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Maisons ou Hôpitaux de l'Ordre de Malte
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Département du Tarn

Arfons   (81)

Commanderie d'Arfons
Département: Tarn, Arrondissement: Castres, Canton: Dourgne — 81


Commanderie d'Arfons
Commanderie d'Arfons


Saint Laurent de Puylaurens



Saint Laurent de Puylaurens
Domus Hospitalis Saint Laurent de Puylaurens


La commanderie de l'Hôpital d'Arfons, était une dépendance de la commanderie de Saint Laurent de Puylaurens, qui elle même une dépendance de la commanderie principale de Renneville dans le Lauragais.
Arfons avait pour dépance la métairies de Massaguel.
sources de Pierre Vidal — Hospitaliers et Templiers en France Méridionale — Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte — Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne — Editions CNRS.

Commanderie d'Arfons
Sur un plateau désolé et sauvage de la Montagne-Noire, le petit village d'Arfons, entoure les débris d'un vieux château féodal, de quelques humbles chaumières et de nombreuses ruines. On se sent, en contemplant ce sévère paysage, en présence du théâtre de quelque grand cataclysme. C'est qu'en effet sa position isolée et sauvage au milieu de sa ceinture presque inabordable de rochers abruptes, n'a pu sauver cette localité de dévastations successives qui en ont détruit sans retour la primitive importance et n'en ont laissé subsister que des restes insignifiants.

Les Hospitaliers avaient reçu dans le courant du XIIe siècle, ce territoire érigé par leurs bienfaiteurs en salvetat et limité par des croix de pierre qu'on retrouve encore dans certaines portions de la contrée. Le château fort qu'ils y construisirent devint peu de temps après le chef-lieu d'une commanderie. Bientôt après, les habitants commencèrent à affluer des environs et le donjon des chevaliers de Saint-Jean forma le noyau d'une ville florissante; prospérité que les commandeurs favorisèrent par l'octroi d'une charte des privilèges, qui n'est pas parvenue jusqu'à nous, mais que nous trouvons mentionnée dans des documents postérieurs.
Là se bornent du reste tous les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette première période de l'histoire d'Orfonds.

A la fin du XIIe siècle, ou au commencement du siècle suivant, dût se produire un événement formidable qui détruisit complètement cette petite ville et ne laissa à sa place qu'une solitude désolée, parsemée de ruines et dominée tristement par le donjon solitaire des chevaliers de Saint-Jean. Cette catastrophe fût-elle due à une commotion terrible de la nature ou fut-elle un épisode de la guerre des Albigeois ?

L'histoire et les archives sont muettes sur ce point, et nous ne pouvons que la mentionner, sans chercher à en préciser la nature ou la date.

Avec la ville finit aussi la première commanderie d'Orfonds. Les chevaliers s'éloignèrent du théâtre de la catastrophe et abandonnèrent avec découragement ces mornes solitudes. Profitant de leur absence et des troubles qui désolaient le Midi à cette époque, les seigneurs du voisinage trouvèrent dans les domaines de l'Hôpital une vaste proie qui tenta leur cupidité. Chacun s'empressa de s'y tailler sa portion, suivant sa convenance, comme en un pays conquis.
Quand, au sortir de cette crise, les chevaliers de Saint-Jean voulurent relever de ses ruines leur établissement d'Orfonds, ils se trouvèrent en présence d'envahissements et d'usurpations déjà anciennes dont il leur devenait bien difficile d'avoir raison.
Mais ici se présente à nous un spectacle bien digne d'arrêter nos regards. Ce qu'auraient tenté inutilement la persuasion ou la puissance, la foi religieuse en vint à bout; les deux sanctions de la loi divine sur la terre, le remords et la crainte des punitions éternelles étaient des moyens de réparation efficaces dans ces siècles de fer, mais de foi, où la religion avait conservé son empire sur les âmes et réussissait à opposer sa barrière bienfaisante aux entreprises de la violence et aux prétentions de la force.

Ces fiers seigneurs, qui accueillent avec un sourire de dédain les menaces et les sommations de restitution, qui sont tout disposés à repousser par la force toute tentative faite pour leur enlever leur proie, voient avec terreur approcher le terme de leur existence, le moment où il leur faudra aller rendre leurs comptes au souverain juge; dans le calme de la vieillesse, le remords, et, à sa suite, le repentir s'emparent de leurs âmes; leurs fronts altiers s'inclinent; ils vont se jeter aux pieds de ces religieux, qu'ils ont jadis dépouillés, demandant merci pour leurs violences passées, les suppliant de prier pour eux et d'obtenir leur pardon de la miséricorde divine; on les voit même quelquefois, après avoir fait leurs restitutions, demander à entrer dans cet Ordre qu'ils molestèrent jadis et à se revêtir de l'habit monastique comme d'un bouclier contre les traits de la vengeance céleste.

