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Maisons ou Hôpitaux de l'Ordre de Malte
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Département de l'Ille-et-Vilaine

Blosne, Temple (de)   (35)

Domus Hospitalis Blosne
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement et Cantons: Rennes, Commune: Saint-Jacques-de-la-Lande - 35


Domus Hospitalis Blosne
Domus Hospitalis Blosne


Les propriétés des Templiers en Saint-Jacques-de-la-Lande dépendaient de la commanderie de la Guerche ainsi qu'il appert du registre où les actes sont passés au nom de messire Henri de Béchillon, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies de la Guerche et de Lanouex et membres indépendants au membre de Rennes, fief et bailliage de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Saint-Jacques-de-la-Lande



Saint-Jacques-de-la-Lande
Domus Hospitalis Saint-Jacques-de-la-Lande


Les vassaux des Templiers s'obligent tous sans exception à placer sur la partie la plus élevée de leur maison une croix, et ce, sous peine d'amende.
— 1° Ce sont honorable homme Charles Dauphin, marchand, frère et héritier de M. M. Guillaume Dauphin, S. de Chêneday, qui déclare tenir roturièrement portion de maison audit lieu du Temple de Blosne, maison, cour, jardin, à l'Est, autres maisons (20 décembre 1703).
— 2° Pierre Gentilhomme, Jeanne Hil, sa femme, et son frère René indivis tiennent une maison près le pâtis du Temple.
— 3° Joseph Delessart et Perrine Jean, deux aîtres (proches ou cours) de maison et 12 cordes de terre joignant le Sud de la Guihommeraye, plus 10 cordes joignant Fontaine.
— 4° Guillaume Dauphin-Einaut, Sr du Chêne, maison à cheminée en bas et premier étage, l'enclos de montée couvert d'ardoise en forme de pavillon ou impériale, cinquante-quatre cordes de terre et trois journaux, Barthelemy, Dibon le pré de la croix Jouitée, près Bréquigny ; Pierre Poignant, mari d'Olive des Salles, veuve de Michel Poitevin, Michel et Noël Coupi deux aîtres (proches ou cours) de maison avec le four commun du paty (1704).
— 5° Jacques Largneau, S. de la Laire, et Anne Frican deux corps de logis, avec cheminée, jardin ; terre jadis en futaie, la vignette, moitié de la vigne de la Croix... de Blosne.
— 6° Françoise Jouault, veuve de Guillaume Guymont, quatre aîtres (proches ou cours) de maison au bas village, partie d'une pièce dont le reste est à la Fabrique de Saint-Jacques, près le lieu et terre de la commanderie, appartenant aux héritiers Savin, joint d'un côté le chemin de Rennes à Pont-Pian et, de l'autre, le chemin Jean Bertrand (1706).
— 7° Jeanne Morel et François Bouget, le pré dit Blanche à l'Oiseau.
— 8° Julien Dalignon deux aîtres (proches ou cours) de maison et terre.
— 9° Michelle Hitte, veuve Julien Oridel, une étable.
— 10° Pierre Guiheneu, près la Croix verte, deux aîtres (proches ou cours) de maison.

— 11° En Toussaints, Julien Louail et Perrine Metayer (baronnie de Fontenay), entre le Temple et la Pilade, joignant M. de Guihommeraye Grezillonais, propriétaire du Haut-Blosne. La partie du village de Blosne en Saint-Jacques dépendait des Templiers et la partie en Rennes des regaires du Chapitre comme le village de la Croix-Verte.

La pièce de la Justice était sur le vieux grand chemin de Nantes, passant par la Croix-Verte et auprès de la Marre Maudite comblée avant 1716 ; la ferme de la Couarandière était à droite et le Petit Blosne à gauche de ce chemin nommé vieille route de Rennes au Pontpain, du village de Blosne partait un autre chemin qui passait aux Petites-Fontaines et de là à la Maltière.

