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Maisons ou Hôpitaux de l'Ordre de Malte
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Département de l'Indre

Beauvais Notre-Dame (de)   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Buzançais - 36


Domus Hospitalis Beauvais
Domus Hospitalis Beauvais


Le lieu de Beauvais est une ancienne commanderie de l'ordre de Malte, qui relevait de la commanderie du Blizon-en-Brenne. Nous possédons peu de documents, aux archives de l'Indre, sur la commanderie de Beauvais et aucune pièce sur l'origine du pèlerinage Notre-Dame de Beauvais.

L'église de la commanderie de Beauvais, dont il reste encore quelques débris de murailles, avait de grandes proportions. Il est à croire que si l'on avait donné à cette église, qui en temps ordinaire ne servait d'oratoire qu'au commandeur et à ses servants d'armes, des dimensions que le besoin du service n'expliquait pas, c'est que le peuple y venait en foule à certaines fêtes.

La commanderie de Beauvais et ses dépendances furent vendues nationalement. Les nouveaux propriétaires firent démolir l'église, mais ils conservèrent l'antique statue du pèlerinage ; elle resta de longues années dans un petit réduit ou elle ne recevait que les hommages d'une pieuse famille. Cette famille avait le plus grand désir de bâtir une chapelle, afin d'y rétablir l'ancien pèlerinage, mais elle n'était pas assez riche pour le faire sans aide. On vint à son secours et une petite chapelle, bien modeste, s'élève aujourd'hui à quelques pas de l'ancienne église.

Le 1e Mai de chaque année, se rassemble à Beauvais un grand nombre de pieux pèlerins ; en 1861 le nombre s'en est élevé à douze cents. Dès le grand matin les pèlerins arrivent et tous, riches et pauvres, confondus dans un même sentiment de confiance et d'amour, prient Marie avec une grande ferveur. Rien n'est donné aux joies profanes. Aujourd'hui, hélas, il en est rarement de même ; dans presque tous les pèlerinages la foi de nos temps modernes n'est plus assez vive pour éloigner les plaisirs mondains.

Au pèlerinage de Beauvais, Marie est la reine du lieu, mais à côté de son image les pèlerins voient celle de Saint-Honoré, né à Buzançais. Il était un riche marchand, vivant dans le célibat, près de sa mère qu'il aimait tendrement.

L'un et l'autre étaient très secourables pour les pauvres gens, le peuple ne l'a pas oublié ; il se rappelle fort bien que Saint-Honoré économisait et réservait le gain de son commerce pour doter les filles pauvres le jour de leur mariage.

On vient donc à la chapelle de Beauvais pour prier Marie et pour placer sous la protection de Saint-Honoré les mariages chrétiens.
Sources : Damourette, Louis. Pèlerinages du Berry, publiés et annotés par le neveu de l'auteur, page 99-100. Châteauroux 1910. - BNF


Fleré-la-Rivière   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Châtillon-sur-Indre - 36


Domus Hospitalis La Chatre
Domus Hospitalis La Chatre


Sur l'Indre, à l'extrémité ouest de l'archiprêtré, sur les confins de la Touraine, au nord-ouest de Saint-Cyran-du-Jambot et de Châtillon.
— Fléré-la-Rivière, 1619.
— Fleray-la-Rivière, 1629.
— de Flercio Riparioe, 1648.
— Alias Fleuray.

Chapelle et commanderie de La Châtre
— Cette commanderie était indiquée sur la carte de Cassini. C'est aujourd'ui un moulin.
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Lormeteau   (36)

Commanderie de L'Ormeteau
Département: Indre, Arrondissement et Canton: Issoudun-Nord, commune: Reuilly — 36


Commanderie de L'Ormeteau
Commanderie de L'Ormeteau


Le premier commandeur de L'Ormeteau de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem paraît avoir été Frère Giraud que l'on trouve en 1328 qualifié « Honestus vir rector seu preceptor domus de Ulmo Thiaudi. »
Cette qualification modeste comme aussi celle de son successeur Hugues de la Tour « humble commandeur de Lormetiault », indiquent en ce temps-là un véritable détachement des vanités de ce monde. Plus tard, les commandeurs furent qualifiés dans les actes « noble et religieuse personne » ou « noble seigneur », puis enfin « Illustrissime seigneur. » Autre temps, autres moeurs. Le Grand-Maître lui-même, qui, dans les bulles, a conservé la formule « humble maître de la sainte maison de l'Hôpital de Jérusalem », est qualifié dans le monde « Prince et Altesse éminentissime. »

Les Archives de l'Indre contiennent beaucoup d'actes concernant les serfs de la Commanderie au XVe siècle.
Ces documents sont extrêmement intéressants et confirment ce que j'ai dit ailleurs sur le servage qui n'était plus alors et n'a du reste jamais été cette sorte d'esclavage que l'on se figure généralement.
On trouvera in extenso, aux pièces justificatives, un acte qui décrit les devoirs et les redevances des serfs de la Commanderie. C'est en somme la taille et la mortaille; les serfs doivent à la fête de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste une livre de cire neuve bonne et recevable, et les femmes deux deniers de commande. Et quand ils vont de vie à trépassement, tant les hommes que les femmes, cinq sols ou le gage au choix du seigneur Commandeur, et s'ils n'ont pas « hoirs descendants de leur corps » le dit Commandeur hérite de leurs biens, meubles et immeubles. Les hommes de La Rochegayne doivent trois bians (corvées) l'un, en mars, mai et septembre, « chacun de leur corps et de leur effort de boeufs, chevaux et charrois. »

On trouve aux Archives de l'Indre de nombreux actes de partages de serfs entre le Commandeur de L'Ormeteau et les seigneurs voisins. J'en ai donné deux comme spécimens aux pièces justificatives. La première est un partage de 1457, entre très noble et puissant seigneur Monseigneur le comte de Boulogne et d'Auvergne et de très redoutée dame Jacquette du Peschin sa consorte, seigneur et dame de Levroux et de Bouges (Jean V, seigneur de la Tour, qui hérita de sa mère Marie d'Auvergne, du comté d'Auvergne et de Boulogne), et noble homme Messire Jehan de Marcenac, commandeur de L'Ormeteau. L'autre, de 1480, est un partage entre Antoine Le Clerc, écuyer, seigneur de Muhen, Guillaume d'Alogny, seigneur de Rochefort et le Grand-Prieur d'Auvergne, à cause de sa commanderie de L'Ormeteau. Elle est curieuse en ce qu'on voit figurer parmi les serfs Messire Jehan Cathelinot, « prêtre. » J'ai déjà fait pareille constatation à Lespinat (commanderie de Villefranche-sur-Cher). On voit par là ce qu'était le servage au XVe siècle; bien que serf, un prêtre pouvait arriver à tout, même à la tiare.

Un acte de 1493 nous montre, fait caractéristique, des hommes libres sortant d'un lieu franc et privilégié qui se donnent comme « aubains » (étrangers) au Commandeur de L'Ormeteau « et seront dorénavant à la coutume des autres serfs du Temple de Châteauroux »; ceci est extrêmement curieux, et à l'appui de ma thèse.
On voit aussi au registre des minutes notariées du Temple de Châteauroux, Jeanne Bérault, de la paroisse de Chambon, qui « s'est avouée être femme du Commandeur de L'Ormeteau frère Antoine Cotet, aux us et coutumes des autres femmes que le dit Commandeur a en la baronnie de Châteauroux, et a baillé deux deniers de commande. »
On voit enfin dans ce registre figurer des hommes francs et femmes franches, qui font aveu au Commandeur de L'Ormeteau. Ceux-là paient comme les serfs deux deniers de commande en signe du dit aveu.

