)

Domus hospitalis Romival
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Fleurance, commune: Goutz — 32


Domus hospitalis Romival
Domus hospitalis Romival


Lieu détruit, ne figure sur aucune carte
A une lieue au Nord-Ouest de Goutz était située la paroisse de la Salvetat ; sur son territoire s'élevait jadis une chapelle votive, appelée Notre-Dame-de-la-Romival.
Son dîmaire avait été donné aux Templiers qui l'avaient sans doute réuni à leur commanderie d'Agen.

Les Hospitaliers, après en avoir pris possession, en firent un membre de Goutz. Il s'était formé autour de cette chapelle un petit hameau sans importance, mais à qui les anciens actes donnent le titre ambitieux de ville.

En 1565 le commandeur de Goutz acheta de François de Salustes, seigneur de Canel, au prix de 3270 livres ses droits sur la ville de la Romival dont ce dernier s'était rendu acquéreur deux ans auparavant. L'inventaire nous montre Jean Rigal, Commandeur de Goutz, disputant au chapitre d'Auch la possession intégrale des dîmes de la Romival, qui lui fut maintenue par arrêt du Parlement de Toulouse (1615).

Nous lisons dans les visites de la commanderie, la description de cette petite chapelle où nous signalerons « au-dessus des gradins de l'autel, une niche où est l'image de la Sainte-Vierge et aux coustés deux petits tableaux peints à la mosaïque sur le bois, » et « dans la muraille du cousté de l'Evangile un tombeau affecté à la maison de Cérillac. »

Liste des Commandeurs de La Romival
--------1362. Bernard de Laloubière.
1495-1520 Bertrand de Cassaignan.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Saint-Creac   (32)

Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Mauvezin - 32


Domus Hospitalis Saint-Créac
Domus Hospitalis Saint-Créac


L'église de Saint-Créac dépendait anciennement d'une commanderie (1) de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem construite très probablement vers le XIIe siècle, ainsi que semblent l'indiquer de vieux pans de murs en petit appareil, noyés dans les maçonneries du côté nord de l'église. Commanderie et église disparurent sous les ravages d'un incendie allumé par les troupes du prince Noir, pendant la guerre de Cent ans. Le sanctuaire seul a survécu aux ruines de la guerre et du temps : Tempus edax, edacior homo
1. Voir Bulletin de la Société Archéologique, IIIe année, p. 70. BNF
Source: M. Mastron Bulletin de la Société archéologique du Gers, page 161. Auch 1904. BNF

Saint-Créac
Église Saint-Loup de Saint-Créac. La première église de Saint-Créac fut construite au Ve siècle. Le village étant devenu fief de l'ordre du Temple, elle fut remaniée au XIIe.
Après que Saint-Créac fut rasé en 1369 par un lieutenant du Prince Noir, seul subsiste de cette époque le chœur roman, le reste du bâtiment datant quant à lui du XIVe siècle.
Le mur-pignon abrite une cloche de 1745. L'église (avec le mur d'enceinte de son cimetière, à l'exclusion des peintures murales déjà classées) est inscrite monument historique depuis le 22 mai 1995
Sources : Wikipedia


Sainte-Christie d'Armagnac   (32)

Commanderie de Sainte-Christie d'Armagnac
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Auch-Nord-Ouest — 32


commanderie de Sainte-Christie
commanderie de Sainte-Christie


Les archives ne nous fournissent pas d'indication sur l'origine de Sainte-Christie, établissement possédé par l'Ordre de Saint-Jean, dans le Bas-Armagnac.
Nous savons seulement qu'au commencement du XIIIe siècle, il existait à l'état de commanderie. A peu près vers cette époque, on voit son importance s'accroître considérablement, grâce à une donation imprévue.

Le 13e jour des calendes de mars, en l'année 1223, au château d'Oloron, était entendu sur son lit d'agonie un homme qui s'était acquis un triste renom par un crime exécrable: c'était Guillaume-Raymond de Moncade, vicomte de Béarn.

