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Département de la Haute-Marne

Etury   (52)

Commanderie d'Etury - Hôpital de Cirey


Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Bologne, Commune: Cirey-les-Mareilles - 52


Domus Hospitalis Cirey
Domus Hospitalis Cirey


Avant l'arrivée des Croisés dans la Palestine, il existait à Jérusalem une maison religieuse qui portait le nom d'Hôpital Saint-Jean. C'était une maison d'hommes pieux qui donnaient leurs soins aux pèlerins malades venus d'Europe. Après la prise de Jérusalem, plusieurs seigneurs, touchés des vertus que l'on pratiquait dans cette maison, prirent l'habit des Hospitaliers (c'était le nom que l'on donnait aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem) et fondèrent des établissements en Europe.
Les princes dotèrent de riches présents dans leurs Etats cet ordre qui, par ses statuts, fut, comme celui des Templiers, un ordre militaire. Après l'abolition de l'ordre du Temple, les Hospitaliers recueillirent une grande partie de ses biens. A la différence de celui des Templiers, l'ordre des Hospitaliers sut se conserver pur.

Une maison religieuse et militaire existait autrefois à Cirey (1), dans la vallée d'Etury, à proximité de la source dont les eaux limpides s'échappent du côté du nord. Cette habitation a été détruite, et lorsque, en 1855, on prit de nouvelles dispositions pour l'établissement d'un étang unique, ses murs s'étaient écroulés, et leurs débris ne formaient plus que des ondulations que l'œil distinguait avec peine à travers le bois sous la mousse et les épines. Cette solitude n'était plus fréquentée que par les animaux sauvages, que la fraîcheur de la source y attirait. On a pu toutefois reconnaître les principales dispositions de l'établissement qui avait existé à cet endroit. Deux petits étangs recevaient successivement les eaux de la source ; entre eux et par côté se trouvaient les bâtiments.
1. Bien que la Commanderie d'Etury et l'Ordre des Templiers établis sur le territoire de Cirey n'aient pas été, à proprement parler, des établissements paroissiaux, nous rattachons néanmoins leur histoire à celle de la paroisse à cause de leur caractère religieux.

Donations faites à Etury.
— Les chevaliers de l'Etury reçurent un certain nombre de donations dès avant 1187 ; voici les principales de celles qui sont énumérees dans la lettre de Manassès :
Villerme, chevalier de Bouzancourt, leur donne la troisième partie de ce que Viard de Bouzancourt possède sur le finage dudit lieu avec cens de douze livres payables à la Saint-Remy.

Adam, chevalier de Cirey, leur donne tout ce qu'il possède à Morémont, le champ sur la Fontaine, le pré sous la maison, le champ des osières et une fauchée de pré en Brouillie.

Auvildis, probablement seigneur de Bouzancourt, abandonne une partie des dîmes qu'il prend sur les vignes possédées à Bouzancourt par les Chevaliers.

Pierre, chevalier de Vignory, abandonne une partie de la vigne qu'il possède à Bouzancourt.

Hugues de Dallencourt fait l'abandon de tout ce qu'il possède depuis la combe de Corsay jusqu'au sentier de Vignory.

Euvrard et Garnier, chevaliers d'Ambonville, ont donné à ladite maison tout ce qu'ils ont depuis les bornes jusqu'à Etury et les pâturages d'Ambonville.

Dame Pétronille cède douze livres qui lui sont dues annuellement pour la terre de Brémontésaine et autres lieux.

Viard de Charmes a donné à ladite maison tous les bois, sans en rien excepter, que son père Gillon possédait sur la montagne voisine ; de plus les pâturages qui s'étendent depuis la porte de l'Etury jusqu'à Charmes-en-l'Angle et ceux qui sont situés au lieudit le Fays (9).
9. Archives de la Haute Marne, catalogue des pièces concernant la Commanderie d'Esnouveaux. Ce catalogue contient la traduction de la lettre de vidimus de Manassès ; il y est dit qu'elle était en latin, sans signature, et que le sceau manquait.

Le domaine des Chevaliers d'Etury se composait de bois, prés, terres labourables et de divers droits, le tout sur les territoires de :
Domaine d'Etury


Domus Hospitalis Cirey
Domus Hospitalis Cirey


Daillancourt


Domus Hospitalis Daillancourt
Domus Hospitalis Daillancourt


Leschères


Domus Hospitalis Leschères
Domus Hospitalis Leschères


Ambonville


Domus Hospitalis Ambonville
Domus Hospitalis Ambonville


Doulevant


Domus Hospitalis Doulevant
Domus Hospitalis Doulevant


Et Cirey, Bouzancourt, Villers-aux-Chênes.
Les religieux amodiaient leurs biens ruraux et leurs droits à des fermiers ; quelquefois ils louaient aussi les bois, mais le plus souvent ils en vendaient la coupe.