Nous allons maintenant étudier en détail la Commanderie de L'Ormeteau, qui se composait ainsi:
I. Chef. L'Ormeteau
Château et dépendances, domaine de Villepruère.

II. Membres. — La Motte
Département: Cher, Arrondissement: Vierzon, Canton: Mehun-sur-Yèvre, Commune: Preuilly - 18


Domus Hospitalis La Motte
Domus Hospitalis La Motte


En la paroisse de Preuilly
II. Membres. — Le Chambon
Département: Indre, Arrondissement et Canton: Issoudun, Commune: Migny - 36


Domus Hospitalis Le Chambon
Domus Hospitalis Le Chambon


En la paroisse de Sainte-Lizaigne.

III. Membre. — Le Temple
A Châteauroux, maison du Temple.

I. — Le Chef
Chose bien rare, le château de la Commanderie existe encore, et de plus, est habité: c'est dire qu'il a été restauré et retouché pour satisfaire aux goûts modernes; mais extérieurement toutefois, il conserve en partie son aspect archaïque.

On peut en attribuer la construction tout au moins au milieu du XVe siècle, à en juger par les armoiries du commandeur de Marcenac qui figurent au-dessus de la porte d'entrée (1446-1457), ainsi que d'autres écussons portant les armes du roi et celles de la Religion, c'est-à-dire de l'Ordre: de gueules à la croix d'argent.
Une visite de 1614 décrit le château qui était entouré de fossés, avec pont-levis et planchette, et d'abord:
« La chapelle, dans le château où se voit un retable du Sépulcre de Notre-Seigneur et l'image de saint Jean relevée en bosse. Les vitraux portent l'image de saint Nicolas et les armoiries de divers commandeurs. Dans une tour ronde, il y a une prison voûtée, et au-dessous de la dite prison il y a une autre prison voûtée, n'y ayant qu'un trou pour y descendre avec une corde, qui est le cachot pour les criminels. » (Il existait pareille prison à la commanderie des Bordes).

En 1429 les Anglais occupaient L'Ormeteau, Ardelon et Mennetou, et de là pillaient le pays sans rémission. A ce propos le bailly de Berry réunit à Issoudun des députés des villes voisines, parmi lesquelles Vierzon, et le 9 septembre 1429, il fut décidé qu'on paierait au capitaine anglais qui commandait les troupes de ces trois châteaux une somme de cent écus d'or, moyennant quoi il se retirerait du pays.

En 1589, L'Ormeteau eut à subir une autre occupation mais cette fois les envahisseurs étaient des Français.
Les Archives de l'Indre conservent un très curieux procès-verbal dressé le 6 novembre 1590 par Claude Dorsanne, lieutenant civil et criminel au siège présidial d'Issoudun, à la requête de noble et religieuse personne messire Edmond de Chaste, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de L'Ormeteau, gouverneur et lieutenant-général pour le roi de la ville de Dieppe, à l'effet de constater par audition de témoins, les exactions commises par les troupes de Claude de La Châtre qui y séjournèrent pendant près d'une année.

Ce procès-verbal nous donne un aperçu pittoresque de ce que fut la guerre de la Ligue dans notre pays. Il est facile de comprendre l'intérêt qu'avait le Commandeur de L'Ormeteau à faire constater le pillage effréné de sa commanderie, pillage qui portait sur trois années de récoltes de blés et de vins accumulées dans ses greniers et dans ses caves. J'ai expliqué en effet dans la première partie de cette étude sur les Commanderies du Berry, que les commandeurs devaient chaque année envoyer à Malte, sous le nom de « responsions », une somme basée sur le revenu net de la Commanderie et aussi payer des droits au roi; or les revenus de la Commanderie de L'Ormeteau ayant été annihilés par les désastres de la guerre, les « responsions » devaient naturellement en subir le contrecoup. De là le besoin d'une pièce officielle de constat, de là le procès-verbal dont je vais analyser les principales dépositions.

Le premier témoin entendu, Antoine Brasdefer, écuyer, seigneur de Château-Gaillard, homme d'armes de la compagnie de M. de Montigny, en garnison à Issoudun, dit entre autres choses être mémoratif que le seigneur de La Châtre faisant mener le canon par le pays pour prendre les places et châteaux qu'il avait en volonté, assisté de troupes tant de cheval que de pied, ayant pris quelques châteaux, on fut contraint de lui délaisser le chastel de L'Ormeteau, de crainte qu'il y fit mener le canon. M. de La Châtre envoya le capitaine Durbois pour y commander, au mois de septembre 1589. Il y avait grande quantité de blés et vins qui avaient été serrés et amassés par le receveur, tellement que tous les greniers étaient pleins, et pense qu'il y avait bien deux cents muids, y étant tous les blés de deux années de revenus de la dite Commanderie, arrérages et restants d'autres précédentes années; il y avait aussi grande quantité de vin, et bien en tout dix-sept ou dix-huit tonneaux comme le témoin dit savoir, pour avoir été souventes fois au dit lieu où il fréquentait; lequel lieu a été détenu par ceux du maréchal de La Châtre jusqu'au mois de mai dernier que le sieur d'Arquian fit sortir les canons de cette ville pour recouvrer les places desquelles ceux qui se sont élevés contre le roi s'étaient emparés.

Sortant de la dite place de L'Ormeteau, ils emportèrent les meubles les plus exquis, même une grande et belle custode qu'on y gardait fort soigneusement, que lui témoin ne peut juger certainement de quoi elle était, mais selon son jugement elle était d'argent doré et l'un des plus beaux reliquaires qui se puissent voir, étant de valeur, à son jugement, de plus de cinq cents écus, ayant été d'autrefois donnée en présent au sieur des Réaulx, lors commandeur de la dite Commanderie, par une reine d'Angleterre, ainsi que lui déposant a toujours ouï-dire.
Tels sont les principaux passages de la déposition de ce premier témoin.

Celui qui vint ensuite, Eusèbe de Boisragot, qui fut envoyé pour commander à L'Ormeteau par d'Arquian, quand les envahisseurs eurent quitté la Commanderie, raconte les mêmes faits et ajoute des détails pittoresques: « il ne trouva de commodités quelconques, non pas même d'ustensiles de maison, laquelle ils avaient tellement dépouillée qu'ils n'en avaient pas laissé d'entiers, sinon quelques châlits pour la plupart rompus, et qu'il fut contraint de faire ramasser les plume des lits pour se coucher, lui et ceux qu'il avait avec lui. »

Pierre Grandmont, valet de chambre du roi, qui dépose ensuite, dit qu'au moment de l'agression il se trouvait à L'Ormeteau, depuis plusieurs mois déjà, s'y étant réfugié parce qu'en ces temps de guerre sa maison de Lazenay n'était pas lieu sûr. Il se trouvait donc là lorsque M. de La Châtre s'en vint devant le château, et nous le montre sous un jour imprévu d'humoriste, plaisantant volontiers en matière sérieuse. La scène est charmante: le sieur Mercier, receveur de la Commanderie, qui en avait la garde, se présente au Maréchal et lui observe que le château n'est point belligérant, appartenant à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et qu'il est prié de considérer la Commanderie comme pays neutre. Mais le Maréchal qui savait fort bien que si le château n'était pas belligérant, son propriétaire tenait pour le roi à Dieppe, répondit qu'il voulait entrer et occuper la place. Et si vous ne voulez pas m'ouvrir les portes, ajouta-t-il, j'en ai les clefs. Et il montrait ses canons. Le sieur Mercier trouva sans doute que M. de la Châtre avait bien de l'esprit et n'insista pas. Il ouvrit les portes et le capitaine Durbois s'installa avec sa compagnie.