Des spectacles de ce genre sont plus d'une fois mis sous nos yeux, si nous étudions les archives de la commanderie d'Orfonds.
Elles nous introduisent en premier lieu dans le cloître de Saint-Rémy de Toulouse, où elles nous font voir le 17e jour des calendes de juillet (15 juin) de l'année 1236, un puissant et fier seigneur, Raymond de Dourgne, venant courber devant le Prieur de Saint-Jean sa tête blanchie par les années, avouer que tout ce qu'il possédait dans le territoire d'Orfonds il l'avait usurpé sur le domaine de l'Hôpital, et après avoir fait sa restitution, demander à revêtir l'humble habit de donat de l'Ordre.

Cette scène imposante avait pour témoin « Hugues d'Auduze, bailli du comte de Toulouse, et Huguet d'Alfar, amis du seigneur Raymond, qu'ils avaient amené par leurs conseils » à cet acte de justice et de réparation. L'année suivante, le même seigneur, accompagné de deux autres de ses contemporains, se rendait devant Guillaume de Puylaurens, juge de l'évêque de Toulouse, pour raconter les faits qu'ils ont vus dans leur jeunesse et dont ils restent les seuls témoins. Ces vieillards exposent que jadis, à la place du modeste village d'Orfonds, s'élevait une ville populeuse (villa populosa), qui appartenait ainsi que son territoire aux chevaliers de Saint-Jean, et dont le dernier commandeur avait été le chevalier Raymond de Clavel.

Nous trouvons ce même R. de Clavel à la tête de l'Hôpital de Toulouse en l'année 1170. Ce serait donc dans les environs de cette époque que nous pourrions placer la destruction mystérieuse de la ville et de la commanderie, ce qui concorde du reste avec l'âge avancé de ses derniers témoins survivant en 1236.

Parmi les nombreuses restitutions du même genre qui furent faites à cette époque, citons l'acte par lequel Gilabert de Rosilles rend à l'Hôpital ce qu'il lui avait enlevé, reconnaît au territoire d'Orfonds ses anciens privilèges de salvetat et déclare que ceux de ses vassaux qui iront y fixer leurs demeures seront à labri de toute poursuite de sa part (1140).

A côté de ces actes de réparation, nous trouvons un grand nombre de donations par lesquelles d'autres seigneurs des environs témoignèrent à l'Hôpital leur sympathique protection.
C'est ainsi que le noble chevalier Sicard, seigneur de Puylaurens, donna au Prieur de Toulouse ses droits sur les territoires d'Orfonds, de Saint-Germier et de Squilles (1237), donation que son fils, Jourdain de Sayssac, disputa aux Hospitaliers pendant une partie de son existence, mais qu'il leur reconnût par son testament de 1280, en leur laissant en même temps, comme témoignages de sa bienveillance et de son repentir, « deux jeunes chevaux entièrement recouverts de leurs armures de fer, pour être employés par eux dans leurs guerres contre les infidèles. »

Citons enfin la donation que fit, dans le siècle suivant, dame Constance, femme du chevalier Hugues Gérard, de sa seigneurie du lieu de « Naoumas », située dans la partie la plus montagneuse de la contrée. Les domaines de l'Hôpital s'étendirent également sur plusieurs autres territoires voisins. A partir du XIVe siècle nous voyons les précepteurs d'Orfonds ajouter au titre de cette commanderie celui de Puylaurens, où leurs possessions étaient assez étendues.

Le retour des chevaliers de Saint-Jean dans leur vieux donjon, les prérogatives accordées ou plutôt restituées à cet établissement par les seigneurs du voisinage rendirent à la commanderie d'Orfonds son ancienne importance; les habitants revinrent peu à peu s'établir dans ces solitudes et la vieille ville ne tarda guère à sortir de ses ruines. Aussi voyons-nous en 1321 le précepteur, Arnaud de Jori, occupé à passer avec ses vassaux un accord pour régler les coutumes de cette nouvelle communauté et faire revivre l'ancienne charte en y apportant les modifications nécessitées par la marche des temps. Nous y pouvons constater, entre autres choses, la transformation complète des vêtements des habitants; fait signalé par Dom Vaissette, qui remarque, d'après le témoignage des auteurs contemporains, que les habitants du Languedoc abandonnèrent durant le XIIIe siècle leurs vêtements primitifs, dont l'ampleur était le caractère distinctif, pour adopter des habits serrés contre le corps. A la vaste tunique qui, d'après l'ancienne charte, devait revenir au commandeur d'Orfonds à la mort de chacun de ses vassaux, l'accord de 1321 substitue « l'habit avec ou sans fourrures, le capuchon, les souliers, les sabots, la ceinture et pour une femme sa meilleure robe et une de ses coiffures, à l'exception de sa guirlande. »

Ici comme dans presque toutes les autres commanderies, nous trouvons les chevaliers de Saint-Jean en discussion avec les maisons religieuses et les autorités ecclésiastiques des environs.
C'est d'abord l'évêque de Lavaur qui leur dispute la possession des dîmes du lieu de « Naoumas », procès long et dispendieux que le prélat, Roger d'Armagnac et le Grand-Prieur de Toulouse Pierre de l'Ongle terminèrent en 1331 par un partage à l'amiable de leurs prétentions respectives. Mais ce fut surtout avec le monastère de Prouille que la bonne intelligence fut difficile à rétablir. Il s'agissait de la forêt de « Ramondens », qui dépendait de la commanderie et dont les religieuses réclamaient une partie. Ce procès, qui était commencé depuis le XIIIe siècle et qui semblait avoir été terminé en 1292 par la plantation de grandes bornes en granit entre les deux territoires voisins, se ralluma peu de temps après et durait encore dans le XVIe siècle.