Voici ce que j'ai trouvé de renseignements :
Retenue de Blosne à Jeanne-de-Choux, veuve Surlève de Basse Touche (Baudouin, 4 mai 1747).
Maison de Blosne à Charles le Neveu des Rivières (Tirel, 29 juillet 1694).
Ancienne maison du Temple à Etienne Vaugeois, aveu de 1776.
Retenue du Temple à Julienne Marqué, veuve François Vaugeois. (Courtil au Pape, pré des mares maudites, du Haut-Blosne, Boiscolin. (Tirel, 9 janvier 1736)

Temple du Cerisier



Domus Hospitalis du Cerisier
Domus Hospitalis du Cerisier


Situé à deux kilomètres de Saint-Jacques et non loin de la Vilaine, il se compose d'un village dont il est difficile de suivre l'histoire de chaque maison.

D'après B. Vaugiraud dans son Essai sur l'histoire des églises réformées en Bretagne, page 241, tome 1er, on lit » la maison du Cerisier, aujourd'hui détruite, mais dont on montre l'emplacement servit de lieu de réunion aux huguenots en 1579, l'église de Rennes s'y réunissait en 1582, au mois de septembre, il y eut un colloque. »

La maison du Temple est ancienne, mais sans caractère, elle relevait de la commanderie du Temple de la Guerche et avait jadis une chapelle (1), elle appartenait aux Delagrée (Gohier, 4 janvier 1659), la métairie noble aux Legros de Champeignerie (Bretin, 21 mars 1671) passe par alliance, en 1696, aux Le Tort du Val qui le vendent 2,620 Livres à François Pouilleau des Planches, avocat à la cour (Gohier, 20 novembre 1707), à X. du Rocher Tabrin (Tetiot, 29 septembre 1720).
1. Pouillé, VI, 87.

Les Kermasson en rendent aveu aux Templiers en 1776 (2). La maison de retenue appartenait aux Porquet en 1717, puis à la famille Amiral vers 1739 ; par achats successifs, Julienne Amiral, de 1769 à 1793 (Pocquet et Trochu, Jolivet et Duclos), racheta nombre de parcelles voisines.
2. Archives départementales, H. J.

Le village dépendait des regaires de l'évêché et relevait des Templiers. On trouve figurant au rôle :
Pierre Robin et Perrine Boulé de la Basse-Calvenais pour deux aîtres (proches ou cours) de maisons ; son grand-père était André Gautier, Sr du Cerisier.
Jean Mallart et Gilette Dodier deux aîtres (proches ou cours) de maison, champ de la vigne.

Hélène Tudal, veuve de René Gautier, Sr du Plessis et du Cerisier, fils d'André Gautier et de demoiselle Fournier noblement et sans rachapt deux corps de logis, la salle et la métairie qui n'est plus que mazière, portail couvert, pièces de terre près la croix aux Croixelles, plus trois emplacements de maisons.
Pierre Verger de la Calvenais, terre près la même croix.

Dupont du village du Temple : maison, terres bordant Mademoiselle du Plessis-Renaut et Robin, prêtre (3) ; Jean Trochu, maison et terre.
Claude Geslin et Pierre Durand des Ormeaux, mari de Michelle Geslin, moitié de la prée, du Cerisier et un Courtil.
3. Archives départementales, H. 7.

Fabrique


Jean Trochu du Temple et Mauny Jagu du Pas-Hubert, comme trésorier en charge, faisant pour le général, reconnaissant tenir » une pièce de terre dite pré de Brette, de 30 sillons, plus une pièce anciennement vigne en pessau (échalas) de 20 sillons bordant la route de Nantes et le chemin Jean Bertrand (4).
4. Aveu rendu aux Templiers, 1776.

Blosne



Domus Hospitalis Blond
Domus Hospitalis Blond


Bien que situé en Rennes, je mentionne cette terre parce qu'elle est presque enclavée en Saint-Jacques.
L'ancienne maison noble du Haut-Blosne, route de Nantes, est aujourd'hui méconnaissable, elle se composait de trois constructions d'inégales hauteurs, la plus à l'Est séparée des autres par une tourelle carrée entièrement recouverte d'ardoises et surmontée d'un toit élevé. Le bâtiment central possédait au Nord une large fenêtre ogivale.