Michel Taureau, marchand à Issoudun, et Pierre Lebeau, laboureur disent que les gens de M. de La Châtre firent vendre les blés et les vins à Bourges et ailleurs, firent pêcher les étangs et vendre le poisson.
Ils requirent les charrettes du village pour emmener les meubles, parmi lesquels se trouvait le coffre qui renfermait la précieuse custode. Tous les ustensiles de ménage et la vaisselle furent emportés, et il n'est pas jusqu'aux fèves et aux haricots qu'ils firent mettre dans des caisses et qu'ils expédièrent à Bourges.

Les témoins qui suivent sont des fermiers de la Commanderie; ils racontent qu'on leur fit payer le terme de la Saint-Michel, et que non contents de ces exactions les ligueurs mirent plusieurs d'entre eux en prison, exigeant d'eux une rançon, et que ceux-ci, ne pouvant la payer, restèrent emprisonnés jusqu'à l'arrivée de M. d'Arquian.

Le dernier témoin entendu fut le fermier de Chambon, le plus important domaine de la Commanderie où l'on récoltait par année dix à douze muids de blé. Lui aussi fut emprisonné, et de plus on incendia ses étables et sa grange; il perdit quatre chevaux de labour et toutes ses semences, si bien que ruiné il n'avait nul moyen de payer son accense.

On ne sait quels avantages le Commandeur de Chaste retira de ce procès-verbal, mais il dut vraisemblablement être déchargé, cette année-là, de ses « responsions. »

Le 16 mai 1595, à la requête du même Commandeur qualifié « vice-amiral de France, gouverneur et lieutenant-général pour le roi en la ville Chastel et citadelle de Dieppe » il fut fait une visite de la Commanderie.
Le mobilier reconstitué était plus que modeste, le Commandeur n'y résidant pas. Cette visite nous apprend que toutes les tours étaient munies de canonnières; les courtines aussi étaient munies de canonnières avec corbeaux et mâchicoulis. La salle basse, pavée de dalles, avait une cheminée de pierre avec des armoiries sculptées. Un escalier de pierre montait aux chambres hautes au nombre de huit, dont une appelée paradis et une autre la chambre aux dames. Les chambres des tours étaient voûtées « en pierres menues. »

Dans la grande salle, les verrières portaient les armes de la Religion et celles de différents commandeurs.
Le pont-levis et la planchette étaient en bon état. Le portail qui soutenait le pont-levis était en pierre taillée et portait cinq écussons entre les deux flèches du pont. Dans la cour, pavée de petits pavés blancs était une citerne. Les toitures avaient été réparées très sommairement, aussi: « les eaux du ciel tombaient par le dedans de la chapelle et des bâtiments. »

Dans la chapelle, un crucifix argenté, un ciboire en cuivre doré, un calice en étain avec sa platière et deux « vinaiguières » aussi d'étain avaient remplacé les riches ornements, la custode et le reliquaire donnés par la reine d'Angleterre.

Sur l'autel un tableau de bois représentait « dépeinte la sépulture de Notre-Seigneur. »
A droite et à gauche se trouvaient d'un côté « l'image de saint Jean en bois, au bas duquel sont les armes du Seigneur Commandeur », de l'autre, « une image de Notre-Dame aussi en bois. »

Devant l'autel était « un parement en velours gris, ayant par le milieu une croix de satin blanc, et par le bas un écusson où il y a un lion rampant. »

Vient ensuite la description du mobilier, fort modeste, je le répète, et qui se ressentait encore cruellement du séjour des soldats de La Châtre. Dans les cheminées on voyait des landiers dépareillés, avec ou sans chaufferette. Les meubles en noyer ou chêne, les châlits à quenouilles « faites en tournerie », garnis en tapisserie de Felletin.
Dans la cuisine les ustensiles rudimentaires, une grille à neuf bâtons, un crochet de fer « à tirer la chair du pot », un bassin lave-mains en cuivre, plats, écuelles, brocs, chopines, aiguières en étain. Enfin un râtelier de bois de chêne portait deux longues arquebuses à rouet, avec leur fourniment de corne, et deux arquebuses à mèche, « ayant chacune leur fourniment de guerre, l'un d'iceux ayant son pulvérin. »
Près du château était un vaste étang qui, suivant l'usage du pays, alimentait un moulin.

Les Archives de l'Indre conservent le très intéressant testament d'un Commandeur de L'Ormeteau en 1565, c'est celui de Gilbert des Serpents, bailli de Laugot, commandeur de L'Ormeteau et de Selles, ambassadeur de son ordre près le roi de France.
Ce testament d'un grand dignitaire de Malte mérite d'être étudié au point de vue des moeurs et usages de l'Ordre. En voici donc l'analyse: Le treizième jour de juin l'an mil cinq cent soixante-cinq, Gilbert des Serpents malade et alité chez son ami François de Mauvoisin, commandeur de Villefranche-sur-Cher, se sentant près de ses fins dernières, fit appeler le notaire de Romorantin, Agar, qui le trouva « en bon sens avis et mémoire, comme il appert par l'inspection de sa personne » et reçut l'expression de ses dernières volontés.

Le malade ordonne d'abord que « si Dieu fait son commandement de lui, il soit emporté au lieu de L'Ormeteau, et illec qu'il soit ensépulturé en l'église du dit lieu, et que la fosse en laquelle il sera enterré soit carrelée bien et honorablement. » Puis il ordonne de nombreuses messes: « pour le salut de sa pauvre âme le jour de son obit trois grand'messe à diacre et à sous-diacre, savoir est: l'une de Saint-Esprit, l'autre de Notre-Dame, et l'autre des trépassés; vêpres des morts, vigiles, laudes; et étant à la huitième autant; et au bout de l'an semblable service; et aussi jusqu'à quarante jours, à tous prêtres allant et venant messes basses, et tous les jours jusques à vingt une messe haute. »

Puis ce sont des libéralités « pour l'église et l'hôpital de Villefranche, pour les pauvres enfants orphelins, femmes et autres pauvres tant dans la paroisse de l'hôpital de Villefranche, que d'autres lieux, là où la nécessité le requierera, la somme de deux cents livres tournois pour être les premiers payés. »

Puis un legs touchant dans sa simplicité, dans son intimité, il donne à son ami et exécuteur testamentaire, François de Mauvoisin, qui l'héberge, deux robes (ce mot robe dans le langage du temps, signifie un habillement complet) à choisir parmi celles qu'il laissera après sa mort.