Pendant cette période, un nouveau désastre était venu frapper la petite ville d'Orfonds et l'arrêter dans son travail de reconstitution. La terrible invasion anglaise de 1355, après être venue se briser contre les murs de Narbonne, avait étendu dans son mouvement de retraite ses ravages jusque dans ces contrées sauvages et misérables.

Un document de 1390 nous montre le précepteur Arnaud de Marquefave occupé dans son château de Caucalières, où il avait été obligé de transporter sa résidence, à aliéner certaines parties de son domaine afin de pouvoir relever de ses ruines cette malheureuse commanderie complètement dévastée dans cette période désastreuse.

De cette dernière catastrophe, la ville et l'hôpital d'Orfonds ne se relevèrent jamais. Cet établissement végéta encore pendant la durée du XVe siècle; mais dans le siècle suivant toutes ses parties furent successivement réunies à la commanderie de Renneville, et, cessant d'avoir une existence propre, elle constitua jusqu'à la fin un simple membre de cette importante circonscription.

Liste des Commandeurs d'Orfonds.
------1170. Raymond Clewel.
------1298. Elie de Rossac.
1305-1308. Pierre de Caylus.
------1315. Arnaud de Boren.
1318-1332. Arnaud de Jori.
------1334. Jean de Paul.
1390-1395. Arnaud de Marquefave.
------1395. Ithier de Poncet.
------1506. Raymond Rolis.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Rayssac   (81)

Commanderie de Rayssac, Saint-Antonin, Puygozon, etc.
Département: Tarn, Arrondissement: Castres, Canton: Montredon-Labessonnié — 81


Commanderie de Rayssac
Commanderie de Rayssac


— Les Hospitaliers s'étaient établis dans l'Albigeois avant la fin du XIe siècle. Le cinquième jour des Calendes de septembre de l'année 1085, en présence de l'Evêque d'Albi.
— Guillaume Agambert donna à l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, l'église de Saint-Antonin-de-Lacalm en la ville de Lacalm (Aiguefonde 81) et tous les droits qui y étaient attachés.
— Gaubert de la Roque, le mas de Mont-Bertrand
— Izarn Durant, l'église de Saint-Michel dans la ville d'Ambialet (81), avec le fief ecclésiastique et la viguerie
Pierre Raymond d'Assa et Guibert de Vitro, l'église de Notre-Dame-de-Robeiro ou Ribeirio.
— Dans le courant du siècle suivant, ils s'établirent sur leur fief de Rayssac, où ils élevèrent leur château seigneurial.
— 1120. Donation par Guillaume Salomon à l'Ordre de Saint-Jean de l'église Saint-Geniès de puygouzon.
1174. Sentence arbitrale entre Guillaume, évêque d'Albi et Guiscard, prieur de l'hôpital dans l'Albigeois, au sujet dés droits épiscopaux (synodes et parades), que le premier revendiquait sur les églises de l'Ordre dans son diocèse:
— Gourgues, près de Lescure-d'Albigeois (81).
— Bar, peut-être près de Moularès (81).
— Combejac de nos jours (Saint-Pierre-de-Combejac) prés Lacaze (81).
— Saint-Cirque, Saint-Cirgue (81).
— La Nouvelle, peut-être La Nouvelle, près de Puylaurens (81).
— Benaine (?).
— la Capelle, je ne sais pas où, il y a beaucoup de lieux La Capelle dans la Tarn (81).
— Escandeliers peut-être Escandolières (12).
— Aussebaisse, prés Milhars (81).
— Gil, près Trévien (81).
— Ambres, (81).
— Lacalm, prés Le Fraysse (81).

« Il est regrettable que les archives ne contiennent que la mention de la charte de cette donation, l'une des plus anciennes faites à l'ordre de Saint-Jean en Europe »

— 1195. Inféodation à Bertrand de la Capelle par le commandeur de Rayssac, de la ville de la Capelle, du fort, situé entre ceux de la Guépie (?) et de Saint-Marcel (peut-être Saint-Marcel-Campes) et de tous les droits de l'Ordre sur cette paroisse, sous la censive de 50 sols melgoriens; il est réservé que, quand le Prieur de l'hôpital se rendra à la Capelle, le feudataire sera obligé de l'héberger avec sa suite une fois l'an.

— 1220. Sentence arbitrale de l'Evêque d'Albi entre le commandeur de Raysac et le chapitre de Castres, au sujet de l'église de Saint-Benoît de Gourgues, qui fut adjugée à l'Ordre de Saint-Jean.