Elle a pris son nom du ruisseau de Blosne, cité dans le Cartulaire de Saint-Georges (5). La famille de Blosne est ancienne, mais est restée dans l'obscurité (6). On trouve Julienne Garnier, dame de Blosne, en 1637, de Blosne en 1655, François Desguets et Anne de Blosne, 1696, Jean de la Grezillonnais, époux de Marie Jacquette, dame de Blosne, 1695. Cette terre appartenait aux des Déserts en 1513, aux Legal en 1612 (7), en 1643, à Françoise Légal, veuve de Pierre Foureau de la Ville-Neuve, vendue par les Guérin à Pierre de Lemperrière du Désert qui la possède en 1750. Ce même Pierre, époux de dame Bonnevatar, rend aveu aux Templiers en 1776. D'après la déclaration du recteur en 1790, elle était encore à la même famille.
5. XL Bloon flaviolus.
6. La reformation de 1425 mentionne Jean du Temple, ce nom ne reparaît plus dans les autres reformations.
7. Archives municipales, 216.

Les Templiers possédaient aussi des vassaux à la Basse-Maltière, au Bois-Teilleul, la Rablais.
Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, page 135 à 140, tome XXXIX. Rennes 1910. - BNF


Guerche (La)   (35)

Domus Hospitalis la Guerche
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Rennes, Canton: Guerche-de-Bretagne — 35


Domus Hospitalis la Guerche
Domus Hospitalis la Guerche


Aux siècles derniers, la commanderie du Temple de la Guerche se composait donc, en résumé, de neuf membres ayant appartenu aux Templiers: la Guerche, Vitré, Venèfles, la Violette, Rennes, la Nouée, Créhac, la Caillibotière et Romillé, et de deux autres membres dépendant dès l'origine des Hospitaliers: Dol et Plumaugat.
Toutefois, ces membres ayant été formés après l'union des Temples aux Hôpitaux, renfermaient de part et d'autre quelques éléments hétérogènes; ainsi dans le Temple de Romillé se trouvaient les Hôpitaux de Talensac et de Monterfil, dans l'Hôpital de Dol étaient les Temples de Vildé-Bidon et de Lanhélin, dans l'Hôpital de Plumaugat S'élevait le Temple de Lanrelas, etc.

La commanderie du Temple de la Guerche ainsi constituée, s'étendait dans 102 paroisses, dont 42 appartenaient au diocèse de Saint-Malo, 34 celui de Rennes, 13 à celui de Saint-Brieuc, 12 à celui de Dol et une seule à celui de Nantes. Elle comprenait trois églises paroissiales, huit chapelles et deux manoirs.

Mais tous ces biens étaient tellement éparpillés qu'ils ne produisaient point de gros revenus. Le 10 juin 1427 le commandeur, Nicolas Poitevin, afferma toute sa commanderie des Temples de la Guerche et la Nouée moyennant « deux cents écus d'or à la couronne » payables chaque année.


La Guerche, image Jack Bocar
Le Temple de la Guerche — Sources: Jack Bocar


Ses successeurs n'affermèrent les mêmes biens que 2400 livres en 1708 et 2.750 livres en 1741. Néanmoins, quand vint la Révolution, le revenu de la commanderie atteignait environ 10.000 livres suivant M. Paul de la Bigne Villeneuve.

Le commandeur du Temple de la Guerche tenait tous ses biens directement du duc de Bretagne, puis du roi de France, à simple devoir de « prières et oraisons. » Ces biens relevaient en grande partie des cours de Rennes et de Ploërmel, et pour quelques portions de la cour de Goëllo.

Au siècle dernier, le commandeur du Temple de la Guerche n'exerçait plus qu'une moyenne et basse justice dans les fiefs lui appartenant. Mais à cause du grand nombre et surtout de la dispersion de ces fiefs, il était obligé d'entretenir plusieurs tribunaux: C'est ainsi qu'il avait des officiers rendant la justice en son nom à la Guerche, à Rennes, à Vitré, à Châteaugiron, à Montfort, à Dol, à Hédé, à Romillé, à Yvignac, à Plédran, à Plurien et à Plumaugat. Plusieurs de ces juridictions, telles que celles du Temple de la Guerche et du Temple de la Nouée, avaient été, à l'origine, exercées en haute justice. La preuve en demeurait au XVIIIe siècle, dans l'emplacement des fourches patibulaires qu'on montrait encore près de ces Temples et dont la tradition locale conservait toujours le souvenir.