Il indemnise largement les serviteurs de la Commanderie de Villefranche, puis viennent ses propres serviteurs de tout ordre, aucun n'est oublié: à prudent homme Regnaud Permanchier, son secrétaire, trois cents écus d'or et un des ses chevaux; à Pierre Brasdefer, seigneur de Châteaugaillard étant de longtemps à son service, la somme de cent écus sol pour les services qu'il peut avoir faits au testateur en sa maison que autres lieux où ledit seigneur chevalier l'a voulu mander; à noble homme Bernard Bernasse, écuyer, seigneur du Bois, son serviteur, pour les bons et agréables services qu'il lui a faits la somme de cinquante écus sol avec son cheval reistre; à François Godefroy son argentier trente-cinq écus sol; à noble homme Frère Jacques de Blot, chevalier dudit Ordre, un cheval nommé Auvergnat avec les garnitures d'icelui; à Sébastien Le Maltier son serviteur, vingt écus sol outre ses gages; à André Dusau son palefrenier vingt livres tournois outre ses gages; à Jehan de la Chambre son serviteur vingt écus sol avec une paire de chausses; à Gilles Froment son cuisinier dix écus sol outre ses gages; à Antoine Grue son serviteur, vingt-cinq écus sol; à Pierre Fainton, son laquais, dix écus sol; à Frère Jacques Bausse, son serviteur « pour les services qu'il lui a faits durant sa maladie, tous et chacun les cens et profits d'iceux dû des terres des métairies de la Malebeterie, Pont-Bordas, le champ Gignaud, et outre ce que dessus la somme de sept vingt-cinq livres tournois. »
Le testateur n'oublie pas « Laurent Delaval, serviteur du seigneur de Vynier, dix écus sol pour la bonne amour qu'il a en lui. »

Enfin vient un legs qui étonnerait les médecins d'aujourd'hui: « à maître Gabriel de Campignolles, médecin demeurant en la ville de Romorantin, en sus qu'il soit payé de ses journées et vacations, par lui faites de son état de médecin, une grande robe de taffetas fourré qui est celle que le dit testateur a de présent sur lui. »

Et fut le dit testament fait et passé au lieu et château de la Commanderie de Villefranche, es présence de Frère François de Mauvoisin, chevalier susdit, maître Gabriel de Campignolles, médecin demeurant à Romorantin, messire Simon Bodin, prêtre, demeurant à l'hôpital susdit, Frère François Bardin, religieux de l'abbaye d'Olivet, et Guillaume Montifault, clerc, lesquels ont signé l'original du présent testament. Et quant au testateur, il a déclaré ne pouvoir signer à cause de sa maladie.
Le treizième jour de juin l'an de grâce mil cinq cent soixante-cinq.

Le malade trépassa le même jour, et le même jour aussi, fut dressé l'inventaire de tout ce que ce grand dignitaire de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait apporté de papiers, valeurs, argenterie, et effets dans sa villégiature chez son ami le Commandeur de Villefranche.

Voici cet inventaire:
Inventaire des biens meubles délaissés par le décès, mort et trépas de feu noble et religieuse personne Frère Gilbert des Serpents de Chotain, bailli de Langot, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de l'Ormeteau et de Selles, ambassadeur dudit Ordre vers le roi notre sire, iceux biens trouvés au château de la Commanderie de l'hôpital de Villefranche-sur-Cher, auquel lieu il a plu à Dieu le Créateur l'appeler.

Premièrement le 13e jour de juin 1565 a été trouvé en un coffre de bahu couvert de cuir fermant à clé les meubles qui s'ensuivent: un sac de toile auquel il y a plusieurs papiers, lettres missives et autres titres que le dit défunt de Langot faisait porter à Paris.
Item un livre couvert de parchemin auquel est l'état des serviteurs du dit défunt:
Item un autre petit sac de cuir auquel y a plusieurs titres et enseignements appartenant au dit chevalier.
Item a été trouvé en un petit coffre de cuivre fermant à clef une bourse de cuir le nombre de soixante et deux écus sol.
Item en une bourse jaune a été trouvé trois écus vieils, le tout remis en la dite bourse et coffre.
Plus en une bourse rouge a été trouvé quatre angelots.
Item six petits ducats à deux têtes remis en la dite bourse.
Item une fourrure de gris d'Aumusse.
Item une quittance signée Haultemain orfèvre à Paris montant la somme de onze cent dix sept livres dix huit sols que le dit Haultemain a confessé avoir reçu du dit défunt, du 11 février 1563.
Item un lit de camp garni tout à l'entour de damas-jaune changeant avec trois linceuls et couvertures de Catalogne.
Item une autre couverture rouge de taffetas avec une autre couverture de laine blanche et fournitures d'icelles.
Item un reistre en drap noir.
Item une malle qui se porte ordinairement sur les champs.
Item une housse de drap noir.
Item a été trouvé un autre coffre bahu auquel a été trouvé un bassin d'argent fait en forme émaillé.
Item une coupe d'argent vermeil doré avec son couvercle et étui.
Item une petite aiguière d'argent.
Item un coquemard d'argent.
Item une écuelle ovale aussi d'argent.
Item une chaufferette à mettre en réchaud aussi d'argent.
Item huit assiettes aussi d'argent.
Item deux salières d'argent.
Item une douzaine de cuillers d'argent.
Item six fourchettes d'argent.
Toutes les quelles susdites vaisselles sont marquées aux armoiries du dit défunt seigneur de Langot.
Plus un sac de toile auquel il a été trouvé vingt huit testons.
Item un sac de satin de Bruges auquel a été trouvé six chemises à l'usage du défunt.
Item deux paires de chaussettes de toile.
Item une boite de madré et un flacon de madré (sorte de matière dont on faisait les vaisseaux à boire — Du Cange) qui est à Monsieur le Grand Prieur de France.
Plus une robe à porter à cheval, de serge de Florence toute doublée de panne de soie, à bande de velours tout à l'entour, d'un grand demi pied.
Item un collet de maroquin noir fermé de houppes.
Item une mallette en velours noir en laquelle sont des chemises.
Item un pourpoint de satin noir tout passementé de passements de soie.
Item une paire de chausses en serge de Florence à chaînettes sur les bandes doublées de satin moucheté.
Item une fourrure de gris d'Aumusse.
Plus deux peaux de maroquin blanc.
Plus une cape en drap noir bordée de velours d'un grand demi-pied.
Item un petit manteau à porter à cheval de serge de Florence.
Le tout remis au dit coffre.
Item un portrait d'or de Monsieur le Grand Maître de la dite religion.
Tous lesquels meubles dessusdits sont demeurés en la garde et charge de noble et religieuse personne Frère Jacques Bausse, serviteur du défunt, lequel, présent, a promis en rendre compte et reliquat, et Frère François de Mauvoisin, chevalier dudit Ordre, commandeur de la commanderie du dit Villefranche au nom et comme exécuteur du testament du dit défunt.
Plus Guillaume Montiffaut, clerc auquel ai fait signer la minute de la présente copie et Jehan Droin Gendre, de Romorantin qui a déclaré ne savoir signer.
Signé: Agar.

Annexe — Commanderie de Villepruère
Département: Indre, Arrondissement: Issoudun, Canton: Vatan, Commune: Ménétréols-sous-Vatan — 36


Commanderie de Villepruère
Commanderie de Villepruère


Ce domaine, comme on l'a vu, au commencement de cette étude, faisait partie des biens du Temple, comme L'Ormeteau, mais c'était une préceptorerie indépendante de celle-ci, comme le démontre la charte de Renaud de Graçay citée plus haut et où l'on voit Frère Bouchard cité comme précepteur de Villepruère tandis que Frère André figure comme précepteur de L'Ormeteau. Villepruère était à deux lieues et demie du chef; on y voyait encore en 1789 une chapelle, sans doute construite par les Templiers dont les constructions étaient toujours d'une solidité à toute épreuve, comme on peut encore s'en convaincre à Lespinat. Dans la visite prieurale de 1789, elle est désignée ainsi: « chapelle couverte en tuile et à bardeau, dans laquelle est un autel en maçonnerie garni de son marbre sacré. Au-dessus un tableau représentant l'Annonciation, la dite chapelle bien carrelée et entièrement en état. Et le fermier dudit lieu nous a représente une très ancienne chasuble de camelot rouge avec ses assortiments et un missel, La cloche bien sonnante. »

II — La Motte-aux-Templiers
Département: Cher, Arrondissement: Vierzon, Canton: Mehun-sur-Yèvre, Commune: Preuilly - 18


La Motte-aux-Templiers
La Motte-aux-Templiers


Ce lieu de La Motte est ainsi nommé parce qu'on y voit les retranchements de terre qui commandent le cours du Cher, et qui vraisemblablement remontent au temps des invasions normandes. Ces fortifications ont beaucoup d'analogie avec celles de Dèvre, près Vierzon, et qu'on nomme aussi La Motte. On l'appelle ici La Motte-aux-Templiers, parce que ce territoire leur fut donné en 1196 par Raoul de Mehun. Il est situé dans la paroisse de Preuilly qui dépendait alors du chapitre de Sainte-Austregesile, or le seigneur de Mehun ayant, avant sa donation au Temple, concédé aux chanoines certains privilèges sur ce même lieu, de graves différents surgirent de ce fait entre les Templiers et les chanoines.