— 1252. Transaction entre le Prévôt du Chapitre d'Albi et le commandeur, au sujet des dîmes que le premier réclamait sur le territoire de Rayssac, situé dans la commune du Cambon (près Albi); il fut convenu que, moyennant le paiement d'une redevance annuelle de 16 setiers de froment, le commandeur percevrait sans conteste la dîme en question.

— 1332. Transaction entre Bérald, évêque d'Albi, et le commandeur Foulques de Caldayrac, au sujet de la juridiction du lieu de Rayssac; elle est reconnue à l'évêque, qui s'engage à ne faire aucune exécution criminelle sur ce territoire et à ne pas y établir de fourches patibulaires ni autres marques de justice.

— 1370. Bulles du Pape accordant des indulgences à ceux qui visiteraient 3 fois la semaine pendant tout le carême les deux églises de Saint-Jean de Rayssac.

— 1569. Le commandeur B. de Valhausan requiert MM. les députés du clergé et de la noblesse du diocèse d'Albi, d'avoir à lui délivrer la somme de 300 escus sols « qui lui avoient été octroyée en reconnaissance de la capture par lui faicte de dix séditieux et rebelles portant les armes contre le Roy et qui furent condamnés à mort. »

— 1573. Commission du gouverneur d'Albi pour la garde du château de Rayssac; sommation aux habitants du Cambon et de Grèzes, près de Cambon (81), d'avoir à y participer.
— 1655. Achat pour l'Ordre par Jean de Bernuy Villeneuve, bailly de l'Aigle, de la terre et seigneurie de Guitalens (81) au prix de 5.500 livres.

La commanderie comprenait le château de Rayssac, des fiefs dans la paroisse du Cambon, les tènements de Lanel et de Babardel, un tiers de la dîme de l'ancienne paroisse de Saint-Blaise de Bonaval, dont l'église était en ruines depuis la guerre des Albigeois, des censés dans la ville et les environs d'Albi, la seigneurie spirituelle des deux églises de Puygozon, de Saint-Pierre des Forts, de Saint-Cirq et de Saint-Benoît de Gourgues (près de Lautrec), de Saint-Antonin de la Calm, du Cambon du Temple, de Saint-Pierre de Combejac, de Bar, de Saint-Pierre de Gil et de la Capelle-Segalar, les anciennes églises de Saint-Jean de Malemontade, de Saint-Jean de Linas et de Saint-Jean de la Nouvelle, le patronat de la fondation d'une messe dans l'église abbatiale de Saint-Michel de Gaillac, le sanctuaire de Notre-Dame de Mazières sur le Tarn, une chapelle dans l'église paroissiale de Guitalens, où les chevaliers possédaient encore une résidence seigneuriale, une portion des dîmes de Carmenel, de Sainte-Superie et des Cinq-frères (près de l'Isle).

Liste des commandeurs
--------1150. Aymeric d'Aygenbère.
--------1174. Guiscard.
--------1236. Dorde de Caylus.
--------1250. Etienne de Lemozin.
1251-1262. Borrel Audigier.
1233-1261. Jourdain de Cabrairol.
1270-1277. Guiraud de Colomb.
1282-1283. Déodat de Chiffied.
1283-1291. Dorde Guifre.
1296-1315. Raymond d'Olargues.
--------1327. Olivier de Penne.
1328-1354. Foulques de Caldayrac.
1392-1393. Pierre de la Borme.
-1409. Astoul de Lescure.
1414-1419. Pierre d'Hornac.
--------1441. Arnaud de Banes.
--------1450, Hugues d'Arpajon.
1459-1465, Guillaume de la Borme.
1491-1493. Tristan de la Borme
1496-1507. Bertrand d'Esparhès-Lussan-Carbonneau.
-1504. Jean de la Borme.
1514-1529. Jean de Boniface.
--------1529. Olivier de Léoncel.
1538-1541. Guyot de Marcilhac.
1561-1563. Aymeric de La Pierre.
1569-1576. Bernard Blanc de Valhausan.
1582 1596. Claude de Thézan-Venasque.
--------1603. Honoré de Pagès-Chastuel.
--------1617. Tristan de Villeneuve-Maurens.
--------1647. Antoine de Glandevès-Castelet.
--------1655. Jean-Philippe du Cos de la Hitte.
--------1662. Charles de Villages.
1675 1677. Jean-François de Verdelin.
1679-1682. Louis de Forbin-Gardanne.
--------1687. Louis-Imbert de Rabot.
1699-1702. Jean de Rolland-Relhaunette.
1710-1715. Jean-François de Polastron-Lahillière-Saint-Cassian.
1723-1729. Pierre-Félix de la Raynarde.
--------1738. Michel d'Albert de Sainte-Croix.
1744-1746. Joseph de Chalvet-Rochemontès.
--------1760. Chr de Raousset.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Vaour   (81)

Hôpital de Vaour
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour — 81


Hôpital de Vaour
Localisation: Hôpital de Vaour


Vaour était le chef-lieu de la commanderie. Là était le château, et tout autour s'étaient groupées les habitations des vassaux.