En 1708, Henri de Béchillon, commandeur du Temple de la Guerche, demanda, suivant l'usage pratiqué dans l'Ordre de Malte, la visite de sa commanderie et le procès-verbal des « améliorissements » qu'il y avait faits. Sa requête fut écoutée et les chevaliers frère Charles de Cherbonneau, commandeur de Théval et frère Louis de Brilhac furent chargés par le grand prieur d'Aquitaine d'effectuer la visite sollicitée. Après avoir prêté serment sur la croix de leur Ordre, ils arrivèrent au Temple de la Guerche le 22 novembre 1708 et y furent reçus par le commandeur. Ils commencèrent immédiatement leur visite, dont Louis Renier, notaire de la baronnie de la Guerche, dressa procès-verbal. De leur enquête, nous détacherons seulement ce qui concerne le manoir du Temple de la Guerche.

« Et pour commencer au fait de notre commission, ledit sieur commandeur nous a conduits au bas d'une cour joignant, du bout occidental, le chemin qui conduit au lieu du Portail, où nous avons vu un grand portail de pierre, la grande porte duquel est de bois, faite à deux battants, dans lequel portail est aussi une autre petite porte à main droite, et nous avons vu que le chapeau de pierre dudit portail a esté raccommodé, etc. »

« Et ensuite nous a ledit sieur commandeur conduits à la chapelle de ladite commanderie, dans laquelle avons entré par une grande porte à deux battants, et y avons trouvé messire David Roujoux, prestre et chanoine de l'église collégiale de Nostre-Dame de la Guerche, desservant à présent ladite chapelle, auquel, après avoir pris de l'eau béniste et dis nos prières, avons demandé à quel saint ou sainte est dédiée ladite chapelle; il nous a dit qu'elle est dédiée à sainte-Anne et qu'il ne sait et n'a connoissance qu'il y ait de messes obligatoires autres que trois par semaine, sans distinction de jours, fondées par un chanoine du Chapitre de la Guerche, pour assurance desquelles messes il a affecté et hypothéqué une closerie nommée la Grange-Laceron, valant environ 130 livres de rente, et nous a dit que lesdites messes se disent fort régulièrement. »


La Guerche, image Jack Bocar
Le Temple de la Guerche — Sources: Jack Bocar


Cette fondation fut faite au XVe siècle par Jean Reveleau, chanoine de la Guerche. Les barons de la Guerche refusèrent d'abord de l'autoriser; Catherine d'Alençon, dame de la Guerche, y consentit toutefois le 12 mai 1504, à la prière du chapelain Antoine des Echelles, successeur dans ce petit bénéfice de Louis Reveleau, neveu du fondateur. Mais la baronne de la Guerche posa les conditions suivantes, auxquelles le chapelain dut souscrire: dire chaque année en la chapelle du Temple, à la fête de la Décollation de saint Jean-Baptiste, une messe pour les sires de la Guerche et y offrir ce jour-là un cierge; de plus, à chaque mutation de chapelain, dire dans l'église collégiale de la Guerche une messe à la fête de la Visitation de Notre-Dame, et y offrir aussi ce même jour un cierge de deux livres.

La présentation de cette chapellenie, dite de la Grange-Laceron, appartenait au commandeur de la Guerche, et le Chapitre de Notre-Dame de la Guerche en avait la collation. Le commandeur présentait presque toujours un des chanoines de la collégiale pour desservir cette fondation.

Au reste, il n'y avait ordinairement que de bons rapports entre la commanderie et la collégiale de la Guerche; ainsi en 1440, le commandeur Guy de Domaigné avait fondé, comme nous allons le voir, deux processions des chanoines de Notre-dame à la chapelle du Temple.