En 1201, un accord survint.
Il s'agissait des droits d'usages dans les bois de La Motte, du pacage des porcs et de la pêche dans le lac de La Motte. Il résulte de l'accord: que les chanoines auront le droit de prendre chaque jour une charretée de bois mort dans le bois, et tout ce qui sera nécessaire en bois vif pour les travaux à faire à l'église de Preuilly et à la Grange des Dîmes; le doyen et les chanoines, quand ils viendront à Preuilly, auront le droit de pêche dans le lac; tous les paroissiens de Preuilly auront le droit de pacage pour leurs bêtes et porcs.

Les hommes de corps du Temple ne pourront habiter dans la franchise de Preuilly sans la permission expresse du Chapitre. Il est convenu en outre qu'à titre de cens pour les terres qu'ils cultivent dans la paroisse, les Templiers paieront chaque année à la Saint-Médard dans la maison même du Temple sise dans le cloître de Saint-Etienne de Bourges, quatre setiers de froment-quatre d'orge et quatre d'avoine, mesure de Bourges. Parmi les nombreux témoins qui souscrivirent cette charte, figurent: Monseigneur 0 de Seuly; Eudes, grand-chantre de Bourges; Raoul Trousseau; Mathieu, chapelain de Preuilly; Phillippe de Mehun; Foulques de la Porte; Joseph Constantin; Humbaud Petit; Frère Salvagius, précepteur de L'Ormeteau; Frère Chalans, précepteur de Jussy; Frère Joseph de Blois; Guillaume Lelarge; Geoffroy de Ragon; Armand Archenauz, chanoine de Saint-Austregesile et plusieurs autres qui adstabant.

En 1405, on trouve encore mention de « L'Hôtel de la Motte du Temple, assis sur la terre de Mehun. » Cet hôtel datait-il des Templiers, c'est possible, mais en tout cas il a été rebâti ou retouché dans les premières années du XVIe siècle. On voit en effet, à la ferme actuelle de La Motte, un dernier vestige de cet hôtel qui sert de bergerie; la façade est percée de deux portes moulurées et d'une fenêtre double à meneaux; sur l'une de ces portes est sculpté, sur le linteau, un écusson chargé d'une croix ancrée; ce sont là les armes de Pierre de Breuillebault qui était commandeur de L'Ormeteau en 1507. Il y avait à La Motte, d'après la visite prieurale de 1789 « une chapelle ayant une cloche bien sonnante, pesant environ cent livres, plus une autre chapelle sans cloche dont on a fait depuis longtemps une grange. »

De ces deux chapelles il ne reste rien que la cloche « bien sonnante » de l'une d'elles qui, paraît-il, serait restée au Coteau, près de La Motte, et aurait été transportée récemment au château de Chailleau, près Vierzon.
Elle porte la date de 1521 et cette inscription: « S. Johannes ora pro nobis. » Antoine Desprez me fit faire — 1521. Jean Patureau me fit. Le Commandeur de L'Ormeteau était alors Aymar du Puy. Antoine Desprez fut sans doute le donateur et nous connaissons le nom du fondeur Jean Patureau.

La métairie de Chambon, en la paroisse de Sainte-Lizaigne, avait aussi une chapelle; dans les baux anciens, le fermier devait y faire dire à ses frais une messe par semaine, et une à chacune des grandes fêtes annuelles. En 1789 elle était depuis longtemps désaffectée et servait de cellier.

III. — Châteauroux
Département: Indre, Arrondissement et Canton: Châteauroux — 36


Domus Hospitalis Châteauroux
Domus Hospitalis Châteauroux


Les Templiers étaient établis à Châteauroux dès la seconde moitié du XIIe siècle. M. Hubert cite en effet une donation de Pierre de Chanly à l'abbaye de La Vernusse en 1178, donation dans laquelle figurent comme témoins Etienne Raimbaud, Templier et Lenoir son frère, prêtre, et la charte fut signée sous le porche de Saint-André de Châteauroux près de la maison du Temple.
Cette maison dont il ne reste rien fut remplacée au XVe siècle par un édifice qui existait encore en 1843, époque où il fut exproprié pour l'agrandissement de la place du Marché.

Dans la visite prieurale de 1789, il est dit qu'on entrait dans la maison par un portail voûté en pierre, au-dessus duquel étaient les armes de La Religion ; un escalier de pierre conduisait à une chambre située au-dessus du portail et à trois autres chambres avec cheminées à manteau, grenier au-dessus et caves au-dessous. Il y avait une grande cour où se trouvait un cellier, et vis-à-vis du portail un appentis avec une porte donnant sur une basse-cour.

Cette maison qui ne fut jamais occupée par les Hospitaliers que pour y loger les receveurs de l'Ordre ou les fermiers-généraux, servit parfois de lieu de réunion pour les habitants de la ville « discutant du fait commun. » En 1704 elle fut affermée par la ville pour servir d'Hôtel de Ville, puis après la construction d'un Hôtel de Ville elle fut louée à des particuliers jusqu'à la Révolution.

Voici quelles étaient les principales dépendances du Temple de Châteauroux:
Dix maisons à Châteauroux, locatures, terres et vignes dans les environs de la ville; un moulin à la Rochegayne, paroisse d'Arthon, deux moulins à Villaines; la métairie de la Rochegayne comprenant 200 boisselées de terre et 5 arpents de pré sur la Bouzanne; des rentes et dîmes diverses; enfin la forêt du Temple qui comprenait en 1789, 386 arpents de taillis et futaies de chênes, et 126 arpents de brandes.
On voit quelle était l'importance de ce membre de la Commanderie de L'Ormeteau.

Le revenu total de la Commanderie était en 1692 de 7.059 livres. En 1749 la ferme des revenus s'élevait à 8.750 livres. Ces revenus avaient plus que doublé lors de la visite prieurale de 1789.

Il n'est pas sans intérêt d'étudier le fonctionnement de ces visites prieurales, je vais donner quelques extraits de celle-ci qui décrit une des commanderies importantes de l'Ordre.
Au nom de Dieu, ainsi soit-il. Aujourd'hui neuf mars mil sept cent quatre vingt neuf, nous frère Armand-Jean-Bouis de Laqueuille, chevalier de justice de l'Ordre militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Tortebesse, et nous Etienne Argy chanoine, grand chantre du chapitre de Saint-Laurian de Vatan, en vertu de commission à nous adressée par frère Claude-Marie de Sainte-Colombe de l'Aubepin, bailly, grand-croix dudit ordre, commandeur de Saint-Paul et Grand Prieur d'Auvergne, nous sommes arrivés à l'Ormeteau chef-lieu de la commanderie de ce nom en Berry, et nous avons trouvé frère Louis de Savary de Lancosme commandeur de l'Ormeteau, de Dôle, et grand bailly d'Auvergne, à qui ayant fait connaître le sujet de notre transport, nous avons fait serment savoir: Nous chevalier de Laqueuille sur la croix de notre habit, et nous Etienne Argy la main « ad pectus », de bien fidèlement remplir la commission dont nous nous sommes chargés de la part du dit seigneur Grand Prieur, et pour écrire notre procès-verbal de visite, nous avons pris pour secrétaire Monsieur Me Jean-Baptiste Guenotte, avocat au baillage d'Issoudun qui a également juré la main élevée à Dieu, de ne rien écrire que ce qui sera par nous dicté.