Des différents terriers dressés par les Hospitaliers il résulte que, peu d'années avant 1789, la Commanderie d'Esnouveaux jouissait à Cirey et dans les environs des propriétés et des droits suivants: (10)
10. Il est resté six terriers de cette Commanderie, ceux de 1564, 1610,1668, 1733, 1762, 1783. On les trouve aux Archives de la Haute-Marne, au catalogue de pièces concernant Etury.

1° Sur le coteau qui borde à gauche le vallon où était située la maison, une pièce de bois contenant 280 arpents.
2° Deux étangs, un grand et un petit, près des sources.
3° Sur le sommet du coteau, trois pièces de terres dites les Hauts-Champs, le tout de la contenance de 38 à 40 journaux.
4° Dans le vallon au bas des étangs, un pré de 3 fauchées 1/3 et, de chaque côté de ce pré, deux pièces de terre contenant ensemble 16 journaux 8 perches.
5° Sur le territoire de Bouzancourt, environ deux fauchées et demie de pré, l'une aux Noillons, l'autre à la fontaine du Bruel.
6° A Ambonville, trois quarts de fauchée de pré en 3 pièces.
7° A Leschères, un quartier de pré.
8° A Daillancourt, une fauchée 15 perches de pré et 3 journaux 8 perches de terres en deux pièces.
9° A Daillancourt, une fauchée 40 perches de pré.

Les droits et redevances étaient les suivants :
1° le commandeur avait droit de lods et ventes de 3 sous 4 deniers par livre sur 18 journaux de terres et de vignes situées dans les contrées de Faillevaux et des Noillons.
10° droit de haute, moyenne et basse justice sur les bois et les terres des Hauts-Champs.
11° un préciput sur les dîmes de Doulevant et de Villers-aux-Chênes, assis sur la portion des moines de Montier-en-Der. Ce préciput consistait en 12 boisseaux de blé, froment et 16 boisseaux d'avoine, mesure ancienne de Sommevoire (11).
11. Cet énoncé est pris dans le terrier de 1783.

Les bâtiments
— Les travaux exécutés en 1855, pour l'établissement d'un grand étang, ont mis à nu quelques fondations qui nous permettent, à défaut de documents, d'indiquer à peu près les dispositions générales des bâtiments (12).

Les sources principales, en sortant du pied du coteau du nord, formaient un étang ; les eaux étaient retenues par une chaussée qui avait un déversoir à son extrémité du côté du sud. En s'échappant de cet étang, les eaux s'écoulaient plus rapprochées du coteau du sud.
Le long du coteau du nord était une vaste cour fermée par un mur le long du ruisseau et bordée, du côté opposé, par les principaux bâtiments. On croit voir les ruines d'une tour non loin de la chaussée, sur le bord du ruisseau.
La chapelle d'Etury se trouvait au pied de la chaussée. Les fondations, le massif de l'autel, la trace de son entrée ont été retrouvés.
Il existait un bâtiment isolé, peut-être une grange, au pied du coteau du sud.
Il y avait aussi un pressoir à Etury : nous le savons par les documents.
Enfin, au-dessus de cet ensemble, les eaux du ruisseau étaient retenues par une seconde chaussée et formaient encore un étang plus petit que le premier.
12. Cette description est l'analyse d'un travail de M. E. Royer, qui dirigeait lui-même les opérations en 1855.

Etury fut une commanderie indépendante
— La maison d'Etury, que nous trouvons plus tard réunie à celle d'Esnouveaux, fut, pendant un certain temps, indépendante. Nous voyons, en effet, que, dans les actes énumérés plus haut, cette maison est nommée sans qu'il soit question d'Esnouveaux. Tant que la maison d'Etury fut une commanderie indépendante, elle fut habitée par le commandeur, qui en avait la jouissance, et par quelques religieux attachés à sa personne. Pendant cette période de son existence, une certaine activité animait cette solitude. Des bois, des prés, des terres, des vignes, quelques droits féodaux formaient les revenus des chevaliers et demandaient leurs soins.

Destruction d'Etury
— On ne connaît pas la cause de la destruction d'Etury. Cet établissement fut-il détruit par un incendie dans les guerres civiles ? ESaint-il peu à peu tombé en ruines, négligé par les Hospitaliers, qui n'y venaient plus que de loin en loin ? On ne sait pas.
L'arrangement passé en 1349 entre Gérard, seigneur de Cirey, et Dominique de Crenay, commandeur d'Etury, fait voir qu'à cette époque il existait encore et était probablement encore indépendant.
Il y est question d'un pressoir que frère Dominique avait fait de nouveau édifier dans la maison d'Etury (13).
13. Archives de la Haute-Marne, pièces concernant Esnouveaux et Etury.