Reprenons notre procès-verbal: « Après quoy, avons demandé audit sieur Roujoux qu'il nous fit voir les ornements de ladite chapelle, et nous a fait voir un calice d'argent avec sa patène aussi d'argent, un calice et un crucifix d'étain, des chasubles, nappes, etc. »

« Avons pareillement vu que dans le tableau de ladite chapelle sont les figures de l'Enfant-Jésus; la sainte Vierge, sainte Anne, saint Joachim et saint Joseph; au bas duquel tableau sont les armes d'un commandeur, lequel tableau a esté fait en l'an 1667, ainsi qu'il est escrit au bas d'icelui. »

« Avons aussi vu proche l'autel, du costé de l'évangile, un ancien tombeau de pierre qui marque qu'il a été inhumé un commandeur dans ladite chapelle « Ce tombeau existe encore, mais depuis la destruction de la chapelle du Temple il est transféré dans le parc qu'ont créé les propriétaires actuels. Il se compose d'une belle pierre de granit élevée de terre et posée sur des pieds droits; au haut de la tombe sont deux écussons; l'un de gueules à la croix d'argent qui est l'ancien blason de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem; l'autre: d'argent fretté de gueules, qui est de Domaigné. Autour de la dalle est écrit ce qui suit, en caractères gothiques: Cy gist frère Guy de Domaigné, humble hospitalier et serf des paouvres, qui trespassa en 1452. Priez Dieu que en Paradis soit son asme. Amen. » Des armoiries plus modernes de l'Ordre sont: de gueules à croix pattée d'argent à huit branches, dite croix de Malte.

On trouve aussi dans ce parc un autre tombeau moins ancien, provenant également de la chapelle; il n'a point d'inscription et porte seulement une croix, un calice et un livre. On dit que c'est la tombe du commandeur frère André de Montecler, décédé à son manoir du Temple de la Guerche et inhumé dans sa chapelle le 21 septembre 1725; mais nous croyons plutôt y voir la pierre tombale d'un simple prêtre, peut-être d'un chapelain du Temple.

Rentrons dans cette chapelle de la commanderie: « Et au bout dudit tombeau (de Guy de Domaigné), avons remarqué un banc de bois où se met ledit sieur commandeur pour entendre la sainte messe, comme aussi avons vu dans ladite chapelle trois autres bancs servant à asseoir le peuple; comme aussi avons vu une chaire pour prescher, un bénistier de pierre, et dans le clocher une cloche de moyenne grosseur bien sonnante. Avons pareillement remarqué que la chapelle a esté blanchie nouvellement et que le vitrail a esté raccommodé en plusieurs endroits de vitres neuves; dans lequel vitrail avons vu les armes du Roy et de la province de Bretagne, et dans le mur au dedans de ladite chapelle avons aussi vu les armes de la Religion et celles d'un commandeur (celle de Guy Domaigné). Et avons aussi vu que la charpente qui soutient le clocher a esté raccommodée tout à neuf en plusieurs endroits »

« Et nous a ledit sieur commandeur déclaré que ladite chapelle est a sa présentation, comme commandeur, et qu'il y a deux obits fondés par frère Guy de Domaigné, en son vivant commandeur de ladite commanderie en l'an 1440; la fondation desquels obits oblige Messieurs les chanoines du Chapitre de la Guerche à venir en ladite chapelle, processionnellement, les jours de Sainte-Anne et de la Décollation de saint Jean-Baptiste; que lesdits sieurs chanoines avaient cessé d'acquitter ladite fondation et que, par arrest de la Cour, feu monsieur le commandeur de Menou les fit condamner à continuer ladite fondation, laquelle s'acquitte régulièrement à présent. »

« Après quoy, avons fait toiser ladite chapelle, laquelle contient de long 45 pieds et à 17 pieds de large; et sortis de ladite chapelle par une porte au costé oriental, avons remarqué une croix de pierre plantée sur un pilastre estant sur un escalier de pierre à trois marches. »

Nous venons de dire qu'il ne restait plus rien de cette chapelle du Temple. Le manoir de la commanderie a été plus heureux, il demeure debout a peu prés tel qu'en 1708, sauf la partie joignant la chapelle.
On y arrive aujourd'hui en traversant deux groupes de maisons, appelés l'un la Rue du Temple, et l'autre le Portail. La Rue du Temple, située à un petit kilomètre de la Guerche, devait dépendre originairement de la commanderie; le Portail, qui touche celle-ci, tire son nom de cette antique porte d'entrée dont nous venons de lire la description. Une fois ce portail franchi, on se trouvait jadis dans une première cour de service ou basse cour, d'où l'on entrait dans la cour principale, fermée par la chapelle et le manoir du commandeur; ce dernier édifice, en forme d'équerre, formait naturellement deux côtés du carré de la cour; la chapelle composait au midi un troisième côté qui n'existe plus, et les écuries complétaient avec le portail la cour du manoir vers l'orient.