Ensuite nous avons encore fait prêter serment au seigneur grand bailly de Lancosme, commandeur de l'Ormeteau, de vouloir bien, en nous assistant dans le cours de la présente visite, nous faire voir les églises, chapelles, oratoires, châteaux, bâtiments, propriétés, cens, rentes, dîmes, titres, papiers, bois, moulins, et généralement tout ce qui dépend de la dite commanderie de l'Ormeteau ainsi et de même qu'il est porté à notre commission dont lecture lui a été faite par notre secrétaire, ce qu'il a juré sur la croix de son habit et promis de faire, en foi de quoi nous nous sommes soussignés avec le seigneur grand bailly et fait contresigner par notre secrétaire qui a apposé le sceau de nos armes.

(Armes de Lancosme.) Signé: Le bailly de Lancosme.
(Armes de Laqueuille.) Signé: Le chevalier Armand de Laqueuille.
(Armes d'Argy.) Signé: Argy, grand chantre du chapitre royal de Vatan.

Suit la copie de la commission du Grand-Prieur, lequel explique qu'il est obligé par les statuts de faire la visite en propre personne de cinq ans en cinq ans, « mais que pour cause de nos indispositions, incommodités, grand âge et autres empêchements légitimes qui ne nous permettent pas d'agir par nous-mêmes, il nous est permis d'élire et députer deux ou plusieurs de nos frères prudents et capables pour la dite visite en notre lieu et place. A ces causes, etc. »

Il est expliqué aussi dans la commission que le chanoine Etienne Argy est commis co-visiteur « faute de prêtre de notre Ordre. »
Vient ensuite la description des lieux:
Eglise de l'Ormeteau
« Nous avons commencé la présente visite par l'église de l'Ormeteau qui forme une aile de la petite cour du château du dit lieu où nous avons trouvé messire François Jusseraud, prêtre, curé de la dite église, qui après nous avoir introduit dans icelle en observant les formalités d'usage, nous a conduit au-devant du maître-autel où après avoir reçu l'absolution avec la custode nous l'avons examinée, trouvée d'argent et dorée suivant les canons, ensuite il nous a fait voir un soleil entièrement d'argent ainsi que son croissant, le tabernacle est doublé en soie. »

Suit la très longue nomenclature de tout ce qui concerne le culte, vases sacrés, ornements d'église, chasubles, chapes, linge d'autel, etc. Il est dit que le curé est nommé par le commandeur qui lui paie la portion congrue.

La description du château reproduit, à peu de choses près, celle de la visite de 1749; on a seulement remplacé le pont-levis qui n'avait plus sa raison d'être par un pont de pierre, plus commode. Il est à remarquer que les tours qui, actuellement, paraissent d'une hauteur disproportionnée étaient vraisemblablement moins élevées au temps des commandeurs. Il est dit en effet dans le procès-verbal de visite de 1789, que le bâtiment principal n'a qu'un premier étage, grenier au-dessus, les tours ont, au niveau du grenier, un étage avec chambres, dont deux à cheminées; au-dessus sont des greniers fuselés terrés, donc il n'y avait que deux étages aux tours; elles en ont trois actuellement.
A la sortie du portail était un colombier « en forme de tour » qui a disparu aujourd'hui, comme aussi la chapelle.

Le procès-verbal de visite décrit ensuite tout le domaine et « l'état des fonds » pièce par pièce, champ par champ. Les étangs ont disparu, déjà à cette époque on les desséchait pour les remplacer par des prés.
Suivent:
Le domaine de la Porte.
Les locatures du village de L'Ormeteau.
Celles de Piedbertaut.
De la Tréchauderie.
De Pouzelas.
De La Motte.
Du Maras.
De Chambon.
De Piédebois.
De Bauvoir.
De Villepruère.
Du Chauffour.

Puis on visite le membre du Temple de Châteauroux.
Les métairies de La Rochegayne, paroisse d'Arton.
Le procès-verbal décrit aussi d'innombrables locatures et maisons dont quelques-unes à Issoudun.

Bestiaux d'Etat:
« Les gros bestiaux qui doivent rester dans la Commanderie sont évalués à la somme de 3.317 livres, plus il doit rester dans la Commanderie pour 180 livres de charrettes, essieux et fumiers. »

« Les menus bestiaux, tant ouailles que guérins, vassives et vassiveaux sont au nombre de 2.770 chefs. »

L'état des revenus de la Commanderie nous donne le prix des grains en 1789: le boisseau de seigle et froment est compté 1 livre, le boisseau de mouture, 10 sols, le boisseau de marsèche 15 sols, le boisseau d'avoine 10 sols.

Le poinçon de vin est coté 20 livres.

Le revenu total de la Commanderie se monte à 18. 139 livres.

Les charges locales se décomposent ainsi:
Au juge bailli de la justice — 24 livres.
Au procureur fiscal — 12 livres.
Au greffier — 12 livres.
Au garde de pêche et chasse — 160 livres.
Au curé de L'Ormeteau pour la portion congrue — 550 livres.
Au chapitre de l'Eglise de Bourges, à cause de la métairie de La Motte — 260 livres.
Total — 1.018 livres.

Charges envers l'Ordre et charges royales:
Responsions — 2. 202 livres 1 sol.
Charges royales — 809 livres 15 sols 10 deniers
Droits annuels de l'archiviste de Lyon — 6 livres.
Pour bourse commune à Paris — 37 livres. 11 sols.
Pour pensions à des messieurs chevaliers — 1 .207 livres. 13 sols.
Partant il reste à M. le Commandeur — 12 858 livres. 2 sols. 6 deniers.

On lit ensuite:
Enquête générale.
« Nous avons fait venir Philippe Mindet, Jacques Herblot, Paxent Bûcheron, Jean Girard, tous laboureurs, habitants du village de L'Ormeteau, âgés de plus de trente ans, lesquels après avoir levé la main à Dieu au cas requis, nous ont dit qu'ils connaissaient parfaitement le seigneur Commandeur, qu'ils savent qu'il habite sa commanderie depuis 1782, qu'il ne cesse de l'améliorer et de veiller à la conservation des droits et biens qui en dépendent, qu'il fait un bien infini aux pauvres et qu'ils prient pour la conservation de ses jours. »

A la fin est écrit:
Nous, visiteur et co-visiteur, en vertu de commission à nous adressée par le vénérable Bailli de Laubépin, Grand-Prieur d'Auvergne, certifions et attestons à Son Altesse Eminentissime Monseigneur le Grand-Maître et son sacré Conseil à Malte, que nous avons exactement et avec zèle rempli notre commission en nous conformant aux statuts, règlements, ordonnances capitulaires et louables coutumes de l'Ordre. En foi de quoi nous nous sommes soussignés et avons apposé le sceau de nos armes. Fait à L'Ormeteau en Berry le dix neuf mars mil sept cent quatre vingt neuf.

Sceau. Signé: Le chevalier Armand de Laqueuille.
Sceau. Signé: Argy, grand chantre du Chapitre royal de Vatan.