A la fin du XVe siècle, les habitants de Vaour eurent des discussions avec le commandeur Pons ou Pierre de Malleville, qui les assigna à la cour du sénéchal; une transaction eut lieu le 10 octobre 1482: d'un côté, le commandeur promit d'être à l'avenir un bon seigneur pour les habitants de Vaour, de les garder de toute vexation et de les retirer dans le, château en temps de guerre eux et leurs meubles, et de l'autre, les habitants s'engagèrent à être de bons et loyaux vassaux du commandeur, et à payer exactement les dîmes, le fournage et les rentes directes et foncières. De nouvelles discussions s'élevèrent dans le siècle suivant, et motivèrent une enquête faite le 31 mai 1538, à la demande de Ramond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles et commandeur de Vaour. Le 2 janvier 1615 eut lieu une seconde transaction qui renouvela celle de 1482, et régla tous les droits respectifs des chevaliers et de leurs vassaux. Elle fut passée devant François de Lafon, notaire de Vaour, entre Pierre Blanchard Néaules, commandeur, et les consuls et les principaux habitants du lieu.


Château de la Commanderie de Vaour
Château de la Commanderie de Vaour, septembre 1895 — Auteur: Trutat, Eugène (1840-1910) — http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/ : Toulouse


Les habitants de Vaour s'obligèrent à payer annuellement au commandeur et suivant l'ancienne coutume, une gélive à la Noël par feu, 11 livres tournois, la livre valant 20 sous, et les lods à raison de 6 deniers 1 denier; à aller faire guet et garde dans le château en temps de guerre, et à cuire le pain au four banal. La redevance pour le fournage était fixée à une livre de pain par chaque 16 livres, ou encore, suivant un ancien usage, à une miche par chaque seize miches, ou 2 livres par pain du poids de 35 à 40 livres; le commandeur devait faire chauffer le four à ses frais. Les habitants devaient encore au seigneur, à titre de corvée, savoir: ceux qui avaient du bétail, 2 journées avec bétail par an, et les autres 2 journées à bras; de plus, ceux d'entre eux qui se louaient habituellement pour aller faucher, étaient tenus de lui faire chacun une journée de fauchage. Les dîmes n'étaient pas uniformément perçues dans l'étendue de la paroisse: au terroir de Ladevèze, la dîme des grains se prenait de dix un, au terroir de Pech-Soullié, celle de toute espèce de grains et de la vendange, de cinq un, la vendange rendue au château, ce terroir étant franc et allodial de toute rente, taille et impositions; et aux autres terroirs, celle des grains, de neuf un, et de la vendange, de douze descats (corbeilles) un, portable au château. La dîme du lin, et on en cultivait, était de douze poignées une; celle des agneaux, de la laine et des cochons, était à l'usage. Le commandeur maintint ses vassaux au droit d'aller couper dans ses bois, pour leur chauffage, des buissons blancs et noirs, et des genêts; et de même qu'ils avaient promis d'être de bons et fidèles sujets, il promit à son tour d'être un bon et loyal seigneur.

En 1632, le commandeur déclara aux vérificateurs de l'Ordre, qu'il avait à Vaour l'entière dîme au taux de neuf un, excepté au terroir de Ladevèze où il n'était que de dix un; que dans plusieurs endroits de la paroisse, indépendamment de la dîme, il prenait la cinquième partie des fruits, et que par suite, ces terres, nommées quintals (sujettes au quiet, au cinquième), étaient exemptes de taille; que les habitants lui payaient une rente de 11 livres pour le terroir de Ladevèze, qui, moyennant ce, était affranchi de toute autre rente, et par feu, une géline à la Noël, et à volonté deux journées par an à bras ou avec bétail. Le four banal lui rapportait alors bien peu; il fut plus tard supprimé, et les habitants autorisés, sans avoir à payer aucun droit à construire pour leur service des fours particuliers (1).

Le commandeur, seigneur ecclésiastique et prieur de l'église, nommait le recteur et lui donnait, suivant la déclaration de 1632, une pension de 10 setiers de blé, 4 setiers de seigle, mesure de Saint-Antonin, 3 pipes de vin et 5 livres. Le recteur avait, en outre, la jouissance d'une terre, et le service de quelques obits. En 1775, la cure de Vaour est dite valoir 450 1.

L'église était placée sous le vocable de Notre-Dame et bâtie dans l'enceinte du château, ou plutôt la chapelle des Templiers était devenue l'église paroissiale du village après qu'un incendie eut détruit, dit-on, l'église de Saint-Pierre, située à un quart de lieu du village. Bien avant l'année 1632, cette substitution s'était opérée; le recteur avait alors son logement au château. La chapelle était petite pour le nouvel usage auquel elle était destinée; à la fin du XVIIe siècle, il fut question de l'agrandir, et sur un rapport fait le 16 août 1684, par Charles Deymier, chevalier commis par le chapitre provincial, à la demande de Jean de Villeneuve-Villevieille, commandeur de Vaour, on lui adjoignit une salle-basse que l'on mit en communication avec elle par une grande ouverture cintrée.