La Guerche, image Jack Bocar
Le Temple de la Guerche — Sources: Jack Bocar


Maintenant que nous connaissons l'ensemble du bâtiment, entrons parla vieille porte ogivale à la suite des Chevaliers « Après quoy nous a ledit commandeur conduits au manoir et maison principale de ladite commanderie, où nous avons entré par un portail, la porte duquel avons vu estre faite de bois de chesne tout à neuf... et avons ensuite entré dans la salle du manoir. »

Les Chevaliers ne décrivirent pas cette salle, et ils eurent tort, car elle renferme encore maintenant une belle cheminée à colonnes, sur le manteau de laquelle est sculpté l'écusson de Guy de Domaigné: d'argent fretté de gueules.

« Et ensuite avons entré dans l'office, deux celliers, la cuisine... et sommes montés dans une chambre estant sur la salle principale, par un escalier de pierre reparé à neuf; dans laquelle chambre il y a une cheminée, le manteau de laquelle est fait d'une pierre sur laquelle nous avons vu les armes d'un commandeur. »

Cette cheminée existe toujours dans la chambre en question; elle est blasonnée de trois écussons: au centre, celui de Guy de Domaigné: d'argent fretté de gueules; de chaque côté, les armoiries de la Religion: de gueules à la croix d'argent.

De cette chambre, qui devait être la chambre d'honneur du manoir, une porte conduisait anciennement, semble-t-il, dans une tribune élevée au bas de la chapelle. Mais, en 1708; cette porte ne communiquait plus qu'avec « un pigeonnier composant le chapiteau de l'entrée de ladite chapelle. »

« Revenant sur leurs pas, les Chevaliers visitèrent ensuite le corps du logis formant angle droit avec le précédent. Ce bâtiment subsiste, avec sa galerie extérieure qui donne entrée dans plusieurs chambres dont les cheminées à colonnes ont malheureusement, perdu leurs manteaux; le commandeur occupait le dernier de ces appartements. »

« Nous sommes allés dans une autre chambre estant au bout de ladite galerie dans laquelle couche le sieur commandeur, et y avons vu une armoire toute neuve dans laquelle sont les titres de la commanderie. Et de ladite galerie sommes montés par un escalier de bois dans une petite tourelle conduisant dans les greniers qui sont tous en bon estat. »

Redescendus dans les cours, les Chevaliers visitèrent les écuries, puis se rendirent à la métairie, dont ils parcoururent les bâtiments.

« Ensuite ledit sieur commandeur nous a conduits dans le jardin de retenue de ladite commanderie, où nous avons entré par un pont de bois, lequel jardin est entouré de douves, et avons remarqué qu'il y a un réservoir aux costés occidental et méridional... De la nous a conduits au bout de la première cour du costé oriental, où nous avons vu un petit bois de haute fustaie dans lequel il y a des chesnes, etc. Après quoy nous a conduits au moulin à vent dépendant de ladite commanderie, distant d'environ demy quart de lieue d'icelle, qui est en bon estat »

Tel était le manoir du Temple de la Guerche avant la Révolution. Confisqué à cette époque néfaste, il fut vendu comme bien national 31.200 livres, le 2 vendémiaire an III.