Tout jeune encore, il avait inauguré son gouvernement en assassinant traîtreusement son oncle, Bernard, archevêque de Tarragone, son bienfaiteur.
Le Pape avait pris en main la cause de la victime et lancé contre le criminel les foudres de l'excommunication. Le puissant baron, malgré son dépit, avait dû se soumettre à cette autorité qui, seule, avait osé prendre la défense de la justice et contre laquelle on n'avait pas encore appris à se révolter ; il s'était vu condamner par le Souverain Pontife à une pénitence dure et humiliante, à l'expiration de laquelle il devait passer les mers, conduire à ses dépens, en Palestine, 10 chevaliers et 30 archers bien armés, pour y combattre pendant 5 ans contre les infidèles.

Guillaume-Raymond avait trouvé mille prétextes pour retarder son départ et il n'avait pas encore exécuté son voyage, lorsque, sentant la mort approcher, il se ressouvint de son crime et de la non exécution de sa pénitence. D'après les conseils de Garsias, archevêque d'Auch, de Guillaume de Biran, évêque de Tarbes et de Pierre, abbé de Cluny, il dicta son testament que nous pouvons lire dans le « Gallia Cristina » et dans « l'Histoire du Béarn par Marca », et dont une copie fut déposée dans les archives de la commanderie de Sainte-Cristie.

Domus Hospitalis Manciet
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Grand-Bas-Armagnac - 32


Domus Hospitalis Manciet
Domus Hospitalis Manciet


Par cet acte, il donnait en indivis aux Templiers et aux Hospitaliers comme compensation de son pèlerinage, tous ses droits « sur le lieu de Manciet », où s'élevait jadis une célèbre « place forte » excepté les dîmes et les pouvoirs ecclésiastiques qu'il laissait à l'archevêque d'Auch ; pour cette charte il supprimait tout le droit de péage exigé, jadis en son nom de tout voyageur traversant le territoire de Mancied. Après avoir réglé le paiement de ses dettes, ordonné différentes restitutions et plusieurs legs pieux, le mourant confiait l'exécution de ses dernières volontés à l'archevêque d'Auch, à l'évêque de Tarbes et à ses féaux chevaliers, Garsie de Novaille, Odon d'Audongs, Wilhelm de la Gingue, Raymond-Arnaud de Coaraze.

Avant de mourir, Guillaume-Raymond de Moncade ordonna, par une missive, conservée dans les archives, à Raymond-Arnaud le de Legagnos, « son chevalier et fidèle bailli de Gavarred », de mettre les Hospitaliers et les Templiers en possession du lieu de Manciet et de son territoire. Nous trouvons encore dans cette même liasse un mandement adressé par ce même prince « à ses chevaliers et hommes de Mancied », leur prescrivant d'avoir à reconnaître pour leurs seigneurs du Temple et de l'Hôpital.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Tachoires   (32)

Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Pouy-Loubrin - 32


Domus Hospitalis Tachoires
Domus Hospitalis Tachoires


Cette paroisse, très ancienne, posséda longtemps une Commanderie des Chevaliers de Malte, dépendante de Toulouse. Il en est souvent fait mention dans les archives de la Haute-Garonne (préfecture). Elle s'élevait au lieu-dit encore la Commanderie, sur la rive gauche de l'Arratz, à gauche de la route de Seissan à Simorre, à la naissance de la route de Tachoires à Mont-d'Astarac.

Le siège de la paroisse était autrefois à un kilomètre à l'est de l'église actuelle, dédiée à saint Pierre, sur le sommet d'un tumulus qui sert toujours de cimetière. Il fut transféré, il y a une cinquantaine d'années, sur le penchant de la colline où on le voit en ce moment, et qui domine, à l'ouest, la petite vallée de l'Arrats.

L'inscription romane ou patoise gravée sur une pierre encastrée dans le mur méridional de l'église provient de l'ancien édifice du cimetière et rappelle sans doute la date d'une restauration.

On y lit : 1551 e lo 5 ion deu més dé mai (1551 et le cinquième jour du mois de mai).
Sources : Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 72. Auch 1956 - BNF

Tachoires
En 1234, un membre de la famille de Lavedan fait don de la seigneurie de Tachoires aux Templiers puis après la dévolution des biens de l'ordre du Temple, Tachoires devient un membre de la commanderie de Bordères des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem au sein du grand prieuré de Toulouse cédé en bail emphytéotique au seigneur Augier d'Ossun dès 1324.
Antoine du Bourg, Ordre de Malte : Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. - BNF


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