Le produit des rentes directes de la commanderie à Vaour est diversement rapporté. Ainsi, la déclaration de 1632 le fixe à 53 setiers de blé, 16 setiers de seigle, 41 setiers d'avoine, 7 livres et 21 gélines 1/3; l'état des biens de la commanderie, dressé par la municipalité du lieu, le 5 décembre 1790 (2), le fait monter à 89 sacs 1/2 de blé, 20 s. de seigle, 70 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure de Cordes, 6 1, et 24 g; l'estimation des biens de l'Ordre, dressée en 1792 (3), le réduit à 44 s. de blé, 10 s. de seigle, 35 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure Cordes, 6 1. 7 sous et 24 gélines. — La valeur des dîmes nous est inconnue (4).


Château de la commanderie de Vaour
Château de la commanderie de Vaour, côté nord, septembre 1895 — Auteur: Trutat, Eugène (1840-1910) — http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr : Toulouse


Indépendamment de la dîme et des rentes directes, la commanderie avait à Vaour un château « grand, beau et fort, » et un domaine considérable formé de terres attenant le château, d'un corps de métairie, de prés épars et d'un grand bois à haute futaie (5). La déclaration de 1632 donne à la métairie une contenance d'une paire de boeufs et au bois celle de 100 setiers; les prés rapportaient 30 charretées de foin. L'état dressé en 1790 porte un domaine de 50 setiers de terres, 11 s. de prés et un bois âgé de 40 ans de 169 setiers.
Enfin, l'évaluation de 1792, attribue à la métairie 53 setiers de contenance, en majeure partie de mauvaise nature de terrain, et un revenu de 2 à 300 livres, et à cinq prés et une petite terre, celui de 1791; elle mentionne un moulin à vent qui n'était pas affermé depuis quelques années, et un bois de 40 ans de 300 arpents.

Les commandeurs de Vaour eurent à diverses fois des procès avec les habitants de Saint-Antonin et de Penne, au sujet des pâturages du causse d'Anglars. Les bestiaux étaient, au moyen âge, une des principales sources de revenu; les populations étaient très jalouses de leurs droits de pâturages. Le causse d'Anglars intéressait les trois communes de Vaour, Penne et Saint-Antonin. Le 10 avril 1430, les habitants de Penne et de Saint-Antonin fixèrent les limites de leurs pacages respectifs. Vers cette époque, le commandeur de Vaour, Pierre Rafin, était en discussion avec les consuls de Saint-Antonin au sujet des limites de cette dernière commune, et, sur sa requête, la cour députa Gilles Lagnave, juge d'appeaux de Toulouse, pour planter les bornes, ce qui eut lieu le 24 novembre 1455. L'année suivante, le commandeur, les habitants de Saint-Antonin et ceux de Penne étaient en discussion au sujet des droits de dépaissance aux affraux d'Anglars, situés dans le causse de ce nom, et s'accordèrent, par un arbitrage, le 11 décembre 1456.

Un siècle plus tard, Guillaume de Castelpers, commandeur, voulut défendre aux habitants de Saint-Antonin de faire paître leurs bestiaux au terroir déjà nommé, d'emporter du bois, de ramasser du gland, et de prélever, au profit de leur communauté, une rente de 5 paniers de blé et autant d'avoine par paire de bétail de labour et 4 deniers par bête grosse et 1 d. par bête petite dépaissant dans ce terroir. Condamnés une première fois, les habitants de Saint-Antonin relevèrent appel et exposèrent au parlement « qu'en qualité d'héritiers, avec le roi, des vicomtes de Saint-Antonin, ils pouvaient non seulement mener leurs troupeaux dans le causse d'Anglars, qui était primitivement une dépendance de l'ancienne vicomté, mais encore défendre aux commandeur et habitants de Vaour d'y amener les leurs (6). » C'est sans doute à la suite de ce procès qu'eut lieu un nouveau bornage, le 30 octobre 1597, entre les consuls de Saint-Antonin et ceux de Penne. Encore au XVIIe siècle, le commandeur demanda que les habitants de Saint-Antonin fussent privés des droits de pâturage dans le causse d'Anglars; mais la cour des aides de Montauban, le 12 septembre 1676, et le parlement de Toulouse, le 11 juillet 1678, les maintinrent dans la jouissance de leurs anciennes prérogatives.
1. Archives de la commune de Vaour; état des biens de la commanderie, du 5 décembre 1790.
2. Archives de la commune.
3. Archives de la préfect., vente des effets de l'église, carton 66.
4. Le quint au terroir de Pech-Soulié, donnait, en 1790, 10 sacs de blé.
5. D'après un arrêt du conseil du roi, du 12 octobre 1728, chaque commanderie de Malte devait établir une réserve d'un quart de ses bois et régler la coupe des taillis. On ne touchait aux bois de réserve que pour les réparations majeures. Dans ce cas, sur la demande du commandeur et le rapport détaillé des commissaires envoyés ad hoc par le chapitre provincial, qui, assistés de maçons et de charpentiers, estimaient les réparations et marquaient le bois nécessaire, avec le marteau de l'Ordre, le conseil du roi permettait la coupe des arbres ainsi marqués (Archives de la préfecture de la Haute-Garonne, commanderie de Raissac)
6. Dans cet exposé, les consuls de Saint-Antonin rappellent plusieurs déclarations relatives aux vicomtes et à la vicomté de Saint-Antonin, et encore la légende du martyre du saint de ce nom et de sa translation de Pamiers sur les bords de l'Aveyron en Rouergue. Voir la note intéressante de dom Vaissète sur Saint-Antonin (Histoire générale du Languedoc, tome I, page 505 et suivantes).