De nos jours, le Temple est devenu une jolie propriété moderne: on y a bâti une nouvelle habitation de maître, l'antique logis a été converti en maison de ferme, la chapelle a disparu, et un fort beau parc où se trouvent de magnifiques étables, car le propriétaire est un agronome distingué. Ce qui a complètement changé la physionomie du lieu.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Port-Stablon   (35)

Domus Hospitalis Port-Stablon
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Commune: Saint-Suliac — 35


Domus Hospitalis Port-Stablon
Domus Hospitalis Port-Stablon


Les Chevaliers Hospitaliers construisirent vers la fin du XIe siècle ou au commencement du XIIe un petit hôpital sur les bords de la Rance, dans la paroisse de Saint-Suliac, évêché de Saint-Malo ; du nom d'un port voisin on l'appela l'Hôpital de Port-Stablon. Ils bâtirent dans le village une chapelle en l'honneur de leur patron saint Jean-Baptiste et le village en prit le nom de Port Saint-Jean, nom qu'il garde encore, ayant perdu dans la suite des temps son ancienne dénomination de Port-Stablon.

En 1160 le duc de Bretagne confirma les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans la possession de leur aumônerie de Stablon, « Eleemosina de Stablehon. »

En 1244 la commandeur des Hospitaliers, Pierre de Villedieu approuva la rente faite â l'abbaye de Saint-Aubin des Bois d'un hébergement et d'une vigne situés à l'Hôpital de Port-Stablon, « in Hospitali de Portu Establehon. »

En 1574 Jean Le Pelletier, commandeur de Carentoir et de Quessoy, déclara posséder: « La chapelle de Saint-Jehan, sise en la paroisse de Saint-Suliac, auprès de laquelle il y a masse et emplacement de fuie et colombier caduc avec debvoir de dîme sur les fiefs, valant environ 2 bouexeaux de bled; et le bailliage du Port, en ladite paroisse, auquel est deub, par chacun an, de rente en juridiction, seigneurie et obéissance, par deniers 22 sols, 9 deniers, par avoisne; mesure de Chasteauneuf, au terme de Noël, 23 bouexeaux et par poules 8 poules. »

Le commandeur Gilles du Buisson plus explicite s'exprime ainsi en 1643: « Despend de l'Hôpital de Quessoy un membre appelé Saint-Jean de Port-Stablon, à environ trois lieues de Dinars et dix lieues dudit Quessoy, où il y a une chapelle couverte d'ardoises, fondée de saint Jean-Baptiste, en laquelle il y a la garniture d'un autel pour y faire le service divin qui y est entretenu par les oblations qui y tombent journellement ; et sur le pignon de ladite chapelle il y a une cloche de moyenne grosseur. »

« Es environs de laquelle chapelle il y a plusieurs tenues d'héritaiges, sur lesquelles sont deuea plusieurs rentes, tant par argent, bled que volailles. »
« Et il n'y a ny maison ny domaine (appartenant au commandeur) fors l'emplacement d'un colombier. »

On voit par ce qui précède que dès le XVIe siècle il ne restait plus debout que la chapelle de l'Hôpital primitif de Port-Stablon. Cependant les ruines d'un colombier prouvent que jadis les chevaliers avaient eu en ce lieu un petit manoir aliéné ou plutôt détruit dans la suite des temps.
Quant à la juridiction seigneuriale de Port-Stablon, elle subsistait encore, s'étendant assez loin en treize paroisses: Hillion, Plaine-Haute, Pleslin, Plaintel, Plouër, Taden, Hénon, Planguenoual, Saint-Aaron, Pléneuf, Caulnes, Pleudihen et Evran ; èsquels lieux il n'y a ny maison, ny domaine qui soit du temporel de ladite commanderie (de Quessoy); mais sont deues sur nombre de villages quelques rentes, avec droit de lods et ventes ; et les hommes qui y sont estaigers dudit commandeur dépendent de sa dite jurisdiction de Saint-Jean d'Establon.
De la même juridiction relevaient aussi deux maisons situées à Dinan « prés l'Hostel-Dieu » et quelques droits en la paroisse de Saint-Judoce.