Le docteur Fauconneau-Dufresne, qui a fait paraître en 1875, dans la revue Le Bas-Berry, une notice sommaire et quelque peu fantaisiste sur la Commanderie de Lormetault, donne la liste des biens vendus nationalement avec les prix relevés aux archives de l'Indre et les noms des acquéreurs. Cette analyse est intéressante, mais il faut en retrancher certains biens qui n'appartenaient pas à Lormetault et dépendaient de la Commanderie de Villefranche.

En retranchant ces biens, voici la liste et les prix que donne M. Fauconneau-Dufresne:
Château et dépendances de Lormetault — 101.387 F.
Domaine du Pied-Bertault — 27.200
Domaine de Chauffour et de la Billauderie — 22.600 F.
Domaine de Pont-Bordas — 49.000 F.
Domaine de la Michauderie — 43.000 F.
Domaine de Villaprevières — 64.200 F.
Domaine de Chambon et moulin — 95.000 F.
Domaine de Beauvoir — 60.500 F.
Total — 361.887 Francs.

Et l'auteur ajoute: « En évaluant en bloc les locatures, les moulins, les terres et les vignes d'après les prix des ventes ci-dessus, nous trouvons que le résumé de toutes ces ventes forme la somme de 366.900 Francs. »

Ce chiffre est peut-être exagéré, mais enfin, en ajoutant ce chiffre à celui des ventes énumérées ci-dessus, on arrive à un total approximatif de 729.000 Francs.

« Qu'on juge, dit M. Fauconneau-Dufresne, combien toutes ces propriétés, passées aujourd'hui dans des mains intéressées à les faire bien valoir ont acquis de valeur ! »

Il est certain que la valeur ayant plus que doublé depuis 1791, on pourrait évaluer aujourd'hui celle de L'Ormeteau à 1.500.000 Francs.
Le revenu total en 1789 était, nous l'avons vu, de 18.000 livres. Il serait aujourd'hui de 50.000 francs au moins.

Commandeurs de Saint-Jean de Jérusalem
1328. — Raymond Giraud. Gironné d'argent et d'azur.
1385. — Hugues de la Tour. D'azur à la Tour d'argent.
1397. — Jean Griveau. Je pense que ce commandeur est le même que Jean Grivel qui fut aussi commandeur de la Vaufranche dans le même temps, et qui portait d'or à la bande échiquetée de sable et d'or de deux traits.
1419. — Renaud de Bressolles. D'azur, à trois bandes d'argent.
1423. — Jean de Chevenon de Bigny. D'azur au lion rampant d'argent armé et lampassé de gueules, à l'orle de cinq poissons d'argent.
1446. — Jean de Marcenat. D'argent au chevron d'or accompagné de trois roses du même.
1489. — Amanion de Bigny. Comme dessus.
1507. — Pierre de Breuillebault. De gueules à la croix ancrée de vair.
1521. — Aymar du Puy. Bandé d'argent et de gueules, à la fasce d'or brochant sur le tout, chargée de trois roses de sinople.
1536. — Hemery des Ruyaux. D'or au lion monstrueux de sable, à face humaine de carnation, chevelée et barbée de sable. Cette maison dont le nom s'écrivit jusqu'au XVIe siècle des Ruyaux s'écrivit depuis des Reaulx; elle a donné de nombreux chevaliers à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
1555. — Etienne de Fraisgne. D'or à la croix ancrée et nilée de sable.
1559. — Gilbert des Serpents. D'or au lion d'azur armé, lampassé et couronné de gueules.
1576. — Marc de la Goutte. Ecartelé, au 1 et 4 d'azur à la croix pattée d'or cantonnée de quatre croisettes du même, au 2 et 3 de gueules à trois larmes d'argent 2 et 1.
1581. — Aymar de Clermont-Chaste. De gueules à deux clefs d'argent adossées et posées en sautoir.
1608. — François de Bethoulat. De sable au chevron d'argent accompagné de trois chardons d'or. (On trouve dans les titres comme dans Vertot ce nom écrit tantôt Berthoulat, tantôt Bethoulat, cette dernière orthographe est la vraie).
1611. — Sébastien de Bethoulat. Comme dessus.
1623. — Jean de Mariât. D'azur à une licorne rampante d'argent.
1637. — François de Crémaux. De gueules à trois croix tréfilées au pied fiché d'or 2 et 1, au chef d'argent chargé d'une face ondée d'azur.
1643. — Jean de Fay de la Tour Maubourg. De gueules à la bande d'or chargée d'une fouine d'azur.
1681. — César de Grollée-Vireville, grand prieur d'Auvergne. Gironné d'or et de sable de huit pièces.
1684. — Gabriel du Closel. D'argent à la fasce de gueules chargée de deux coquilles d'or et accompagnée de deux têtes de mores tortillées d'argent, une en chef et l'autre en pointe.
1658. — Claude de Montagnac. De sable au sautoir d'argent accompagné de quatre molettes du même.
1663. — Jean de Forsat. De gueules à la fleur de lys d'or.
1667. — Guillerot de Langot.
1670. — Alexandre de Chevrière de Tanay. D'argent à trois chevrons cle gueules, à la bordure engreslée d'azur.
1690. — François du Peyroux de Mazières. De gueules à trois chevrons d'argent et un pal du même brochant sur le tout.
1719. — Philibert du Saillant. Ecartelé: au 1 et 4 de sable à l'aigle éployé d'or, au 2 et 3 d'argent au lambel de trois pendants de gueules.
1775-1790. — Louis-Alexandre Savary de Lancosme, bailli grand-croix de Malte. Ecartelé d'argent et de sable.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna — Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre — Bourges 1912

Commanderie de L'Orméteau
Vous pouvez aller sur ces sites Internet, il ont aussi des pages sur cette commanderie.
Commanderie de l'Ormeteau
Commanderie de l'Ormeteau


Lureuil   (36)

Département: Indre, Arrondissement et Canton: Le Blanc - 36


Domus Hospitalis Lureuil
Domus Hospitalis Lureuil


— Château bâti sur les ruines d'une commanderie de Malte.
— Hospitale de Lorolio, XIVe siècle ; Loreilh, 1495 ; Leureulh, 1567 ; Lureulh, 1584.
— Eglise dépendant de la commanderie.
— Commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, relevant du siège royal de Montmorillon ; ayant châtellenie, doit de haute, moyenne et basse justice.
— Lieudit La Brosse, La Commanderie de Montaigu.
Avec l'annexe de Saint-Jean-du-Chevreuil, paroisse et commanderie du Grand Prieuré d'Auvergne.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889

Lureuil
Entre Tournon à l'est, Martizay au nord et Lingé au nord-est.
— Hospitale de Loriolo, XIVe siècle.
— Loreilh, 1495.
— Leureulh, 1567.
— Lureulh, 1584.
— Alias Loreux.