Divers actes du cartulaire de Vaour
— Etienne de Salhs (1) est témoin dans un acte d'accord, de l'année 1338, sur les dîmes de Sainte-Marie-d'Ausse-Vaïsse, entre le commandeur de Raissac et le curé de Milhars.
— Amalric de Sanhac ou de Savignac, figure dans des actes de 1394 à 1407. — En 1400, Jean de Castelnau était commandeur de Montricoux.
— Pierre Rafin, de 1451 à 1465.
— Pierre ou Pons de Malleville, 1482.
— Charles Alaman de Rochechouard, a prieur de Saint-Gély, commandeur de Vaour, de Montricoux, de Saint-Amans et autres membres de la commanderie de Vaour, » se fit reconnaître tous les fiefs en 1497.
— Il vivait en 1506.
— Sur le livre de reconnaissances de 1497, il est figuré dans son costume de commandeur. Ses armes sont: écartelées, d'un lion et d'une bande, et des fleurs de lis.
— Raimond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles, commandeur de Saint-Amans et de Vaour. Il paraît sous ces titres dans des actes de 1532 et 1538, sans doute pendant des vacances du siège.
— Philippe de Lasagne, 1534.
— Eynard de Montorsi ou de MYlontroaier, 1538 à 1551. Il mourut en son château de Vaour.
— Jean-Pierre de Baulac-Trébons, 1552 à 1560. Il porte dans les actes tantôt le titre de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour, et tantôt celui de commandeur de Castelsarrasin.
— Antoine de Rondes, dit de Montalque, qualifié de grand commandeur de Saint-Jean-de-Jérusalem et commandeur de Vaour dans un bail du dîmaire de Saint-Exupère de Montans, qu'il passa, en 1567, au nom du commandeur de Raissac.
— Jean de Lavalette de Cornusson, frère du sénéchal de ce nom. Il fut gouverneur pour le roi au diocèse d'Albi et dirigea le siège de Vieux en 1574. Il était mort en mars 1576. (Archives de la préfecture, C. 2, nº 11)
— Pierre de Roquelaure-Saint-Aubin, 1581.
— Guillaume de Castelpers, 1597 à 1610.
— Jean de Marsa-Salhac, est titré sur le cadastre de Vaour, de 1611, de seigneur, baron et commandeur de Vaour, La Capelle et autres.
— Pierre de Blanchard Néaules, 1615-1617.
— Richard de Niny-Claret, 1624-1626. Il eut aussi le titre de commandeur de Chiroles, en Dauphiné.
— Honoré de Villeneuve- Villevieille, 1632. Il s'occupa beaucoup du temporel de la commanderie et fit renouveler la plupart des reconnaissances féodales.
— Louis de Bagarri, 1638 à 1644.
— François-Paul des Massières- Casaulx, titré de commandeur de Saint-Amans en 1647.
— Antoine de Glandèves-Castelet, 1655.
— Jacques Desparbès-Lussan-Carboneau, « commandeur moderne de Vaour et ses dépendances, vicaire général au grand prieuré de Toulouse et receveur de l'Ordre en tout le royaume de France, » 1662.
— Jean de Villeneuve-Villevieille, 1678-1686. — Le 24 février 1684, il donna à ferme (Hebrail, notaire; étude de Me Astoul, à Vaour) les droits des chevaliers à Espalion, Englars et Aubiniac, pour 3,550 livres par an.
— Gaspard de Ponteves-Bargemme, 1689-1707. Il est titré dans quelques actes de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour.
— N. de Châteauneuf. Le 26 mai 1759 (Hebrail, notaire; étude de Me Astoul, à Vaour), il afferma la métairie du château, les herbages de la forêt, deux prés et le droit de corvées sur ses emphytéotes, pour 550 livres par an.
— Charles-Philippe de Cruey-Marcilhac, 1763-1767.
— Le Bailly de Bélesta.
— Après ce qui Précède, il ne reste presque rien à dire sur la commune de Vaour.
— Le village fut ruiné en 1574 par les protestants, maîtres de Saint-Antonin (2).
— Le roi était seigneur justicier du lieu qui était classé dans la judicature d'Albigeois, avec faculté, pour ses habitants, de choisir selon leur bon plaisir un des sièges de cette judicature pour y être jugés. Les deux consuls qui administraient la commune étaient juges des causes criminelles. Ce pouvoir leur fut donné dans le principe et leur fut confirmé en 1482. Ils l'avaient encore en 1688, assistés d'un assesseur, et, de plus, celui des affaires de police et des affaires civiles jusqu'à 3 livres. Les habitants. avaient la faculté, moyennant une albergue de 11 1. au commandeur, de faire paître leurs bestiaux dans le pâturage de Ladevèze. Le commandeur avait tous les droits féodaux de la commune et les droits ecclésiastiques (3).
1. Esquieu de Florian, chevalier chassé de l'Ordre, qui avait contribué par ses révélations à faire condamner les Templiers, eut, en 1312, la terre de Montricoux.
2. Archives de la préfecture, guerres et affaires militaires, nº 71.
3. On voit aux archives de Vaour, qu'à la suite d'une épidémie qui avait enlevé, en 1744, une grande partie des habitants de la paroisse, il fut fait un voeu à saint Roch, et, à la suite, le 16 août de chaque année fut célébré comme un jour de dimanche. Quelques années avant la Révolution, cet usage commençait à tomber en désuétude, et pour le remettre en vigueur, vu que le voeu général et particulier des habitants était qu'il fût rétabli, le conseil de la communauté délibéra, le 18 août 1790, d'en solliciter auprès de l'archevêque la continuation. — On remarquera l'époque d'émission de ce voeu qui suppose encore alors chez les populations des sentiments éminemment religieux.