Remarquons qu'aujourd'hui des villages nommés l'Hôpital se retrouvent dans les paroisses de:
PlanguenoualDomus Hospitalis PlanguenoualDomus Hospitalis Planguenoual.
Saint-AaronDomus Hospitalis Saint-AaronDomus Hospitalis Saint-Aaron (Commune: Lamballe 22)
Plaine-HauteDomus Hospitalis Plaine-HauteDomus Hospitalis Plaine-Haute et
Pleudihen-sur-RanceDomus Hospitalis PleudihenDomus Hospitalis Pleudihen ; en cette dernière paroisse, le commandeur de Quessoy avait encore en 1574 le bailliage de Pont-de-Terre signalé en 1160 sous le nom de « Elesmosina de Ponteterre. »

En Plouër et en Taden existent aussi des villages de Vildé qui sont d'anciennes Ville-Dieu « Villa Dei » possédées par les Hospitaliers et où ils avaient encore des fiefs en 1574 ; de plus en Taden se retrouve également le village de la Grand'Ville qui est l'aumônerie de ce nom signalée en 1160 « Eleemosina de Grandivilla » comme appartenant à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Mais l'Hôpital de Stablon, quoique ayant eu originairement une importance relative, était tombé de bonne heure. Actuellement la chapelle Saint-Jean a elle-même disparu et il ne reste que le petit village de Port Saint-Jean, gracieusement assis sur les rives de la Rance, à rappeler le nom du vieil établissement des Chevaliers Hospitaliers.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Roz-sur-Couesnon   (35)

Domus Hospitalis Roz-sur-Couesnon
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Pleine-Fougères, Commune: Saint-Marcan — 35


Domus Hospitalis Roz-sur-Couesnon
Domus Hospitalis Roz-sur-Couesnon


On ne possède presque rien sur le membre qu'avait le commandeur de QuessoyDomus Hospitalis QuessoyDomus Hospitalis Quessoy, en la paroisse de Roz-sur-Couesnon au diocèse de Dol. C'était une chapelle dédiée à saint Jean, construite au bord de la mer, au village de l'Hôpital, mais déjà vers 1570 « caduque et ruisnée de si long temps qu'il n'est mémoire d'homme l'avoir vue en prospérité » ; à cette époque elle venait même de souffrir beaucoup d'une tempête « et par les grands et impétueux vents depuis les trois ou quatre ans avait enté descouverte et ruisnée à bas. » Le commandeur Jean Le Pelletier entreprit alors de relever ce vieux sanctuaire et en 1574 la chapelle Saint-Jean de l'Hôpital de Roz se trouva « preste à recevoir sa nouvelle couverture. »

Auprès de cette chapelle se trouvait un « petit logix avec jardin et pièce de terre » afféagé en 1574 moyennant 20 sols de rente.
Le commandeur de Quessoy jouissait d'un trait de dîme « tant de bled que de fillaces ayant cours ès paroisses de Roz-sur-Couesnon et de Saint-Marcan, quelle dime vault, commun an, de 10 à 12 bouexeaux de bled, mesure de Dol. »

« Oultre en la paroisse de Roz-sur-Couesnon, il y a un village appelé la Poultiére ès environs duquel sont pareillement deues quelques rentes, dîmes et obéissantes tant par bled, argent et sel, le tout de peu de valeur, sans aucun domaine. »

Nous croyons que les biens suivants dépendaient également à l'origine de l'Hôpital de Roz-sur-Couesnon les tenue et fief de la Villaze et ChartrainDomus Hospitalis Villaze et ChartrainDomus Hospitalis Villaze et Chartrain, en la paroisse de Trans-la-Forêt, le bailliage de l'HôpitalDomus Hospitalis PleugueneucDomus Hospitalis Pleugueneuc, en Pleugueneuc, s'étendant autour d'un grand village qui porte encore la nom de l'Hôpital, — un petit baillage en Bécherel, au village de La BarreDomus Hospitalis La BarreDomus Hospitalis La Barre — et un dernier petit fief en la paroisse de la Chapelle-Chaussée.

Tout cela était pou considérable: la chapelle Saint-Jean de Roz-sur-Couesnon acheva de tomber en ruines en 1881 et il ne demeura plus que le nom d'Hôpital au village qu'avaient possédé les Chevaliers Hospitaliers. Si le Temple de Carentoir seul n'était qu'une médiocre commanderie, l'Hôpital de Quessoy seul était un pauvre bénéfice (affermé seulement 330 livres par an, en 1843); les deux établissements réunis ne formaient qu'une commanderie, assez étendue il est vrai comme territoire, mais d'un revenu bien modique.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


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