La paroisse, sous le vocable de « Saint Jean-Baptiste » était en même temps une commanderie de Malte qui dépendait du Grand-Prieuré d'Auvergne.
Elle relevait du siège royal de Montmorillon, et avait une châtellenie, avec les droits de haute, moyenne et basse justice.
Les membres qui étaient sous sa direction, dans le Berry, se dénommaient ainsi : Saint-Nazaire, Nuret-le-Ferron, Selles-sur-Nahon, et Saint-Jean-du-Chevreuil, dans la paroisse même de Lureuil.
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Montaigu (Indre)   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Lureuil - 36


Domus Hospitalis Montaigu
Domus Hospitalis Montaigu


— Hostel et habergement de Montaigu, proche la garenne du Blanc, ancien fief relevant de la seigneurie de la Forêt, paroisse de Pouligny, Lureuil possède un château bâti sur l'emplacement de l'ancienne commanderie.
Du sommet de ses tourelles on jouit d'une belle vue sur la Brenne et la vallée de la Creuse.
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Motte (La)   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Prissac - 36


Domus Hospitalis La Motte
Domus Hospitalis La Motte


La Motte
— Ancienne commanderie, comprenant une maison à deux étages solidement bâtie et une chapelle à murailles peintes en arabesques rougeâtres.
— Vendu nationalement le 13 juin 1792.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


Nuret-le-Ferron   (36)

Département: Indre, Arrondissement et Canton: Le Blanc, Commune: Nuret-le-Ferron - 36


Domus Hospitalis Nuret
Domus Hospitalis Nuret


— Nurie le Feron, 1192 ; Nuray, 1564.
— Dépendant de la commanderie de Lureil, avec chapelle Sainte-Madeleine.
— Ancienne chapelle de Mesle.
— Ancienne commanderie
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


Pananges   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Commune: Lignac - 36


Domus Hospitalis Pananges
Domus Hospitalis Pananges


Pananges, paroisse de Lignac
— Ancienne commanderie dépendant de Montmorillon, 1614
— Domaine appartenant à Veillat-Degalle, vendu nationalement le 29 pluviose an VI
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


Plaincourault   (36)

Département: Indre, Arrondissement et Canton: Le Blanc, Commune: Mérigny - 36


Domus Hospitalis Plaincourault
Domus Hospitalis Plaincourault


— Lieu noble et commanderie de Plaincourault, 1494
— Ruines du château du commandeur où ce lit cette inscription à côté de la porte gothique de l'escalier du château
— « L'an de l'incarnation nostre seigneur mil des cens quatre vingt dix fist ceste sale frère Guys de Caveron, chevalier de l'ospital, pries por lui. »
— Eglise ogivale. Une tour à huit pans sans fenêtres s'élève au-dessus du Cœur.
— Anciennes peintures murales dont le sujet est un renard jouant du violon pour attirer les poules ; tentation d'Adam et Eve.
— Vendue nationalement le 20 mars 1793.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889

Plaincourault


Commanderie de Plaincourault et lieu noble, 1494.
— La commanderie était annexe de celle du Blizon, mais la paroisse, dont le vocable était Saint Jean devant la Porte latine, relevait de l'abbaye de Saint-Savin.

L'église et le château, celui-ci bâti en 1204, sont situés sur un mamelon qui borde la rive droite de l'Anglin, en face de Puy-Chevrier, qui se dresse sur la rive gauche. Le nom de Plain-Courault vient de la famille Courault, qui a possédé le château dès le XIIIe siècle. Il signifie le champ, la terre ou le verger des Courault. Selon la tradition locale, une ancienne ville aurait subsisté sur le territoire de cette petite paroisse et les nombreuses fondations éparses çà et là, appuient cette croyance.
La paroisse fut réunie à Mérigny en 1680 ; mais la fête patronale, Saint-Jean Porte-Latine, se célébrait toujours solennellement le six mai. Aujourd'hui encore, quoique l'église serve de grange, on s'y rend en procession pour la fête de Saint-Marc et pour les Rogations.
Cependant, malgré l'usage auquel il est condamné, l'édifice est dans un état de conservation aussi satisfaisant que possible, en raison de son ancienneté et de son abandon depuis 1793. Il est presque entièrement construit en pierres de taille et muni de puissants contreforts. Sa forme est un parallélogramme terminé par une abside. La nef est divisée en quatre travées par des colonnes engagées, supportant des arcs doubleaux de forme ogivale. La porte d'entrée est très remarquable et le pignon est surmonté d'une croix entourée d'une couronne. Le clocher, au-dessus du chœur, consiste en une tour à huit pans toute en pierres de taille avec huit ouvertures ; il était surmonté d'une flèche pareillement octogonale détruite en 1793.
Dans cette église, on conserve encore trois autels avec des retables de forme antique, œuvres d'art dont il ne reste plus de spécimen dans le Berry.

L'abside est décorée de peintures murales qui représentent les scènes bibliques, la création et la chute de l'homme primitif, les châtiments et les peines qui lui furent infligés pour le punir de sa désobéissance. Ces peintures, d'une exécution grossière, sont cependant très curieuses. Ainsi, à l'entrée du sanctuaire, sur la paroi de droite, le serpent infernal, enroulé autour d'un tronc d'arbre, tient à la gueule le fruit qu'il offre à Eve.
Le sujet de la voûte de l'abside est tiré de l'apocalypse, chapitre IV, versets 2, 3, 6 et 7. Notre-Seigneur est assis sur son trône, au, centre d'une grande auréole ovale, aux couleurs éclatantes et variées. A droite et à gauche, en haut et en bas, dans les lobes qui se rattachent à l'auréole, sont disposés les quatre animaux symboliques. Ce même sujet, plus ou moins modifié, se retrouve dans les églises de Méobecq, de Paulnay et de Gargilesse.

Le château et maison noble de Plaincourault, possédait une justice haute, basse et moyenne. Il se compose aujourd'hui d'une enceinte très élevée, flanquée de trois tours. En entrant dans la tour de la façade, on lit cette inscription : l'an de l'incarnation : Nostre : Seigneur : mil : deux : cents : quatre-vingts : et : XI : fist : faire : ceste : Salle ; Pierre : Guys : de Laveron : chevalier : de lospital : pries : por : luy :
Sur les murs du sanctuaire délaissé on aperçoit, en effet, la croupe d'un cheval harnaché. Saint Martin est conservé en entier. Il a revêtu le tablier de maréchal et ferre sur l'enclume le pied détaché miraculeusement. Sa tête est auréolée. Derrière lui, deux personnages, sans doute les femmes qui « débagoulaient », manifestent leur étonnement en levant les mains au ciel.
Cette fresque berrichonne a bien sa valeur documentaire. Elle nous prouve qu'aux XIIIe ou XIVe siècles les légendes populaires de saint Martin étaient considérées comme « de vrais miracles » dignes d'être relatés dans une chapelle appartenant, comme celle de Plaincourault, aux chevaliers de l'ordre de Malte.
Sources : M. Lamy. Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, science, histoire et beaux-arts, page 239. - BNF


Saint-Hilaire-sur-Benaize   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Prissac - 36


Domus Hospitalis La Vaudieu
Domus Hospitalis La Vaudieu


Sur la Bénaise, à l'ouest de Bélâbre et au sud de Mauvières.
— Cette paroisse, autrefois du Poitou, a été annexée au département de l'Indre et au diocèse de Bourges, avec celles d'Ingrandes, de Lurais, de Mèrigny et de Néons. Ces cinq paroisses du Poitou, étant sur la limite ouest de l'archiprêtré du Blanc, je les rassemble dans la description de cet archiprêtré.
— De Sancto Hylario, 1254.
— Saint-Hilaire de Bénaise, 1484.
— Alias, Saint-Hilaire en Bèlâbre.

Eglise succursale, cimetière, lieu noble et commanderie de La Vaudieu et La Vaudien (Cassini).
— La commanderie dépendait, en 1495, de la commanderie du Blizon, dans la paroisse de Saint-Michel-en-Brenne.
Cette ancienne paroisse fut supprimée en 1819 et réunie à celle de Saint-Hilaire. (H. 600.)
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Vaudieu   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Prissac, Commune: Saint-Hilaire-sur-Benaize - 36


Domus Hospitalis La Vaudieu
Domus Hospitalis La Vaudieu


— La Vaudieu, commanderie et église succursale dans la paroisse de Saint-Hilaire.
— Sancto Hylario, 1254.
— Saint-Hilaire de Benaize, 1484.
— Ancienne commanderie de Lavaudière.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


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