Sources: Cartulaire de Vaour

Commanderie de Vaour
Raymond-Roger, à l'occasion de son mariage avec Agnès de Montpellier (1203), il confirme tous les privilèges accordés par Raymond-Trencavel, son aïeul et Roger, son père, aux chevaliers de l'Ordre du Temple (1).

Les Templiers et les chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem étaient depuis longtemps déjà établis dans l'Albigeois. La commanderie de Vaour, de l'Ordre du Temple, était l'une des plus considérables du Midi. Elle avait été fondée (vers 1140) par les seigneurs de Penne et les vicomtes de Saint-Antonin. Raimond-Amiel de Penne, donat de l'Ordre du Temple, leur avait fait d'importantes donations et, en 1196, il les avait exemptés de tous droits de leude et de péage dans sa châtellenie (2).
Cambon du Temple leur appartenait et ils avaient maison à Albi et à Castres.
On sait que lors de la suppression des Templiers, leurs biens furent donnés aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les donations faites à ce dernier Ordre de chevalerie dans l'Albigeois remontaient à la fin du XIe siècle, et ce sont les premières qui lui aient été faites en Europe. Dans le siècle suivant, les Hospitaliers s'établirent sur leur fief de Raissac et ils y construisirent leur château seigneurial, résidence du prieur de l'Albigeois et du Rouergue. Rouairoux et Lacabarède dépendaient de la commanderie de Homps.
Les chevaliers avaient des propriétés, des droits à Saint-Antonin-Lacalm, à Puygouzon (3), à Ambialet, à Puylaurens, à Ambres. Ils possédaient Lacapelle-Ségalar, entre les châteaux de Saint-Marcel et de Laguépie; mais le prieur Arnaut de Bossaigues, par une charte datée de la maison de l'Ordre à Albi, la donna en fief, avec le château, à Bertrand de Lacapelle en 1195. Ce lieu était ruiné et inhabité (4).

Leur commanderie d'Arfons avait aussi été ruinée pendant les guerres entre Roger et le comte de Toulouse et ils l'avaient abandonnée. C'est ce que nous apprend un acte par lequel, lors de l'établissement de L'Inquisition, Raimond de Dourgne demande à entrer comme donat dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en restituant tous les biens de la commanderie d'Arfons qu'il avait usurpés pendant l'absence des chevaliers. Raimond de Dourgne était fort âgé lorsqu'il fit cette restitution, et c'était un des plus puissants seigneurs de la contrée.
En 1186 il avait cédé un fief qu'il possédait dans Saint-Germain à deux frères qui se donnaient à lui, eux, leurs corps, leur avoir, leurs femmes et leurs enfants.
En 1199, il avait fait un traité d'amitié, dans le château de Puylaurens, avec Pierre de Trepol et, deux ans plus tard, dans l'église Sainte-Marie de la même ville, où il s'était rendu avec Sicard de Puylaurens, ces deux seigneurs se donnaient réciproquement leurs biens en cas de mort sans héritiers directs.
1. Dom Vaissette éditions Privat. VIII C. 483.
2. Archives de la Haute-Garonne cartulaire de Vaour.
3. L'église Saint-Genest de Puygouzon leur avait été donnée en 1120, par Guillaume Salomon, sa femme et ses enfants, en présence de l'évêque Aldegard.
4. Archives de la Haute-Garonne, fonds de Raissac.

Sources: Emile Jolibois — Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, volume V, Albi 1885 — Bnf


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