Mais, en 1564, elle n'existait plus depuis longtemps.
Nous lisons, en effet, dans le procès-verbal de la visite faite par Guillaume, visiteur des églises de France, au prieuré de Champagne, le 14 octobre 1564 : « Et le lendemain nous fut montré, par ledit commandeur, le lieu et emplastre de la situation ancienne de la chapelle et bâtiments de ladite commanderie d'Etury...
« lequel emplastre est aujourd'hui couvert d'épines et menus bois y crus à faute de fréquentation. »

— Dans le terrier qui fut fait la même année 1564, Jean Benoît et Nicolas Simonnot, cultivateurs à Bouzancourt, déclarent aux commissaires délégués pour faire ce terrier « que près et attenant le finage de Bouzancourt, est « aussi un terrage appelé la seigneurie et la commanderie d'Etury, consistant en une grande quantité de bois, de terres labourables, prés et vignes au-dessous desquels y a une belle fontaine, et près icelle fontaine, un vieil emplastre auquel on maintient que ci-devant et d'ancienneté était ladite maison et chapelle de ladite seigneurie d'Etury, y ayant encore de présent apparence de pierre d'autel, lavabo et fenestraye d'église ruinée et démolie de tel et si long temps qu'il n'est de mémoire d'homme vivant avoir vu icelui bâtiment, et avoir toujours par ci-devant ouï dire avoir été ruiné et démoli au temps des guerres et divisions ayant eu cours au pays. »
Les terriers de 1610 et 1733 s'expriment à peu près dans les mêmes termes.

Réunion d'Etury à Esnouveaux
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Nogent - 52


Domus Hospitalis Esnouveaux
Domus Hospitalis Esnouveaux


— A quelle époque Etury fut-il réuni à Esnouveaux ? On l'ignore. On ne sait pas si la réunion précéda la ruine de la maison ou si elle en fut la suite. Après la réunion, les commandeurs portèrent d'abord le titre de commandeurs d'Esnouveaux et d'Etury, puis Etury n'eut plus le titre de commanderie ; son nom s'effaça peu à peu et le nom d'Esnouveaux le remplaça sur toutes les propriétés ; le vallon seul conserva le nom.

Les commandeurs venaient de temps en temps, très rarement, visiter leurs propriétés. Il y eut des visites en 1564, 1602, 1671, 1706, 1763, 1768 (14).
14. Archives de la Haute-Marne. Catalogue de pièces concernant Esnouveaux.

Les Hospitaliers faisaient des terriers de leurs propriétés. On connaît ceux de 1564, de 1610, de 1668, de 1733, de 1763, de 1783 (15).
15. Archives de la Haute-Marne. Catalogue de pièces concernant Esnouveaux.

Les chevaliers d'Etury ne vivaient pas toujours en paix dans leur solitude, et leurs relations avec les seigneurs étaient souvent troublées par les prétentions de ces puissants voisins. Nous laissons de côté ces contestations. Nous ne rappellerons qu'une clause rencontrée dans le terrier de 1503, dressé par Philibert Ier, et dont la singularité paraîtrait étonnante si l'on ne connaissait l'esprit positif de nos pères et leur maxime « rien pour rien »
Philibert déclare qu'il a la garde de Thuriis et que les Hospitaliers lui doivent, pour cette garde, un char de bois, attelé de huit boeufs, qu'ils doivent faire conduire au château la veille de Noël ; et, si le char venait à se rompre, les boeufs devaient être confisqués au profit du seigneur (16).
16. Dénombrement de 1503 ; une copie informe de ce dénombrement se trouvait aux archives du château et une autre entre les mains de M. Royer.

Les propriétés de l'ancienne commanderie d'Etury furent en partie vendues en 1793, et en partie réunies au domaine national. Le canton de bois dit le bois d'Esnouveaux fut conservé par l'Etat et vendu en 1815.
Il contenait 75 hectares 12 ares, et fut vendu 120.000 francs, à M. Louis Berthelin, pour Mme de Simiane.

Commandeurs d'Etury
— Voici les noms de quelques commandeurs d'Etury et d'Esnouveaux :
Dominique de Crenay, cité en 1349.
Philippe Chapotot, cité en 1525 et 1532.
Simon de Mailley, cité en 1564.
Jean Blanchard, cité en 1581, 1582 et 1590.
Nicolas Camus, cité en 1602.
Etienne Gasdebois, cité en 1650.
Henri d'Estampes de Valencey, cité en 1671.
Pierre de Vaussin, cité en 1606.
Claude Grallart, cité en 1633.
Claude Guyot de Marne, cité en 1663.
Jean-Charles Narenne, cité en 1770.
Claude Jobert, Joubert ou Jabert, cité en 1780 (17).
17. Voir le catalogue d'archives concernant Esnouveaux aux archives de la Haute-Marne.
Sources: Mémoires de la Société des lettres, des sciences, des arts, de l'agriculture et de l'industrie de Saint-Dizier, page 285, tome VII, années 1892, 1898 et 1894. Saint-Dizier 1894 - Bnf


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